mercredi 30 juillet 2014

01/06 – 03/06 : Cao Bang Vietnan

Le temps est au beau fixe ce matin et nous poursuivons notre route vers le nord. Notre programme : 130 km de montagnes dont trois cols pour rejoindre la ville de Cao Bang. Chargée comme un âne , Titine monte doucement mais sûrement... La route est en bon état mais les lacets se rapprochent et le dénivelé augmente. Une pause « repose fesse », pipi, clope s'impose..Nous recherchons un coin d'ombre en cette matinée bien chaude et la montagne nous offre ce qu'il nous faut. Mais nous découvrons que notre porte bagage a un problème..il est en train de se casser aux points stratégiques et nos sacs risquent à tout moment de nous fausser compagnie. Pas de ville proche et encore des kilomètres de montées..Denis bricole une attache avec de la ficelle entre la selle et le porte bagage et nous poussons un peu plus nos sacs sur notre espace vital et croisons les doigts. Serrés comme des sardines nous gravissons le sommet et après quelques kilomètres de descente nous trouvons notre bonheur. A l'entrée de la ville qui se profile, un poste à soudure nous fais de l'œil. Là, un homme travaille sur des structures métalliques et semble surpris de voir notre équipage s'arrêter à sa porte. Paroles, gestes...et sans attendre il se met à renforcer par plusieurs soudures l'objet de nos tracas. Sa femme nous apporte de l'eau fraîche et nous propose un siège. Les voisins et amis sont attirés par notre présence et bientôt une dizaine de personnes entourent notre Titine. La curiosité est là et nos quelques mots de vietnamien sont bien utiles. Nous déplions notre carte pour expliquer notre parcours et les yeux s'écarquillent ….nous avons parcouru plus de régions du Vietnam qu'eux, les gens voyagent peu ici et certains n'ont jamais quitter leur district. L'essence est chère, pratiquement le même prix qu'en France et voyager est un véritable luxe dont nous avons conscience. Pas d'animosité mais plutôt de l'envie et de l'admiration . Les femmes présentes s'intéressent à la couleur de nos cheveux et de notre peau ainsi que de la pilosité de Denis, les hommes eux admirent notre Titine qui malgré son grand âge a un bon look de moto et est une véritable invitation au voyage. Réparations terminées nous rechargeons notre monture, faisons des adieux chaleureux et reprenons la route.
Le paysage de montagne est beau et les passages de vallées avec rivières,bananiers,bambous, maïs et rizières sont magnifiques. Les maisons de béton laissent la place à des logis plus modestes en bois et toit de tôle ou de palme. Principalement paysans, les habitants s'activent aux travaux des champs et les enfants qui y participent nous crient de grand hello sur notre passage.
Cao Bang située au bord de la rivière Bang Giang n' a pas de charme. A notre arrivée le ciel est d'un noir ardoise et notre première préoccupation sera de se trouver un logis. A peine installés que l'orage se déchaîne et des trombes d'eau s'abattent sur la ville. Notre chambre est petite et l'accueil n'y est pas chaleureux...nous apprendrons et constaterons plus tard que la citée est renommée pour sa mauvaise humeur et son manque d'amabilité. Mais malgré tout nous trouvons un bon et sympathique restaurant local dont nous ferons notre cantine et un agréable et souriant bar où venir déguster notre café. Si la ville manque de charme, sa campagne alentour est superbe. Peuplée de minorités ethniques, les gens vivent dans les maisons traditionnelles et portent encore coiffes et vêtements de leur alleux et même si la tradition semble se perdre, les marchés des villages rassemblent toujours une population haute en couleur et différentes du Vietnam que nous avons traversé jusqu'à présent. Mais le lendemain, le temps n'est pas de la partie et la pluie s'acharne inlassablement faisant tomber ainsi tous nos projets à l'eau...repos, lecture et blog occuperont notre journée humide. Notre prochaine destination Bao Lac est réputée, elle aussi, pour ses villages de minorités ethniques et son marché dominical mais la malchance du calendrier ne nous permet pas d'en profiter. Nous décidons donc de faire un petit détour de 15 km pour assister au marché d' un village proche de Cao Bang avant de reprendre notre itinéraire prévu....mais ça c'est une autre histoire.













