dimanche 29 juin 2014

08/05 - 10/05: Ninh Hoa Vietnam

« Neuf jours dans les hauts plateaux du centre »
Il nous reste 80 km à parcourir avant de retrouver la vie trépidante du Vietnam et de sa côte. Ninh Hoa petite ville à 35 km au nord de Nah Trang sera une étape parfaite pour nous reposer et profiter un peu des plages alentour avant de rendre la moto et de repartir sac au dos. Nous sommes un peu en avance sur notre programme et pensons y rester 2 jours.
Nous finissons donc la descente vers la mer et laissons derrière nous ces si belles montagnes en toile de fond. Quelques arrêts hamac permettent de nous dégourdir les membres et d'affronter la chaleur qui s'intensifie au fur et à mesure des kilomètres. Se retrouver dans une ville ne nous enchante guère et nous décidons de bifurquer vers la baie de Ninh Van et d'y loger si possible. Mais ce n'est pas le paysage attendu que nous traversons. Les plages désertes non rien de paradisiaque et sont jonchés de détritus en tout genre, quelques villages de pêcheurs semblent abandonnés et sans âmes qui vivent et c'est sur un port industriel et toutes ses infrastructures que nous arrivons. Mais nous continuons notre chemin en quête d'un logement sympathique..comme le petit poucet nous suivons les pancartes qui nous indiquent un « resort » et vu la fréquentation et le décor nous espérons y dénicher un bungalow dans nos prix. Les cailloux sont peu à peu remplacés par du sable et les plages sauvages deviennent plus accueillantes, nous traversons un dernier village et arrivons enfin à la « terre promise ». Le lieux est paisible et magnifique avec ses jardins exotiques, sa piscine, sa plage privée et ses charmants bungalows....peut être trop !! Et comme nous redoutions le prix est excessif … c'est donc la faim au ventre et fatigués que nous rebroussons chemin pour Ninh Hoa.
Arrivés à destination, nous nous régalons de riz, porc, poissons, mimosas d'eau et bouillon dans un stand de rue. Un vrai régal et un accueil chaleureux ! La ville n'a pas d'attrait touristique et les visiteurs sont inexistants, si proche de Nah Trang personne ne s'arrête ici...et nous profitons tranquillement de cette vie de province. Bons petits cafés et porc caramélisé cuit au barbecue que l'on déguste assis sur des tabourets sur les trottoirs de la cité resterons de bons souvenirs et la gourmandise de Denis sera plus d'une fois assouvie.
Le soir, après le repas, nous entendons musiques et chants et apercevons non loin de là un attroupement .. Lampions,drapeaux, fleurs de lotus en papiers illuminées guident nos pas. C'est un temple bouddhiste où se déroule une cérémonie en plein air. Dans la cour une foule en robe longue et blanche prient tandis que les moines lisent les textes sacrés. Sur l'autel très kitsch, une statue dressé de bouddha trône avec en arrière plan des peintures de scènes de sa vie. Le rose, le bleu ,le vert et les décorations en papier sont à l'honneur. Des curieux s'accumulent à l'entrée photographiant à tout vent. Comme eux, nous nous attardons et prenons quelques clichés mais bien vite nous devenons le sujet de curiosité et d'attention...chacun y allant de sa photo, les jeunes filles et les mamans avec leur enfants se mettant près de nous pour faire immortaliser par leur amie cet instant. Denis en profite pour faire à son tour de jolis portraits mais notre présence provoquant un sympathique remue ménage, nous décidons qu'il est temps pour nous de rentrer à notre pension.
Le seul avantage de notre guesthouse était le calme qui y régnait. Éloignée de la route et seuls clients nous y avons bien dormi.. et étions décidés à rester un jour de plus à visiter les alentours. Mais le matin, notre hôtesse veut sans raison augmenter le prix de la nuitée...la chambre n'en valait pas la peine et après une longue discussion pour lui rappeler le prix convenu nous réglons notre nuit et faisons immédiatement nos sacs pour Nah Trang.
C'est par la route côtière que nous allons rejoindre notre point de départ. Petits villages de pêcheurs et ports ponctuent les 35 kilomètres restants. La mer est d'un bleu émeraude parsemée d' îlots et d'îles et le spectacle nous ravit. Maisons blanches, filets de pêche, palmiers,bananiers, petits bateaux ronds...de vraies cartes postales !!
C'est une autre Nah Trang que nous découvrons...Les vacances finit, la ville est plus calme et plus agréable et nous profitons d'être motorisé pour sortir de la citée. La mer de chine est vraiment belle et vaut bien quelques clichés avec tous ces bateaux bleus qui la sillonnent. Demain nous rendons notre « titine » et partons en train de nuit pour Hué. Une grande remontée vers le nord du pays où nous espérons avoir un peu moins chaud.









