Comme vous vous en êtes rendu compte, j'ai 3 mois de retard sur
mon blog. Actuellement nous sommes au Pérou et je vous parle
seulement du Laos mais il difficile de vivre son voyage et de trouver
le temps d'écrire et de le publier. J'en suis désolée, les
nouvelles ne sont pas fraîches mais véridiques...Il y a tellement
de choses à voir, à écouter, à découvrir, à admirer et à
comprendre. Voyager implique une constante remise en question de ce
que nous faisons par habitude ou par routine et ce chamboulement
perpétuel permet de nous rendre compte que nous sommes bien
vivants !! Casser les chaînes invisibles du quotidien et
marcher de nouveau dans le doute et l'inconnu avec des yeux d'enfants
émerveillés... ça fait du bien ! Malgré ces trois mois de
retard, nous prenons un certain plaisir à nous remémorés les
événements...les photos aident bien et le guide me permet de ne pas
oublier les noms même s'il est lourd à porter ( c'est ma pénitence
pour ce retard!). Bref j'espère que vous me tiendrez pas rigueur de
ce décalage mais les fuseaux horaires sont tellement taquins quand
on a le vent en poupe..!
Il nous faut reprendre la route en sens inverse pour retrouver la
nationale 13 et poursuivre jusqu'à Tha Khaek. Pas de problème nous
serons enchantés de reprendre ce merveilleux chemin mais un souci :
Titine recommence à cliqueter et les bonnes montées prévues et
connues nous inquiètent un peu. Mais c'était sans compter sur notre
robuste monture qui finalement grimpe les dénivelés et nous amène
tranquillement jusqu'à la grande route. Dés cet instant nous
longeons le Mékong sur une centaine de kilomètres et arrivons à
notre destination finale.
Située au bord du mythique fleuve qui sert aussi de frontière
avec la Thaïlande, la ville est en plein essor et est devenue la
base idéale pour les voyageurs désireux d'explorer les parc
nationaux des alentours. Le programme est alléchant : grottes,
cascades, fleuves enchanteurs et petits villages typiques.. Mais
c'était sans compter sur la pluie, le temps imparti sur le pays et
de notre fatigue et envie de se poser quelque part plus de 2 jours.
Ce soir là dans notre chambre, un peu minable, nous faisons un
conseil de voyage. Il faut malheureusement prendre des décisions,
l'expiration de notre visa est pour la fin du mois, le temps reste
bloquer sur précipitations, Titine est de nouveau mal en point et il
nous reste 500 km à parcourir jusqu'à la région des milles îles.
La décision ne se fait pas trop attendre... Une seule envie :
regarder la pluie tomber... et le Mékong s'écouler allongés
confortablement dans nos hamacs sur l'une des îles du fleuve. Il
nous faut donc renoncer aux beautés de cette région du centre et à
la visite du plateau des Bolovens. Demain nous reprendrons donc notre
route direction plein sud et roulerons un maximum de temps vers Paksé
(à 360km de là).
Tha Khaek sera donc qu'une ville étape que nous avons très peu
explorée mais dont nous gardons un bon souvenir culinaire. Après
des allers et retour dans la citée nous nous attablons au « Sweet
Home » restaurant fréquenté que par des locaux. L'activité y
est intense et nous avons droit à une carte en anglais. Les plats y
sont copieux, très bons et pas chers... et nous regrettons de ne
pouvoir goûter à tous ces mets préparés dans un petit panier de
bambou. Mais notre faim a des limites et la gourmandise de Denis
aussi … D'ailleurs il se rappellera longtemps avec délice de sa
gigantesque soupe aux crevettes !
Ce matin, l'objectif de la journée est d'avancer vers le sud le
plus longtemps possible. Nous savons que des guesthouses ou motels
jalonnent la nationale 13 et trouver une chambre pour la nuit ne
posera donc pas de problème. Après le chargement, un petit déjeuner
s'impose. Au coin de l'avenue une jeune vendeuse attend devant son
étal les éventuels clients et ... ça sent bon. La chance est avec
nous, ses beignets à la banane seront parfaits...et ils l'étaient !
Tellement qu' après les avoir dégustés avec notre rituel café ,
nous nous précipitons pour en faire la provision pour le voyage. La
jeune femme sourit de notre gourmandise et du regard d'envie de Denis
devant ses divins beignets !
Tout se passe bien les 60 premiers kilomètres, la route est
plate, droite et sans difficulté particulière. Titine avance malgré
le retour d'un cliquetis de mauvaise augure et nous sommes contents
de notre allure. Mais soudain notre moto se met à tousser comme une
vieille asthmatique ( et je sais de quoi je parle!) et a diminué de
vitesse. Malgré une pause et quelques bricolages Titine ne veut rien
savoir, elle est à bout de souffle. Jamais elle ne pourra faire les
500 derniers kilomètres prévus. Un garagiste s'impose d'urgence .
Mais nos deux premiers essais se révèlent infructueux, les mécanos
semblent dépourvus devant une moto vietnamienne et ne veulent même
pas y jeter un coup d' œil. Quelques kilomètres plus loin nous en
trouvons un, vietnamien , à qui notre Titine ne fait pas peur. Au
contraire, Denis désirait simplement refaire le réglage moteur et
continuer les 30 bornes qui nous séparent de la ville de
Savannakhet, l'homme lui désosse en un tour de main notre monture et
nous expose l'état des culbuteurs . Il faut se rendre à l'évidence,
un simple réglage ne suffira pas, les pièces refaites à Luang
Prabang sont déjà hors d'usage.Notre mécano nous assure qu'il peut
trouver les pièces défectueuses et les changer. L'opération nous
coûtera 70 euros et peut être réalisée en une heure. Nous sommes
septiques quand à la durée et multiplions le temps d'attente par
trois au minimum mais nous n'avons pas le choix , le moteur gît sur
le sol de l'atelier et il n' y a rien d'autre autour. Simplement une
coiffeuse, quelques étals de fruits et légumes, un restaurant et
une station service ultra moderne bordent la route 13 à cet endroit.