lundi 28 juillet 2014

30/05 - 01/06 : Lang Son Vietnam

Il pleut ce matin et notre étape risque d'être humide. Nous commençons notre périple dans les montagnes du nord par Lang Son située à 160 km de là et à 18 km du poste frontière chinois.
Le temps du petit déjeuner et la pluie cesse. Malgré un ciel couvert et en colère, la chance est avec nous et nous arrivons à passer entre les gouttes faisant une pause le temps des averses.
La grande route est très fréquentée mais bien vite nous bifurquons pour emprunter un axe plus petit et plus agréable . Le paysage commence à se vallonner et nous apercevons la Chine avec ses collines et le grillage qui sépare les 2 pays. Nous circulons dans la campagne à travers champs et rizières admirant l'agitation des travaux saisonniers et la vie des villages. Le soleil est revenu mais Titine fait un drôle de bruit inquiétant... A l'unique carrefour d'une petite ville de campagne, nous nous posons le temps de se rafraîchir et de réfléchir. Les symptômes font penser à un besoin urgent d'une vidange et d' un manque d' huile (un défaut de Titine : nous ne pouvons voir son niveau d'huile !). La pause garage s'impose et il était temps....il ne restait pratiquement plus d'huile. Nous savons désormais que notre moto en mange et avons donc toujours avec nous un bidon pour les en-cas de mademoiselle.
Entourée de pics karstiques et avec son petit lac, Lang Son est une ville agréable. Nous prenons plaisir dans la petite gargote restaurant juste en face de notre guesthouse où la variété et la saveur des plats n'ont pas d'égal...un vrai régal à tous les repas pour 1 euro. Nous prenons plaisir à savourer une bia hoi (bière fraîche) au bord du lac dans une ambiance typiquement vietnamienne. La campagne environnante ne manque pas de charme. Nous zigzaguons entre les collines karstiques recouvertes de végétation et la rivière. Les cultures de maïs et les rizières occupent la majorité de l'espace et nous les apercevons pour la première fois en terrasse. Le paysage est beau et les villageois sont curieux et accueillants. Et même si nous connaissons déjà ces géants de pierre et la vie qui s'articule autour, le charme est toujours là. Les femmes portant leurs paniers, les hommes labourant les parcelles de riz, les enfants chevauchant des buffles nous enchantent et l'intensité du vert ne cesse de nous surprendre.
Mais Lang Son a aussi d'autres trésors et en particulier les deux grottes proches de son centre ville.
La visite de la grotte de Nhi Thanh se fait en deux parties. Une caverne en hauteur abrite des autels bouddhistes.Véritable gruyère.... au fil de l'exploration, nous découvrons différentes cavités plus ou moins grandes et hautes transformées en temple. Des guirlandes électriques, drapeaux, serpents de tissu, vases, fleurs en plastiques mettent en valeur les statues de bouddha ou autre saint homme. Le lieu est bien vivant et le culte toujours pratiqué comme en témoigne l'encens qui se consume et les offrandes fraîchement déposées. Seuls étrangers mais comme tous les autres visiteurs nous offrons nos 3 bâtons d'encens à Bouddha et espérons sa bonne protection. L'entrée de la grotte principale,elle, est en contre bas et correspond à la sortie de la rivière Ngoc Tuyen qui la traverse. Nous cheminons le long de l'eau passant différentes salles de superficies inégales où la roche a su se magnifier avec ses stalactites et ses stalagmites dessinant courbes et volutes. Bien éclairée (pas suffisamment pour les photos) la couleur des spots rajoute un effet magique et nous nous laissons bercer par le son de l'eau qui s'écoule, s'infiltre ou tombe. La fraîcheur du lieu ne fait qu'amplifier le sentiment de bien être et le peu de fréquentation un goût de monde perdu.
