lundi 25 août 2014

14/06 – 18/06 : Dien Bien Phu Vietnam

Déjà mi juin et il nous faut maintenant penser à rejoindre le Laos ...Ce matin nous prenons la direction de Dien Bien Phu en espérant y passer la frontière mais les informations données par nos amis suédois de Ha Giang ne sont pas très bonnes. Motorisés, ils se sont vu refoulés au poste frontalier en raison de l'immatriculation de leur moto mais nous persistons dans notre idée et espérons en notre bonne étoile. Par contre nous changeons notre itinéraire, la route principale menant à Lai Chau est impraticable, un éboulement de terrain la bloquant et l'autre voie d'accès n'étant qu'une piste boueuse nous abandonnons le chemin longeant la frontière chinoise et nous passerons par la route, plus intérieure, qui traverse le parc de Hoang Lien. Environ 250 km nous séparent de notre destination finale et une étape sera donc nécessaire.
Mais pour l'instant direction la plus haute route du pays avec l'ascension du col de Tran Tom à 1900 mètres d'altitude...Notre départ se fait dans la grisaille et la brume. Sur les 19 km de montées Titine s'essouffle et le brouillard, la pluie et les vents violents sont de plus en plus présents, nous privant ainsi de la vue spectaculaire promise. De nombreuses cascades déferlent des hauteurs dont celle de Thac Bac (cascade d'argent) mais la pluie nous fouette le visage et la visibilité est pratiquement nulle et nous abandonnons l'idée d'une visite. Le froid se fait sentir et Titine rugit sous les efforts, c'est donc avec regrets et soulagements que nous entamons la descente . Dés le col passé nous retrouvons soleil et route sèche, ce versant est bien plus accueillant et nous quittons pulls et ponchos de pluie.
Nous suivons ensuite une route de plaine avec ses champs de thé à perte de vue et ses petites mains récoltant minutieusement les précieuses feuilles. La géométrie des plantations confère une beauté particulière au paysage et les enfants nous saluent sur notre chemin. Notre trajet est aisé et nous arrivons avant midi dans la petite ville où nous voulions faire étape. Le temps d'un bon « com rang » (fried rice) accompagné d'un bouillon délicieusement parfumé et nous décidons de reprendre le voyage et d'avancer davantage vers Dien Bien Phu. Mais il nous faut trouver la fameuse route 279 traversant le parc Hoang Lien....notre carte n'est pas assez précise et nos repères sur google map s'avèrent insuffisants...et malgré des allers retours dans la ville et nos demandes fréquentes aux habitants nous ne dénichons pas l'embranchement. Résignés, nous poursuivons notre chemin mais à une dizaine de kilomètres de là, la 279 apparaît telle un miracle que nous n'espérions plus...La route semble difficile et son début n'est qu'une piste de terre où les engins de travaux du barrage ont marqués le sol d'ornières impressionnantes. Les dénivelés sont de retour et la boue est notre premier ennemi. Mais Denis et Titine s'en sortent bien en moto cross et après quelques kilomètres le goudron est de nouveau présent. Perdus au milieu de ces montagnes, seulement quelques maisons, chèvres et vaches témoignent d'une présence humaine. Éparpillées au bord de la route les habitations traditionnelles sur pilotis semblent accrochées aux falaises et n'affichent aucun confort moderne. Ici la vie est rude, coincés entre la route et les collines il n'y a pas de place pour les cultures. Au fil de notre progression le décor devient plus familier : villages, rivières et rizières nous accompagnent de nouveau. Soudain en cette fin d'après midi le spectacle nous coupe le souffle. Là, s'étale devant nous un lac artificiel niché entre les montagnes. Les couleurs de ces terres émmergées, de l'eau et de la végétation nous laissent sans voix. Le spectacle est magnifique et nos photos nous semblent bien pâles face à cette vision aux teintes un peu surréalistes. Mais nous n'oublions pas que cette création de l'homme engendre aussi de nombreux problèmes écologiques et sociaux avec destruction du milieu naturel et déplacement de populations. La beauté elle aussi peut avoir son côté sombre et rajoute un goût d'amertume à la fascination de ce paysage. Partagés entre « que c'est beau !» et «  mais qu'est ce qu'ils ont fait ! » nous reprenons notre route à la recherche d'une guesthouse pour passer la nuit qui approche. C'est dans la petite bourgade de Phieng Lam, entourée de montagnes, que nous nous arrêtons. La pension a du style vu de l'extérieur. Maison en bois aux multiples toits nous en sommes les seuls clients... mais la chambre est très défraîchie et offre un confort spartiate. Suffisant cependant pour nous « décrotter » et nous reposer avant la reprise de notre chemin.