mardi 24 juin 2014

07/05 – 08/05 : Madrak Vietnam

« Neuf jours dans les hauts plateaux du centre »
Le temps est au beau fixe et la chaleur est de nouveau au rendez vous. Depuis Buon Ma Thuot, nous sommes redescendus en altitude et pour éviter les heures les plus chaudes, nous partons de bon matin pour les 90 km à parcourir jusqu'à Madrak. Le parcours est aisé. Rizières, champs de café et autres cultures ont pour toile de fond les montagnes que nous venons de quitter. La circulation est intense sur cette route qui mène à la côte. Gaz d'échappement et poussière nous obligent à protéger nos yeux et notre visage et malgré un thermomètre au plus haut, nous portons aussi manches longues et mitaines. Nous avons appris pendant ce périple que le soleil est redoutable en moto. Les premiers jours, même la crème solaire n'a pas pu empêcher les brûlures sur les mains et les bras...alors, ingénieusement, Denis s'est fabriqué des mitaines dans une paire de chaussettes, au grand étonnement de notre hôtesse à Lak qui s'interrogeait sur l'utilité des ciseaux qu'on lui avait réclamé. c'est donc comme les vietnamiens que nous circulons désormais....emmitouflés !
Quelques pauses « ca fé sua da » (café au lait glacé) permettent de nous rafraîchir et de reposer nos postérieurs. L'accueil est toujours chaleureux et nous prenons le temps d'admirer le spectacle de la rue... Vélos, scooters, petits camions mais aussi charrettes et motoculteurs circulent avec leurs chargements hétéroclites et insolites. Les écoliers les plus téméraires nous interpellent par de timide hello et de grands rires tandis que des mamans portant de jeunes enfants s'approchent pour que leurs chers bambins nous saluent. Dans ces bourgades de province les touristes sont une denrée rare et nous suscitons curiosité et attention et jamais nous n'avons autant dit bonjour (même pas sur le marché de St Affrique le samedi matin!).
Les Kilomètres défilent et des champs entiers d'une culture que nous ne savons pas identifiés remplacent les rizières...Apercevant des paysans y travaillant, nous stoppons un instant pour savoir de quoi il s'agit .Ce sont en fait des plantations de manioc... ici aussi les regards sont interrogateurs et amusés à la vue de ce drôle d'équipage qui s'arrête pour découvrir leur travail et prendre quelques photos.
Nous arrivons en fin de matinée à Madrak sous une chaleur étouffante, traversant et retraversant la bourgade à la recherche d'une « nhà nghi » (pension) mais sans résultat. Le doute s'installe... et si dans cette petite ville que même Google map ne sait pas retrouver, nous ne pouvions loger ! L'arrêt s'impose, le temps de se rafraîchir et de réfléchir. Comme toujours, l'accueil est charmant et attentionné. Notre hôtesse nous offre du thé en attendant notre traditionnel café, s'installe avec nous observant nos moindres gestes et entame la conversation. Dictionnaire et mimiques permettent de communiquer et nous comprenons qu'elle nous montrera où se situe la seule pension de Madrak. Son mari nous rejoint et nous passons quelques heures à boire du thé et à nous découvrir mutuellement. Nos âges, nos métiers, les enfants, la pilosité de Denis et le tabagisme féminin ( très peu de femmes fument au Vietnam)...tout y passe et nous passons un agréable moment avant de rejoindre notre hôtel en se promettant de se retrouver le soir même.
L'après midi est consacré à la découverte de la campagne environnante...au hasard des chemins nous errons entre rizières, palmiers, bananiers et champs de café . La vie y est paisible et le décor charmant et vallonné. Là aussi c'est un véritable feu d'artifice de vert ! Les gens s'activent aux champs tandis que le bétail et la basse cour se promènent librement.Nous traversons quelques villages d'ethnie mnong mais ici pas de port du costume traditionnel, seules des maisons en bois, basses et très longues ,témoignent de leur origine. Dans notre vagabondage, nous arrivons aux pieds des montagnes mais il faut se rendre à l'évidence la route s'arrête là et seulement quelques chemins de terre mènent aux habitations perdues dans les rizières. Ah que la campagne est belle! nous en oublions la pollution et le bruit des grandes routes et respirons à plein poumons. Cependant nous rebroussons chemin, sans carte et sans indication des noms des villages il ne faudrait pas que l'on se perde et le soir ne va pas tarder à tomber.