Il est midi et nous attendons donc patiemment le retour de «
notre sauveur » assis sur des petits tabourets en plastique,
grignotant nos beignets et faisant connaissance avec sa femme,ses
enfants, son apprenti et le voisinage.. Ayant du temps devant nous
Denis en profite pour se faire raccourcir sérieusement la barbe...La
coiffeuse est amusée ..Comme quoi il y a toujours du bien même là
où on le l'attend pas....Enfin ! il s'est accordé le temps de
s'alléger de quelques centimètres de barbe blanche qui poussent
dans tous les sens. Mon nounours est redevenu mon chevalier
servant !!!
Le spectacle d'une forte averse de pluie de mousson nous occupe un
moment. Un bruit puissant couvrant tout autres sons et une quantité
impressionnante d'eau tombant littéralement du ciel..Un vrai
déluge... rigoles et immenses flaques fleurissent un peu partout.
Rajoutez une bonne dose de terre et vous obtenez une bonne « gadoue »
bien collante. La coiffeuse munie d'un piochon essaye d'évacuer
l'eau de devant son stand de tôle. Agité sur son tabouret, Denis
décide de reprendre du service plutôt que de regarder les heures s'
écoulées et fait une séance pioche pelle qui sera, d'ailleurs,
très efficace.
Mais le temps passe, toujours pas de nouvelle et malgré nos
maigres occupations l'attente devient pénible... Finalement ce n'est
qu'à 18 h qu'il revient... sans pièce neuve mais avec les anciennes
une fois de plus bricolées et disparaît aussi vite chercher de la
pâte à joint moteur . Une heure plus tard l'épreuve remontage de
moteur a commencé. Tout se passe bien mais Titine ne veut pas
démarrée. On revoit les réglages mais Titine ne veut rien
savoir...Il est plus de 20h et la fatigue se fait sentir : arrêt
pour ce soir . Maintenant, il faut se trouver une chambre pour la
nuit ! Le garagiste nous emmène en voiture aux guesthouses les
plus proches mais toutes affichent complet nous obligeant ainsi à nous éloigner de plus en
plus du garage. A 7 km nous trouvons enfin une chambre de libre... il
est 22h et nous nous donnons rdv pour demain matin . La chambre est
limite et sent le renfermé mais nous sommes contents d'avoir un
toit. Avant de m'endormir je songe à cette journée et sourit à
l'idée qu'elle ne va pas arranger mon retard sur mon blog..Ce contre
temps mérite quelques lignes et je ne pourrai y déroger.
Au matin, nous découvrons le grand parc où nous logeons et les
alentours. Il n' y a rien...à part la nationale 13. Petit déjeuner
spartiate dans une puanteur suffocante..Notre hôtesse fait cuire
quelque chose chez elle qui empeste tout le terrain..Impossible de
savoir quoi mais pas vraiment appétissant. De nouveau séquence
attente..et à 11h du matin nous apprenons qu'il ne viendra qu'à
15h..Nous décidons donc de rejoindre le garage par nos propres
moyens. A peine le pouce levé sur la route 13 qu'un bus nous
embarque et nous fait faire les 7 km nécessaires. Et c'est bien ce
que nous craignions...le mécano s'active mais pas sur notre moto,
les clients l'entourent et chacun défend son droit à l'attention du
maître de maison...Finalement nous récupérons Titine réparée à
17h et nous nous arrêtons à 30 km de là pour la nuit. Demain
direction Packsé une grande étape de 260 km. Et malgré la pluie,
le trajet est moins pénible et moins fatiguant que l'attente des
deux derniers jours. La route est bonne, la moto va bien et nous
évitons par des « pauses intempéries » les gouttes de
pluie. C'est donc sans souci que nous arrivons à Packsé. Ville,
située au bord du Mékong et porte d'accès au plateau des Bolovens,
elle est très touristique. La météo s'annonce mauvaise et nos
postérieurs ressentent encore l'effet N13. Nous ne partirons pas le
lendemain, Un jour de repos sera le bien venu. Notre tentative de
visite de la ville a échoué à une table de fête entre bières et
whisky et sera remise au jour suivant. Pour l'instant nous profitons
de la musique live et des denrées généreusement offertes pour
l'inauguration d'un nouveau salon de massage tenu par un expatrié
tchèque. Le petit chapiteau des festivités empiète sur la rue et
les invités, jeunes voyageurs ou locaux nous proposent à boire et à
danser. La musique est à fond , le son en est presque grésillant et
le chanteur reprend les derniers tubes du moment. Les gens n'hésite
pas à danser...l'ambiance y est décontractée et bonne enfant. Un
bon moment inattendu !
Une visite des berges du Mékong complète notre découverte de la
citée mais la pluie ne nous laisse pas trop le loisir de vagabonder.
Demain nous partons pour Don Det, île, au milieu du célèbre
fleuve et notre dernière étape au Laos... mais ça c'est une autre
histoire.
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