Il nous reste 80 km à faire pour rejoindre Dien Bien Phu et après notre café matinal, le regonflage du pneu arrière et la vidange pour titine nous voici prêts à reprendre notre route.
C'est de nouveau par d'importants dénivelés que nous commençons la matinée. Peu à peu nous grimpons, nous permettant ainsi d'admirer la vue du plateau et son chapelet de montagnes qui l'entoure. Mais bien vite le goudron disparaît ne laissant qu'une piste bosselée et raide à la place. La conduite est ardue et quelques grandes flaques de boues avec ornières nous crépissent de terre de la tête aux pieds. Arrivés dans la bourgade la plus importante du coin une pause s'impose pour détendre bras, cuisses et postérieurs...A peine installé, un homme d'une soixantaine années s'invite à notre table pour faire connaissance. Ne parlant pas l'anglais, c'est par gestes et sourires que nous communiquons et qu'il nous explique les coutumes de l'ethnie présente ici. Les femmes portent de longues jupes droites et noires et celles mariées sont coiffées d'un haut chignon au sommet du crane. Et c'est avec amusement que nous les voyons passer en scooter le casque comiquement surélevé du fait de leur coiffure particulière. L'arrêt fait du bien et c'est avec plaisir que nous retrouvons l'asphalte et la grande route du sud menant à Dien Bien Phu. Nous serpentons entre les montagnes en suivant la rivière mais le temps est incertain et devint de plus en plus menaçant. A 15 km de notre destination nous nous arrêtons pour nous protéger de l'averse qui commence. Regardant les gouttes tombées, nous apercevons un panneau indiquant le lac Pa Khoang et la promesse d'une guesthouse au bord de l'eau. Le hasard fait bien les choses … et si nous trouvons une chambre en pleine nature pour finir notre escapade au Vietnam nous serions les plus heureux. Nous nous engageons donc sur cette petite route en pleine forêt qui fait le tour du lac. Jolie promenade d'une trentaine de kilomètres où nous trouvons enfin la pension indiquée à l'embranchement mais la chance n'est pas avec nous. Il faut se rendre à l'évidence : nous logerons ce soir à Dien Bien Phu, la guesthouse étant en cour de construction! Comme souvent au Vietnam, on met d'abord l'enseigne et on monte les murs ensuite. Dommage, le calme et le chant des oiseaux nous enchantaient déjà.
Dien Bien Phu est une ville sympathique et agréable. Située sur une plaine aride entourée de montagnes couvertes de jungle le principal attrait touristique de la citée reste les monuments et vestiges de la guerre. Les collines, nommées par les français par différents prénoms de femme, sont les témoins des durs combats d'il y a 60 ans. Au sommet de « Dominique » un monument commémore la victoire du Vietnam et la fin de la guerre d'Indochine. Nous y accédons par un escaliers de 400 marches environ et profitons ainsi du panorama sur la ville et ses alentours. En bas sur la place une gigantesque fresque taillée dans la pierre retrace les événements de ces batailles. Mais la chaleur et les averses sont intenses à Dien Bien Phu et nous n'explorerons pas plus loin la funeste histoire de la ville préférant déguster tranquillement un milk shake à la mangue à la terrasse des bars ou encore goûter aux succulents « com rang » de notre cantine préférée.
Le séjour est agréable mais il nous faut penser à passer la frontière à 34 km de là et nous mettons toutes les chances de notre côté en faisant faire une beauté à notre « titine ». Elle brille du clignotant au rétroviseur et après la boue des derniers jours ça ne lui fait pas de mal. La voici donc prête pour le grand jour, demain direction Tay Trang et à nous le Laos ….mais ça c'est une autre histoire.