A 700 mètres de là, la grotte Tam Thanh a aussi beaucoup de charmes et de ferveurs religieuses. L'escalier menant à son entrée est entouré de statues protectrices des lieux et conduit aux premiers autels nichés dans la vaste gueule du gouffre. Même décor même ambiance. En s'enfonçant dans les profondeurs nous admirons la piscine naturelle enfermée dans cette immense salle souterraine et errons dans ce dédale de tunnels jusqu'à une sortie secondaire. Véritable puits de lumière ouvert sur le ciel où la végétation a su profiter de l'eau et des rayons du soleil pour s'agripper à la roche . Nous grimpons les marches menant à son sommet pour admirer la vue sur la campagne environnante, ses rizières et ses montagnes. Mais pas possible de sortir par là...seulement un petit autel où Denis brûle nos 3 derniers bâtons d'encens. C'est par un autre couloir que nous trouvons la sortie et redescendons par l'escalier extérieur. Nous quittons les grottes et retrouvons la chaleur étouffante de l'après midi.
Lang Son fût un bon séjour où paysages et habitants nous ont plu mais demain nous partons pour la province montagneuse de Cao Bang. Là, les choses sérieuses commencent ….A nous les premiers sommets !... mais ça c'est une autre histoire....












vendredi 25 juillet 2014

28/05 – 30/05 : Cai Rong baie « Bai Tu Long » Vietnam

La traversée en ferry de la baie d' Halong est un merveilleux spectacle...Les îles karstiques nous entourent, nous surplombent, nous enchantent dans un infini voilé de brume. La poésie habite ces lieux et nous savourons ce moment de grâce où la nature, elle seule, est une œuvre d'art. Bien sûr notre bateau ne s'enfonce pas dans ce dédale de géants de pierre prenant leur bain mais le charme opère ...un sentiment de bonheur intense et de sérénité nous envahit... C'est beau !!
De retour sur le continent nous longeons la côte direction nord. La route est correcte et très fréquentée mais le paysage est magnifié par cet horizon de pain de sucre qui nous accompagnera jusqu'à notre destination. Les nuages et la menace de la pluie deviennent une option à prendre en considération maintenant. La saison des pluies s'avance, une fois de plus le ciel est fâché mais le temps est clément avec nous et nous laisse tranquille jusqu'à Cai Rong ville de 'île Van Don. Sans nous en rendre compte nous entrons par le pont qui la relie au continent. Par contre nous entendons bien ce bruit que produit Titine depuis quelques kilomètres et qui nous inquiète.Un grincement, couinement, frottement semble sortir de la roue avant. L'arrêt garage s'impose...dictionnaire en mains, gestes et onomatopées permettent de faire comprendre que les roulements ont peut-être besoin de graisse ou même plus. Le garagiste revient avec sa pipette d'huile et avant que Denis pousse un cri de désespoir, enduit le disque et fait tourner la roue pour bien imprégner les plaquettes. « Il a huilé mes freins, il a huilé mes freins !!! » s'exclame Denis surpris et désespéré de ne pouvoir arrêter un tel acte de folie. Finalement notre technicien semble reprendre ses esprits ; Finalement c'était bien les roulements de la roue avant...changés pour 3 euros ; finalement le bruit cessa, finalement le frein avant même nettoyé et ressuyé ne fonctionnait pratiquement plus. Plusieurs lessivages et rinçages des plaquettes furent nécessaire pour résoudre le problème avant l'échéance de notre prochaine étape. La vidange, elle, attendra n'ayant que peu confiance dans le garagiste.