Après un bon repas dans une gargote locale, nous rejoignons nos amis cafetiers pour un dernier verre. Ils ne sont pas seuls et des voisines sont aussi de la partie. Encore de nombreux verres de thé et des rires !! La maîtresse de maison n’emmène voir les photos de son mariage et de ses enfants affichés au mur tandis que notre dictionnaire passe de main en main , chacun cherchant le mot adéquat à une communication primaire, certes, mais sympathique. Quelques photos souvenirs pour immortaliser cette rencontre et nous allons nous couchés fatigués... mais heureux. Demain nous viendrons prendre notre café ici avant de partir pour Ninh Hoa et retrouver la côte.




















dimanche 22 juin 2014

05/05 – 07/05 : Buon Ma Thuot Vietnam

« Neuf jours dans les hauts plateaux du centre »
C'est sans difficulté que nous parcourons les 55km de plaine qui séparent Lak à Buon Ma Thuot. Le paysage rural est ponctué de rizières et de cultures tropicales mais nous traversons aussi des petites bourgades sans charme avec des maisons en béton étroites et hautes comme on en trouve partout au Vietnam. Sur la route nous nous arrêtons pour déguster un « Pho Bo » (soupe de nouille de riz avec du bœuf) accompagné, comme il se doit, d'herbes fraîches en tout genre, de citron et de piment. Toujours un vrai délice ! Notre hôtesse ne parle pas l'anglais et comme souvent dans ces régions où peu de touristes s'arrêtent notre présence attire voisins et amis. Chacun y allant de ses quelques mots d'anglais et nous de vietnamien...gestes et sourires permettant de combler les lacunes.
C'est en début d'après midi que nous arrivons à Buon Ma Thuot et c'est une ville prospère et moderne qui nous accueille. L'activité y est intense et ses origines rurales sont bien loin désormais. Sa principale richesse est son café produit dans la région et réputé dans tout le pays. De nombreux étals de marchés envahissent les trottoirs de la cité et nous y trouvons avec plaisir les premiers litchis.C'est le début de la saison et pourtant ils sont déjà gros et juteux à souhaits. Mais le principal attrait touristique de Buon Ma Thuot réside dans le parc national de Yok Don situé à 45 km de là. Des ballades à dos d'éléphants y sont proposées mais vu la distance, son succès, le prix du logement et des activités nous décidons, pour le lendemain, d'explorer simplement les environs.
Après 20 km de route, nous arrivons aux chutes d'eau de Dray Sap, larges de 100 mètres, elles sont réputées pour être impressionnantes mais la saison sèche sévissant nous ne savons pas à quoi nous attendre. Après s'être acquittés du droit d'entrée et garer notre moto nous descendons l'escalier qui s'enfonce dans la jungle. Le lieux est pratiquement désert et seul le chant des insectes et des oiseaux nous accompagne. Au milieu d'arbres gigantesques, de fougères, de lianes et du vert intense de l'eau stagnante nous nous battons contre les moustiques. Mais la grandeur et l’enchevêtrement des racines nous font oublier ce petit désagrément, la nature s'exprime ici dans toute sa puissance et sa beauté...de l'eau et de la chaleur et nous voici des lilliputiens.. ! Et puis le bruit des chutes se rapproche...et nous les apercevons tout d'abord d'un pont suspendu. De toute la largeur de la roche seuls trois points de chute coulent encore mais le spectacle a quand même de la superbe. Et nous imaginons facilement la puissance