mardi 12 août 2014

11/06 – 14/06: Lao Cai – Sapa Vietnam

c'est une grosse journée de 200 km qui nous attend et Lao Cai ne sera qu'une étape dortoir. La route de plaine est sans surprise et après celles de Bao Lac – Ha Giang elle nous semble bien terne. La ville n'a pas plus d'intérêt. Proche de la frontière avec la Chine elle est très active et profite du commerce avec sa voisine. Gros 4x4 ainsi que camions chargés de marchandises envahissent les rues. Les hôtels et les restaurants sont relativement chers pour une citée si peu touristique et nous obligent à négocier le prix de notre chambre.
Le lendemain, c'est sous une pluie intermittente que nous allons faire les 40 kms nous séparant de Sapa. De nouveau, les dénivelés sont au rendez vous et le massif de Fansipan, surnommé par les français les alpes tonkinoises, nous offre, malgré les nuages, un superbe paysage. Rivières et cascades descendant à travers les montagnes ainsi que rizières en terrasse vont nous accompagnés jusqu'à notre arrivée à Sapa. Station climatique située à 1650 mètres d'altitude la ville a été fondée par les français et est aujourd'hui une étape incontournable des circuits touristiques. Entourée de hauts sommets elle surplombe la vallée envahie de rizières en terrasse mais il fait souvent frais à Sapa et la brume s'accrochant aux reliefs participe au charme de la citée. Malgré l'afflux de touristes il est agréable de se promener dans ses rues pentues et autour de son lac. Un petit goût de Dalat même si le paysage alentour y est bien différent. Les boutiques de souvenirs ou d'artisanat local y sont nombreuses et les femmes des ethnies montagnardes déambulent dans les rues pour y vendre leurs articles de broderie. Devenues des vendeuses expertes elles parlent plusieurs langues et savent gentiment vous harceler. Dés nos premiers pas dehors nous sommes abordés par une jeune femme hmong qui nous suivra tout le long de notre promenade en nous proposant pochettes, bijoux,etc ... Sa beauté, son sourire et ses beaux coussins ont raison de nous et valent bien les quelques Dong dépensés (monnaie vietnamienne). Notre « harceleuse » est surprise de nos sourires et de nos refus joyeux, les touristes français ayant la réputation d'être grincheux et de renvoyer les gêneuses méchamment mais le jeu nous amuse et est si charmant. Le temps ne nous est pas favorable et le lendemain c'est une journée de pluie constante avec brouillard qui nous attend. Hésitants à participer à une randonnée dans les villages des alentours, le mauvais temps et l'afflux des petits groupes de touristes guidés par les femmes des ethnies finissent par nous convaincre de profiter du confort de notre chambre et de errer simplement dans la ville savourant ainsi la variété des tenues et des couleurs des ethnies hmong noirs, dzao rouges et giays. Mais La météo ne semble pas vouloir s'arranger pour les jours à venir et malgré le charme certain de Sapa, nous décidons de reprendre la route le lendemain en direction de Dien Bien Phu et de la frontière laotienne....mais ça c'est une autre histoire