Van Don est la plus grande île en surface (environ 30 km2), en nombre d'habitants et en développement économique de tout l'archipel de Bai Tu Long. Cai Rong est sa plus grande ville et le départ pour les autres îles...D'un look petite ville typiquement vietnamienne comme nous en avons vu beaucoup , son trésor se trouve sur les quais de son port. Là, l'anse formée par les collines de calcaire semble enlacer les bateaux bleus aux drapeaux multicolores qui paressent dans ses eaux calmes. L'animation y est vive. Un seul regret : avoir commis l'erreur «  ça mérite une photo, je la fait plus tard! »...cliché jamais fait;.. mais nous étions à la recherche d'une guesthouse,  avions fait la pause déjeuner avant la pause panne et maintenant la pause douche s'imposait. Nous privilégions l'atout majeur du lieu : la mer avec la vue sur la baie Bai Tu Long et un espace extérieur. Et après quelques kilomètres d'exploration, des demi tour et des reproches sur la compétence du mécano nous trouvons notre bonheur : un bungalow dans un village de vacances pour touristes locaux. C'est la basse saison et hors week-end...l'endroit est pratiquement désert...et puis à quelques mètres nous accédons à l'unique plage de sable blanc de Van Don...Le lieu est magnifique. Une forêt d'épineux ombrage les abords de la plage et l'arrivée en est que plus belle...Le contraste de couleur surprend et le paysage se dévoile peu à peu, tranquillement, laissant enfin se dessiner les silhouettes des formations calcaire. Les nuages ont peint le ciel du blanc au gris et la brume enveloppant les sommets et s'élevant lentement le long des parois rocheuses rajoute au charme poétique. Et même si le ciel est prêt à cracher sa colère, la chaleur est intense et l'invitation au bain trop belle. La baignade nous rappelle Monkey island à Cat Ba et malgré la présence d'autres touristes vietnamiens nous pouvons nager face à cette chaîne de montagne, s'isoler et se sentir gagner par la joie que procure la beauté.Le soleil décline et colore chaleureusement la roche et les remous de l'eau  mais les nuages empêchent l'épanouissement des couleurs de son coucher.
La pluie s'invite dans la nuit et persiste toute la journée...Repos, entretient de la moto( les freins entre autre),écriture du blog et baignades sont au programme. Nous profitons un maximum du lieu et de ses pics karstiques que nous allons quitter. La mer de chine est belle ! Déjà juin se profile et nous partons retrouver d'autres montagnes dont on nous a tant vanté la beauté. Désormais nous savons que nous resterons jusqu'à mi juin au Vietnam, la route est longue et difficile mais c'est une petite aventure qui nous attend. Traverser d'est en ouest les montagnes du nord du pays de Lang Son à Dien Bien Phu en longeant la frontière chinoise, grimper et descendre 1200 km de routes plus ou moins en bon état, faire face aux bobos de Titine , bouillir sous le soleil, prendre la douche sous la pluie, manger poussière gaz d'échappement ,bénir le lit du jour , maudire reins genoux et postérieurs qui nous rappellent qu'ils sont là et pas tout jeunes... voilà nos prochaines réjouissances. Mais une énorme envie de croquer à pleine dents dans cet autre Vietnam aux promesses d'Eldorado. Demain Lang Son à 160 km au nord..








jeudi 24 juillet 2014

24/05 – 28/05 : Cat Ba Vietnam

Pour l'île de Cat Ba, il nous faut rejoindre la côte plus au nord et prendre le bateau à Haiphong . Première étape donc :Tam Coc - Haiphong 120 km sur la grande QL 10 plate, droite et dont les plus grandes difficultés sont sa circulation intense et trouver sa sortie de la grande ville voisine Nhin Binh. Là encore, Google map est notre ami et nous notons les noms des boulevards , des rues... Denis enregistre dans son bloc note mental les différents repères utiles : carrefours, embranchements...etc et nous voici prêts à découvrir les eaux de la Baie d'Halong.
Tout se passe comme prévu..Vers 8h nous enfourchons notre « Titine » et sans problème prenons la QL 10. Il fait déjà chaud mais la route est aisée et la circulation raisonnable. Le paysage de plaine n'a rien d'extraordinaire mais les rizières et le spectacle de leurs travaux sont toujours là pour magnifier le décor.