de ces cascades après la saison des pluies. A leurs pieds les jacinthes d'eau en fleur ont pris possession de l'espace calme et sans remous. Continuant notre chemin, nous arrivons là où la rivière se précipite dans le vide. La jungle est fortement dense et le vert reste la couleur dominante..mais le lieux est habité et ses habitants s'activent à récolter et transporter diverses herbes. Et ce n'est que quelques instants plus tard que nous l'apercevons...une éléphante se promène tranquillement de l'autre côté de la rivière et se restaure goulûment. Notre présence ne semble pas la perturber et nous sommes heureux de voir enfin un de ces pachydermes en liberté et sans touriste sur le dos... Un peu plus loin deux hommes immergés à moitié corps pêchent tranquillement.. Ce sont les cornacs et une fois leurs butins de petits poissons suffisants, ils rappellent madame éléphant qui traverse nonchalamment l'eau à moins d'un mètre de nous. J'avoue que je me sens toute petite devant ces animaux et que j'attends patiemment avant de franchir l'eau à mon tour. Mais le bruit, derrière notre dos, de feuilles et de branches arrachées nous fait supposer qu'elle n'est pas seule. En effet, la rencontre ne se termine pas là et monsieur, encore plus imposant que sa compagne, se présente enfin. Comme un petit chien, il se laisse guidé et enchaîné, levant la patte aux diverses sollicitations de son maître. Et tout ce petit monde repart lentement vers le village... Deux touristes vietnamiens nous ont rejoint et profitent eux aussi du spectacle ! La chaleur en cette fin d'après midi se fait plus oppressante et Denis ne résiste pas à l'invitation à la baignade qu'ils lui proposent..Comme trois gamins heureux, ils s'ébattent dans la rivière à grand renfort de fous rires tandis que moi, je joue le rôle du photographe pour immortaliser cet instant.. Encore une belle rencontre brève mais plaisante !
Mais le temps passe et nous reprenons la route pour aller découvrir la cascade de Dray Nur à quelques kilomètres de là. Sur les routes du parc nous croisons de nombreux troupeaux et leurs gardiens. Ici ce n'est pas qu'une réserve, les gens y vivent et y travaillent aussi. 7 km plus tard nous surplombons les chutes de Dray Nur. Beaucoup moins impressionnantes que sa voisine le décor est cependant splendide et nous suivons le chemin qui nous mènera à ses pieds. Mais l'heure tourne et toujours pas de descente... nous décidons donc de reprendre la route pour Buon Ma Thuot ne voulant pas rouler de nuit. Mais une fougère se reflétant dans le bleu vert de l'eau stagnante me fait de l’œil et je désire prendre une dernière photo. Assise sur un tronc d'arbre mort pour obtenir le meilleur angle, je me bat contre le nuage de moustiques qui s'est abattu sur moi et m'aperçois trop tard que je suis sur une fourmilière.. Pas de photo mais un déshabillage express sur le bord du chemin pour me débarrasser de ces grosses fourmis rouges et aspersion de produit anti-moustiques pour échapper aux ennemis volants. Finalement ce sera le signal du départ et Denis fera le cliché si chèrement payé. Bonne journée et bon séjour dans la ville du café mais demain nous quitterons Buon Ma Thuot pour rejoindre la côte à Minh Hoa. L'étape est longue de 160 km et nous décidons de faire escale à moitié chemin dans la petite ville de Madrak si nous y trouvons une pension pour nous accueillir.