mercredi 6 août 2014

06/06 – 11/06 : Yen Minh – Ha Giang Vietnam

Ce matin le ciel est couvert et l'humidité des pluies d'hier semble s'élever doucement de la terre. Un beau programme nous attend et nous sommes impatients de parcourir cette route si renommée et dont la beauté paraît-il est à couper le souffle. Nous empruntons le chemin le plus long pour rejoindre Ha Giang en faisant une petite boucle vers le nord. Proche de la chine, le trajet Méo Vac – Dong Van est soumis à autorisation. Le laisser passer est acheté sans difficulté à notre guesthouse et nous sommes maintenant armés pour affronter le col de Ma Pi Leng.
Dés la sortie de la ville, la route taillée dans la falaise commence à monter et nous laissons la rivière Nho Que poursuivre son chemin en bas...Mais la brume matinale s'accroche aux reliefs et s'accumule dans les moindres recoins nous empêchant d'apercevoir ces gorges impressionnantes. Il est tôt et nous décidons de nous arrêter et d'attendre que le brouillard se dissipe. Le spectacle a du charme et du mystère. A chaque instant le voile se lève et nous divulgue ainsi un morceau du paysage magnifique de la rivière encastrée dans ces gorges vertigineuses. Ici dans cette atmosphère surréaliste nous nous sentons si petits face à la puissante mère nature et à sa beauté. Encore un lieu où les mots semblent bien ternes pour le décrire et la poésie inutile puisqu'elle émane de chaque pierre, chaque épis de maïs, chaque tapis de brume...Sur les 20 km d'ascension nous nous arrêtons plusieurs fois ainsi pour admirer ce décor de légendes. Assis au bord de la route face au vide nous laissons le temps aux nuages de grimper, de nous envelopper et de renaître sur le lit de la rivière. Quelques maisons et villages s'accrochent à ces parois abruptes et tels des fantômes les habitants s'activent aux champs... frêles silhouettes marchant sans bruit sur les chemins escarpés menant aux cultures de maïs. Nous serions bien restés ainsi à savourer le spectacle une éternité mais il nous faut quand même avancer... et la vue ne sera complètement dégagée que dans l'après midi. Quelques regrets ! ! Mais peut être une invitation à revenir en une autre saison admirer ce superbe panorama.