40 km une pause s'impose...et le doute aussi...Pas de signe de vie de la prochaine grande ville à traverser !? Nous arrivons dans une bourgade où la route semble se finir, se rétrécir pour s'évanouir... et nous nous arrêtons le long de la chaussée pour boire un café glacé et réfléchir. Le jeune couple de vietnamien nous accueillent chaleureusement sur leur stand..et le café fait du bien. Nous sortons la carte et notre hôtesse pointe du doigt l'endroit où nous sommes... il faut se rendre à l'évidence, nous avons fait 40 km sur la bonne route mais vers le sud.. ! La nouvelle est amère et la perspective d'un demi tour et de 80 km en plus ne nous réjouis pas vraiment. Et nous voici tous ensembles, attablés , penchés sur la carte à chercher un chemin qui nous éviterai un « retour à la case départ ». Notre plan manque de précisions et les indications du patron, des clients et amis diffèrent complètement... le temps de la résignation est venu , l'aller retour s'impose ne voulant pas nous aventurer sur une route approximative et nous perdre d'avantage. Mais le voyage est plein de surprises...un jeune vietnamien s'arrête au stand et s'empresse de vouloir nous aider. Disparaît et revient quelques minutes plus tard avec un téléphone et surtout....... Google map . En quelques touchés d'écran nous dénichons la petite route qui doit nous ramener sur le bon trajet...Une route avec 3 chiffres …Ici cela signifie souvent petite, en mauvaise état mais quand même fréquentée...nous verrons bien et puis cela nous permet de ne rajouter que 40 km de détour à notre étape. Nous remercions chaleureusement notre sauveur et tous ceux qui nous ont aidé et repartons soulagés de nous épargner quelques kilomètres et de ne pas faire la route dans l'autre sens mais de toujours avancer.
La chaussée méritait bien ses 3 chiffres. Trous , bosses , déformations et disparition de l'asphalte nous accompagnent tout le long de cette traversée de la campagne. Les lieux sont en pleine effervescence...c'est le temps de la récolte d'un dur travail. Les batteuses jalonnent l'étroite route et tout le monde s'active autour d'elles ; le foin s'entasse sur le bitume, le recouvrant parfois totalement. La basse cour et le bétail s'invitent aussi dans la circulation. La conduite nécessite attention et nos postérieurs souffrent mais ce paysage de plaine nous détend et nous fait presque oublier et même apprécier nos erreurs d'aiguillage. 20 km de ballade bucolique et cahotique et nous arrivons face à la rivière... A ma grande joie, nous allons prendre le bac ! Titine a le pied marin et les 5 minutes de traversées sont plaisantes et amusantes..(eh oui on reste de grands enfants !). Sur l'autre berge nous récupérons les grands axes et la fameuse QL10. Il nous reste 80 km à faire et c'est vers 17 heures que nous arrivons à Haiphong . Demain nous prendrons le bateau pour Cat Ba.
Pas envie de se compliquer la vie ce matin, pas envie d'aller chercher le ferry à 23km de là, pas envie de marchander la place de la moto, pas envie !..nous embarquons à bord d'une petite vedette et Titine nous accompagne fièrement à l'arrière du bateau . les premiers pics karstiques apparaissent peu à peu et 45 km de navigation plus tard, nous abordons l'île par la côte ouest au milieu de quelques mangroves . L'embarcadère est peu fréquenté et l'unique route asphaltée nous indique notre chemin vers Cat Ba , la seule ville de l'île située au sud est. Là nous trouverons un logement dans notre budget. La cité elle même a été dénaturée par l'avidité immobilière , construisant immeubles et gros bloc de béton en front de mer pour accueillir les touristes locaux et étrangers...Le décor y était pourtant des plus beaux, son port donnant sur la baie Lan ha véritable collier d'îles karstiques sur des eaux couleur émeraude. Dommage ! Mais l'île ,elle, a le goût de l'exotisme et reste sauvage à souhait. Cat Ba n'est qu'un tapis de jungle sur lequel un chapelet de collines calcaire au relief déchiqueté a pris racines.L'ambiance est apaisante et cette roche nous enchante . Malgré un milieu hostile le végétal a su prendre sa place et se marie bien avec ces grands messieurs de pierre , les pics sont recouverts d'une végétation dense et luxuriante dont d'immenses arbres semblent en être l'apogée.