Après le col nous redescendons vers le plateau Karstique de Dong Van. Là les rizières à perte de vue nous accueillent et la ville entière est affairée aux travaux. Un homme laboure sa parcelle avec son buffle ; un groupe de femmes,enfants et hommes repiquent le riz ; une grand mère renforce les murets de terre ... petits points de couleurs au milieu d'un vert intense avec en arrière plan les pics karstiques façonnés par le temps et les éléments : le spectacle est magnifique. La route continue et serpente entre ces géants de pierre qui semblent protéger ses habitants de toute l'agitation inutile des plaines. A l'approche de Yen Minh , le soleil est de nouveau bien présent et les montagnes se sont un peu éloignées. Et c'est sans difficulté que nous trouvons une pension sympathique dans la petite bourgade..Il est déjà plus de 14h et c'est sans attendre que nous traversons la rue pour nous restaurer.Un groupe d'homme attablés interpelle Denis pour que nous nous joignons à eux. L'invitation est chaleureuse et les bières coulent à flots. Quelques mots d'anglais et de vietnamien, beaucoup de rires et de sourires et nous trinquons à la mode vietnamienne. Celui qui invite à boire désigne le niveau du verre qu'il faut absorber d'un coup puis on se congratule fortement d'avoir respecté les consignes. Mais plus le groupe est grand plus les verres s'entrechoquent et se vident..surtout ne pas oublier de mettre, comme eux, de la glace pour diluer un peu le contenu et tenir ainsi sur la durée. Dans le nord Vietnam chaque restaurant a une table extérieure où après le repas on peut boire du thé et fumer la pipe. Le tabac est à disposition ainsi que la pipe à eau...On met une boulette de tabac dans son réceptacle, inspire pour l'allumer et faire rentrer la fumée dans la pipe puis on souffle un coup sec pour expulser la bourre de tabac consumée ensuite il suffit d'aspirer une bonne fois. Nos amis font bien sûr essayer à Denis et s'amusent de sa maladresse de débutant. Quelques photos souvenirs et je l'abandonne pour une douche bien méritée. C'est une heure plus tard qu'il rentre tout guilleret . Nous n'avons payés aucune bière du carton consommé et nos repas ont été pris en charge par nos amis avant même de demander la note. Mais le temps se gâte et la pluie rentre en scène nous obligeant à changer nos plans et à repousser notre départ pour Ha Giang. Ainsi nous passons notre journée du samedi à nous reposer, lire et écrire le blog. Nos hôtes, un couple de nos âges, nous invitent à discuter autour d'un verre de thé accompagné de litchis. Notre dictionnaire est vraiment utile et nous permet de nous découvrir un peu..un moment sympathique. Ici très peu d'étrangers s'arrêtent et les habitants sont curieux et amicaux..pas d'excursion à vendre ni de ticket de train ou bus. L'argent ne rentre pas en jeu et nous apprécions la vie simple de cette petite bourgade entourée de montagnes et de rizières. Ce dimanche matin le ciel est couvert mais la pluie a cessé. Chargeant notre Titine pour les derniers kilomètres restants jusqu'à Ha Giang nous sommes surpris de l'agitation de la rue principale. Une foule constante se dirige vers le centre de la ville...Hommes, femmes et enfants des minorités ethniques défilent devant nos yeux nous offrant ainsi l'occasion d'admirer leurs tenues traditionnelles. Nous faisons nos adieux à nos logeurs et prenons la route mais après quelques mètres nous apercevons les premiers étals du marché dominical: l'arrêt s'impose. La chance est avec nous...et le hasard fait bien les choses !L'authenticité est là …Sur de simple bâche posée à terre ou sur des étals en bambous fruits, légumes, herbes,animaux vivants, vêtements traditionnels, outils,etc..sont mis en vente. Quelques stands de restauration complètent ce capharnaüm hétéroclite. Toutes les ethnies des alentours sont réunies pour cet événement hebdomadaire et la variété des tenues, des couleurs et des faciès nous enchantent. Seuls blancs à déambuler parmi ces marchandises nous sommes observés et toute l'attention des regards se porte sur nous. Mais il nous est difficile de prendre des photos et de braquer l'objectif sans pudeur. Au détour d'une ruelle nous rencontrons l'un de nos amis du premier jour qui nous invite à prendre le petit déjeuner. Comme les locaux nous prenons donc un « pho » (soupe de nouilles épicée avec de la viande) et Denis se voit servir en plus un verre d'alcool de maïs. Je m'inquiète un peu de les voir trinquer...j'espère qu'il y en aura pas d'autre car nous devons prendre la route. De nouveau notre ami insiste pour s'acquitter de l'addition et nous nous séparons amicalement. 9 heures il est temps de prendre la direction Ha Giang.







Dés le début les dénivelés nous rappellent que nous sommes en montagne. Nous traversons une forêt de pins et au sommet pouvons admirer Yen Minh niché dans ce petit espace de plaine.
Pitons calcaires, collines, rivières, maisons de bois et torchis, champs de maïs et rizières, la route ressemble aux paysages déjà rencontrés mais nous éblouit toujours.La saison des pluies est bien là et à de nombreux endroits l'eau sort de la roche pour former des cascades. Nous nous arrêtons souvent pour admirer le décor et pour reposer Titine qui souffre de plus en plus dans les montées. Les passages en première sont fréquent et le bruit du moteur plus fort. Mais nous arrivons sans encombres à notre destination.
Ha Giang est la capitale tranquille de la province du même nom. Entourée d'affleurements calcaires et de rizières , elle est traversée par la large rivière Lo. Et c'est sur les rives de la Lo que nous nous trouvons un joli bungalow. Le décor est paisible au milieu de ce grand jardin et notre terrasse a vue sur la rivière. Nous restons 3 jours dans ce lieu paisible à admirer le courant déchaîné des eaux, à errer aux alentours traversant villages ethniques, faisant du moto cross sur des pistes au milieu de la jungle. Le dernier jour nous retrouvons nos amis d'Hanoï Andy et Adrienne qui eux font la route dans l'autre sens. Avec leurs 3 amis ( 2 suédois et un allemand) nous passons une superbe soirée à trinquer et échanger nos impressions de voyage et nos galères. Cerise sur le gâteau nous prenons un de nos meilleur repas et c'est avec regret que nous prenons la route le lendemain. Notre destination Sapa à 240 km de là. Nous ferons une escale à Lao Cai situé quand même à 200 km de Ha Giang mais ça c'est une autre histoire....