Les couleurs changent au fils des nuages ...et à chaque fois un nouveau spectacle... L'île est une invitation à la ballade à moto et nous allons en profiter.. falaises et mangroves sur la route de la côte, jungle et montagne sur la route du centre et du nord avec le calme et la vue sur la baie d'Halong en plus pour cette dernière. Ici tout n'est que montées ou descentes....et notre Titine nous montre qu'elle n'est pas toute jeune..sans bagage, elle ne se montre pas vive et enjouée dans les dénivelés..nous verrons bien sur les routes du nord...mais pour l'instant beaucoup de plaisir à sillonner ainsi les chemins de l'île et y découvrir toute sa beauté avec comme arrière plan une mer parsemée d'îles et d' îlots à perte de vue....Mieux qu'une carte postale..un lieux où le récit commence et les légendes s'écrivent. On y parle bas comme dans un lieu saint pour mieux y apprécier sa respiration, le bruit de l'eau qui s'écoule, le chant des oiseaux et le concert philharmonique que nous offre la jungle. On se tait pour l'admirer et s'imprégner de l'atmosphère de ces géants de pierre.
Nous repartirons en ferry au nord pour rejoindre le continent à Halong...notre traversée de la baie est donc toute trouvée .Non seulement elle est plus économique mais nous évite d'affronter l'inévitable armada de bateaux de croisière qui se suivent lors des visites et dont nous sommes allergiques. Mais notre désir de voguer entre ces montagnes et le bon bagou de la vendeuse de billet ont raison de nous.. Au programme : croisière de 2 heures dans la baie Lan Ha avec escale à monkey island. Le bateau en bois est joli et arrive avec une bonne demi heure de retard. Une vingtaine de jeunes touristes de toutes nationalités prennent place à bord avec nous. Nous voguons entre les pieds de ces collines verdoyantes ne nous laissant comme horizon qu'un infini de pains de sucre enveloppé d'un voile de brume...Le paysage est beau mais bien vite les rives de notre escale s'approchent et on nous fait comprendre que nous avons une heure pour l'explorer ou se baigner. L'île est belle avec ses monts couvert de jungle, son relief déchiqueté et sa plage face aux  pics karstiques. Nous prenons le petit chemin qui grimpe dans la forêt. Bananiers,lianes,fougères et bambous nous protègent un peu de l'ardeur du soleil mais le sentier s'élève et s'arrête. Bien que très coupante la roche est facilement franchissable. Entourée de cette végétation, aucune sensation de vertige et la vue d'en haut valait bien quelques litres de transpiration. Que la plage est petite vu de là haut mais l'horizon y est si grand et le panorama magnifique et magique ! Pour conclure un bain dans ces eaux claires et quelques brasses dans ces lieux que nous désirions tant découvrir. ça restera pour moi le plus beau décor de baignade et un grand moment de plaisir. Les singes, attrait touristique de l'île, s'invitent soudainement au bar de la plage. Nous les voyons descendre par dizaine, se jetant d'arbres en arbres et dégringolant rapidement la colline...Depuis Lopburi les primates doivent en faire beaucoup pour nous impressionner et mériter un cliché...mais de loin, sur l'eau, assis dans notre bateau en attente de départ la vision est féerique, exceptionnelle. Comme une vague la forêt se plie sous le poids de ses assaillants dans un concert de cris des singes et de ceux des touristes restés sur la plage et s'extasiant de cette rencontre imprévue. Ce spectacle là est un cadeau d'au revoir.
Notre capitaine emprunte un autre chemin à travers les blocs de roc . Un village est installé pas loin. Abris précaire, au mieux petite maison en bois léger flottants sur des plates formes de bambous et bidons, leur servent de logis. Les bateaux de pêche, nasses et filets témoignent de leur pauvre moyen d'existence. Il y a même une épicerie qui vend l'indispensable et un peu de superflu. Notre excursion fût un instant agréable et des images inoubliables.. même si cela ne correspond pas exactement à la croisière attendue.Nous aurions aimer naviguer et explorer ce dédale maritime plus longtemps mais nous y avons, quand même , pris beaucoup de plaisir et tant qu'il y a du plaisir... !.
Demain direction la baie Tu Long, située au nord de sa grande sœur la baie d' Halong, elle est moins touristique et par conséquent plus calme tout en offrant le même paysage. 30 km sur la magnifique route du nord pour accéder au ferry, traversée de la baie pour rejoindre le continent et Halong ville puis une centaine de kilomètres pour arriver sur la plus grande île de la baie (Van Bon)  reliée par un pont. Un magnifique début de route en perspective et un décor enchanteur nous attendent..nous sommes tombés amoureux de ces montagnes karstiques!