vendredi 1 août 2014

03/06 – 06/06 : Bao Lac – Méo Vac Vietnam

La pluie a cessé ce matin et nous voici prêts pour les 140 km de montagne jusqu'à Bao Lac.
Comme prévu nous nous détournons de 15km de notre chemin pour assister au marché de Nuoc Hai. Un événement haut en couleur que nous ne voulons pas louper. Nous arrivons facilement et rapidement au village... mais aucun signe du marché tant attendu. Tout est tranquille et les étals de bambous sont vides....Il faut se rendre à l'évidence nos renseignements sont erronés et ça ne doit pas être le bon jour. De plus, la route trouvée sur Google map pour rejoindre notre itinéraire principal et nous éviter un aller retour est une piste non signalée . C'est donc avec regret que nous rebroussons chemin. Le câble d'embrayage, lui , n'est pas de cet avis et cède juste avant notre sortie de la bourgade. La matinée commence bien difficilement ! Mais la chance est toujours avec nous et nous trouvons un garagiste à quelques mètres seulement. En attendant la réparation de Titine, on nous offre sièges et thé et le plus long est d'attendre le maître des lieux parti chercher le bon câble. Une demi heure plus tard nous partons affronter cols et dénivelés.
La route est magnifique et difficile...Peu de circulation mais bosses, trous et absence d'asphalte sont réguliers. Très vite les dénivelés se font sentir et Titine nous porte doucement...très doucement en haut. Une multitude de montagnes en horizon, rivières que nous surplombons ou longeons, cultures de maïs, rizières en terrasse et villages ethniques aux maisons en bois nous accompagnent tout le long du parcours. Les arrêts photos sont nombreux, éblouis par la beauté de ces paysages traversés. Jamais nous n'avions vu un décor d'altitude si vert et luxuriant...jamais nous n'aurions pensé voir des épis de maïs pousser parmi la roche sur ces pentes vertigineuses. Nous admirons ces rizières en terrasse dont les dessins géométriques, les différentes couleurs du riz, de la terre et de l'eau donnent l'impression d'un tableau parfait. L'abondance du végétal couvre chaque espace comme un moelleux tapis et bananiers, manguiers et autres ajoutent à l'exotisme. Mais l'humain est là, comme un chef d'orchestre synchronisant le naturel et les cultures. Labourer, semer, repiquer, désherber, ramasser le fourrage les taches sont nombreuses.
La chaleur commence à se faire sentir et avant d'attaquer la dernière partie de notre voyage nous nous arrêtons dans une petite bourgade pour nous désaltérer...impossible de trouver un endroit où boire quelque chose. Ici nous sommes perdus entre montagnes et rivière. Une affiche indiquant « Bia Hoi » nous fait stopper devant la porte d'une maison . Là une petite vitrine expose quelques paquets de cigarettes, thés glacés et bières. Fleurs et arbustes en pots font la décoration et 6 cages d'oiseaux suspendues à l'abri du soleil nous rappelle que nous sommes au Vietnam. Le propriétaire sort table,chaises et nous met des chansons enfantines comme fond sonore. L'accueil est chaleureux et l'homme et sa femme s'intéressent à notre périple. Carte et quelques mots de vietnamien nous permettent de retracer notre parcours. L'échange est amical et nos photos souvenirs enrichiront notre album « rencontres ».
Suivant comme elle peut les rivières, la route serpente entre collines et montagnes,. Le paysage est splendide et les sommets qui nous entourent sont de plus en plus hauts. Sensation d'être dans un petit paradis hors du temps. Les rizières sont comme suspendues aux monts et les maisons cachées parmi bananiers et cultures indiquent une présence humaine. Du vert... toujours du vert... le soleil et les nuages s'amusent à changer le polaroid et faire étinceler l'eau des rizières et des ruisseaux.
Bao Lac est une petite bourgade perdue et c'est la poussière qui nous accueille en premier. Les maisons de style vietnamien, étroites et hautes ont remplacé celles en bois des villages alentour. Pas de charme particulier à part peut être le sentiment d'être vraiment au bout du monde. Mais ici nous trouverons une chambre pour passer la nuit. Le repas du soir est pris sur la place dans un stand de rue où les femmes s'activent autour du feu pour la préparation du plat unique : soupe de riz avec herbes et viande, une sorte de porridge. Et je me régale de ce grand bol qui n'est pourtant pas mon plat préféré.









Le lendemain nous partons tôt pour les 80 km restants jusqu'à Méo Vac. Les femmes des minorités ethniques ont déjà installé leur étal pour vendre leur maigre production et nous pouvons admirer leurs habits et coiffes traditionnels. Jupes aux imprimés multicolores où tenues noires bordées de rouge se mélangent et nous offrent un échantillon de la richesse de leur culture et de leur art du tissage et de la broderie. Une vieille femme vend des beignets au maïs que nous nous empressons d'acheter pour compléter notre café matinal. Et nous voici prêts à nous enfoncer dans ces montagnes territoire des hmongs noirs aux confins de la chine. Nous sommes une fois de plus éblouis par le spectacle vertigineux du trajet. Titine a de plus en plus de mal à nous mener mais les dénivelés sont devenus impressionnants et les montées durent sur plusieurs dizaines de kilomètres. Mais peu à peu les rizières disparaissent pour laisser la place au maïs tandis que le tapis vert de la jungle s'amenuise et la roche reprend ses droits. Les camions et scooters sont pratiquement inexistants. Les habitants de ces régions marchent le long des routes portant sur leur dos de grands paniers chargés de leur récolte. Machette dans le dos et vêtements traditionnels ils travaillent sur des pentes abruptes. La vie ici n'est pas facile et la pauvreté très présente. Les enfants participent activement au travail et ont eux aussi leur part à transporter. Ici pas d'école, ici il faut survivre... Le paysage devient plus austère et nous apercevons maintenant Méo Vac niché entre ces montagnes calcaires à une altitude d'environ 1500 mètres et où seuls les épis de maïs arrivent à pousser entre la roche.
La petite ville n'a rien d'exceptionnel mais son écrin est magnifique...Quelques Maisons en bois sont dispersées sur les versants vertigineux des alentours. Ici la roche règne en maître et les habitants s'en servent superbement pour délimiter champs et cours en montant des murs en pierres sèches.La bourgade est véritablement encerclée par les champs de maïs et c'est parmi eux que nous logeons. « L'auberge de Méo Vac » est un lieu remarquable, ancienne maison traditionnelle rénovée avec goût et authenticité, nous y passerons 2 nuits. Petit havre de paix et architecture magnifique. Mais Titine a aussi besoin de soins et en particulier le porte bagage qui de nouveau montre des signes de faiblesse. Encore quelques soudures de plus et deux ou trois renforts et nous pouvons reprendre la route. Demain matin direction Ha Giang à 170 km de là mais une étape à Yen Minh est prévu et coupe ainsi l'étape en 2. C'est par Dong Van et son fameux plateau calcaire que nous commencerons notre périple la plus extraordinaire route du pays comme l'indiquent tous les guides....mais ça c'est une autre histoire.