mardi 22 juillet 2014

22/05 – 24/05: Tam Coc Vietnam

C'est donc le premier départ de notre nouvelle « titine » .  Le surnom de notre suzuki 125 cc s'impose à nous naturellement . Nous évoquant le souvenir de vieilles bécanes tenaces, fidèles et ne voulant pas nous abandonner sur la route, le baptême fût donc immédiat..! Notre destination : Tam Coc à 145 km au sud d'Hanoï, empruntant la route d'Hô chi minh et évitant ainsi la folle circulation de la route 1A... mais encore faut-il arriver à sortir d'Hanoï et à trouver le bon chemin ! Eh là Merci le progrès...merci Google map à qui nous décernons le prix spécial globe trotter à moto !! Il nous faut bien l'avouer , c'est un outil fantastique, même si quelquefois ingrats nous l'avons maudit, pour trouver chemins, sorties de ville, grottes ou chutes non indiquées. Pour notre voyage en indépendant il sera un fameux allié bien plus précis que n'importe qu'elles cartes et guides existants...
Maintenant l'heure est à effervescence et déjà tardive. Nous voulions partir vers les 6 heures avant que les scooters et autres engins à moteur engloutissent les boulevards et virevoltent en tous sens et contre sens...mais à 8 heures nous sommes devant notre café discutant avec nos jeunes amis français Andy et Adrienne . Eux aussi ont succombé aux rêves d'easy rider et devaient quitter la capitale à l'aube. Inexpérimentés dans la conduite en Asie et faisant les mêmes 50 premiers kilomètres nos amis se joignent à nous et c'est donc en petit convoi que nous allons affronter la circulation d'Hanoï et nous frayer un chemin... Il suffit maintenant de charger les bagages... et ce n'est pas une mince affaire, notre monture devant supporter 2 passagers et nos 2 sacs à dos (30kg). L'option des 2 sacs l'un à côté de l'autre sur le porte bagage se révèle vite hasardeuse et déséquilibre fortement Titine . Finalement nous optons pour l'effet montagne les posant l'un sur l'autre le plus près de la selle mais il nous faudra encore plusieurs essais et plusieurs mètres pour trouver la bonne position alliant confort de conduite, des passagers ainsi que maintient des sacs.
La traversée de la ville fût longue et difficile . On se perd de vue... On s'attend...On tombe un sac..On se perd... On se retrouve...bref après quelques coups de téléphone et petites frayeurs nous sortons enfin de la citée et la campagne commence à se profiler. Route de plaine où cultures et rizières remplacent petit à petit maisons, immeubles et boulevards. Nous retrouvons nos amis les buffles paressant dans les mares de boue ou déambulant tranquillement sur la route en compagnie des poules, canards et cochons. Les habitants, eux, s'activent au labourage, semailles et repiquage du riz. Après la pause déjeuner dans une gargote locale nous nous séparons..il est déjà 15 heure et n'avons parcouru qu'une trentaine de kilomètres, il reste beaucoup de chemin à faire et partons donc à un rythme plus soutenu. Les premiers pics karstiques apparaissent et la route se faufile à leur pieds. Le spectacle est superbe et nous nous laissons bercer par le vert des rizières et la présence rassurante de ces exotiques montagnes. Mais le réveil est difficile quand nous nous apercevons que nous sommes trop proche d' Hoa Binh et que nous avons loupé notre embranchement à 20 km de là !! Demi tour donc et 40 km en plus à notre étape. Nos chances d'arriver à Tam Coc avant la nuit s'amenuisent et Denis accélère mais la route nous rappelle vite que nous sommes en Asie et qu'elle réserve de nombreuses surprises... Après une grosse frayeur et une chute évitée grâce à l'habilité de mon easy rider préféré, nous décidons de prendre une plus petite route pour se trouver une guesthouse pour la nuit. Le paysage est magnifique et la campagne est belle. Les « pains de sucre » entourent les villages comme un écrin où brille de toutes ses formes le vert des rizières et de la luxuriante végétation des tropiques. Mais pas de trace de « Nha gui » ( pension)... demandant aux habitants ils nous indiquent toujours plus loin et c'est après une vingtaine de kilomètres que nous trouvons la tant désirée guesthouse. Le Lieux semble abandonné...seul le transistor répond à nos appels en hurlant des tubes de variété vietnamienne...le lieux est vieux et défraîchi...et personne. La nuit commence à tomber... Et fatigués , sales nous rêvons de nous poser et de prendre une bonne douche... Au bout de 20 minutes, un homme d'une soixantaine d'années, les cheveux gras, en short et « Marcel » avec un imprimé taches de graisse nous présente notre chambre. Comme le reste de la maison et les vêtements du propriétaire les murs ont besoin d'être rafraîchis. Exotique certes mais pas très glamour..Le matelas est posé sur une base en béton, une vieille télé trône aux pieds du lit et un fauteuil crapaud tout rafistolé et sale occupe le reste de l'espace. Pas de bestioles, et la literie est propre et c'est un toit raisonnable pour dormir..par contre le prix, lui, n'était pas raisonnable et nous marchandons notre nuitée sans difficulté. Une bonne douche, une soupe de riz dénichée un peu plus loin et un matelas classé « on a connu pire » nous permettent de nous reposer pour affronter le lendemain les 50 km restants.
Le passage par les faubourgs de Ninh Binh ne laisse pas présager de la présence d'un trésor comme Tam Coc à seulement une dizaine de kilomètres de là. Et pourtant nous quittons béton, gaz d'échappement, bitume et entrons dans un paysage de légende..Tam Coc mérite bien son surnom de « Baie d'Halong terrestre » !! Avec sa rivière « Ngo Dong » qui se promène sur plus de 2 km à travers les formations karstiques et ses rizières le village a de l'attrait et de l'intérêt touristique. La chaleur se fait déjà sentir en cette fin de matinée et nous décidons de ne faire notre ballade en barque qu'à 17h pour éviter les heures chaudes et l 'afflux des visites. En attendant repos puis petite ballade motorisée dans la campagne environnante . La carte postale rêvée, fantasmée et exotique que je me faisais du Vietnam..la saturation des couleurs semble être à son maximum et les pics calcaires donnent aux lieux une ambiance un peu surnaturelle mais bienveillante. Loin d'être désert, l'image est animée et de superbes scènes de la vie rurale magnifient le tableau .
Tam Coc signifie les 3 grottes et c'est au fil de l'eau que nous allons découvrir ses passages de la rivière sous la roche et dont le village porte si fièrement le nom. Notre embarcation une simple barque, notre batelier une femme parlant très bien français et ramant, comme de coutume ici, avec les pieds. La ballade est plaisante et la chaleur s'estompe avec le déclin du soleil....les barques se raréfient et une impression de sérénité enrobe l'instant. Nous voguons doucement entre tout ce riz planté de chaque côté de la Ngo Dong et ces montagnes magiques qui nous surplombent et nous offrent le loisir de les admirer pleinement. Notre batelière s'arrête et vérifie l'avancée de sa parcelle de riz....il est bientôt prêt .. encore quelques semaines avant le temps des moissons. Chaque famille du village possède un lopin de rivière pour cultiver son riz et de nombreuses femmes font les guides touristiques en amenant toutes les nationalités s'extasier devant un si beau site dont on ne peut pas se lasser. Les grottes,simples tunnels souterrains, offrent la beauté de la roche et de l'eau , le plaisir du mariage du sombre et du coloré...laissant toujours derrière elles comme un petit goût de nouveau monde . La ballade dure 2 heures et nous enchante...pas de regret en cette basse saison touristique Tam Coc valait bien le détour... le décor et l'ambiance tout y était. Mais le temps presse et nous voulons visiter la baie d'Halong avant la haute saison en juin...Sur des infos de voyageurs nous choisissons de séjourner sur l'île de Cat Ba . Bordée par la baie d'Halong, elle est restée bien sauvage et propice aux flâneries en moto . Alors à nous Cat Ba !