lundi 16 juin 2014

04/05 – 05/05 Lak ( Lien Son) Vietnam

« Neufs jours dans les hauts plateaux du centre »
C'est au petit matin que nous devons partir pour les 150 km de notre seconde étape « Dalat - Lak » mais ici pas besoin de réveil.. ! Les portes qui claquent, les appels et les cris, les cavalcades dans les escaliers se chargent de nous sortir des bras de Morphée à 5h du matin. Les vietnamiens ont un sens différent de l'intimité..et où qu'ils soient, ils font comme chez eux et en conséquence tout l'hôtel vit au même rythme !! Souvent avec des familles nombreuses, ils réservent plusieurs chambres, laissant portes ouvertes, télé à fond et les enfants s'amusant dans les couloirs ou le hall. C'est dans ces moments là que nous préférons ces chers chérubins en photos que devant notre porte.. !
Après un café et un coup d'œil à Google map pour trouver la bonne sortie de ville, nous voici prêts à affronter ces petites routes de montagnes beaucoup moins fréquentées et en moins bon état que celle de Dalat.
Malgré les bosses et les trous, le paysage nous ravit. La campagne étale toutes sa beauté avec ses forêts, ses palmiers, ses bambous et aussi ses champs entiers de café. Le bétail se promènent sur la chaussée : poules, cochons, canards, vaches et buffles s'écartent au son du klaxon.Les villages ruraux semblent perdus au milieu de nulle part et leurs habitants vivent pauvrement de leur production. Ce sont pour la plupart des minorités ethniques mais les villageois ne portent plus les vêtements traditionnels et ressemblent à n'importe quel autre vietnamien . Les maisons en bois, torchis ou de bric-à-brac sont souvent pourvues d'un toit en palme ou de tôle. Montées et descentes s’enchaînent. La conduite est difficile mais Denis assure et notre « titine » (notre moto) aussi  !
Quelques kilomètres de plat, passages de nombreuses rivières et de nouveau nous affrontons les dénivelés..Heureusement les arrêts sont agréables : des points de ventes de boissons fraîches et de restauration sont réguliers sur ces routes et en plus de satisfaire notre soif et notre faim ils nous permettent de pouvoir nous reposer dans un hamac...mieux que les aires d'autoroutes !
Puis nous apercevons une immense étendue d'eau mais ce n'est pas notre point de chute, le lac Lak est encore à une trentaine de kilomètres de là. Perdus entre ces montagnes des villageois vivent sur l'eau. Sur des plates-formes en bambous se dressent de pauvres abris de tôle, bois et bâche. Quelques barques, filets et viviers à poissons démontrent qu'ils survivent de la pêche. Leur espace vital s'est réduit comme une peau de chagrin avec la saison sèche et les marques laissées sur les rives prouvent que le niveau est au plus bas. Nous nous arrêtons sur le pont pour faire quelques photos de ce village flottant, vision d'autres lieux que nous nous attendions pas à rencontrer ici.
 De gros nuages noirs se sont accumulés et l'orage menace...il ne faut pas tarder à reprendre la route. Mais la chance semble nous quitter en cette fin de parcours...notre pneu arrière est sérieusement dégonflé. La pluie imminente , 30 km de montagne avec un pneu crevé et pas une ville ou un village alentour, ça sent la galère ! Doucement et prudemment nous enchaînons les bornes kilométriques..25, 24, 23.. mais le ciel en colère se rapproche lui aussi. Et tel un miracle, au bord de la route, sans rien autour, nous trouvons une buvette et un mécano. Quel merveilleux pays et quel soulagement !! Le temps de se boire un coca, de regonflé le pneu et de vérifier qu'il tiendra les 20 km restant pour la réparation en ville et nous voilà repartis.
Avec la descente le paysage se transforme de nouveau. Et sur ce plateau vallonné, le vert des cultures tropicales et des rizières rivalisent de charme. Entre ces collines, la diversité des couleurs est un vrai régal. Toute la palette du vert se conjugue merveilleusement bien avec le brun foncé de la terre et le ciel menaçant rajoute sa touche au tableau. Les habitants sont affairés dans leurs rizières délimitées souvent par des petits drapeaux de couleur et parsemées d'épouvantails. Et c'est dans cette carte postale que nous finissons notre étape à Lak. Juste le temps de se trouver une guesthouse, de rentrer les bagages et la pluie s'abat violemment. Un bon repas et une bonne nuit de sommeil concluent la journée.
Lak (ou Lien Son) est une petite ville de province située près du lac du même nom. Ici très peu de touristes à part ceux qui effectuent la même boucle en moto avec leur « easy rider » (guide et conducteur vietnamien qui vous proposent le circuit en 3 ou 4 jours). Les habitants sont chaleureux et c'est sans difficulté que nous trouvons un mécanicien le dimanche matin pour nous réparer notre roue. Dictionnaire en main, gestes à l'appui et pour moins de 2 euros, il fait de nos deux crevaisons qu'un mauvais souvenir. Notre prochaine étape Buon Ma Thuot est à seulement 55 km de là et avec une route facile , nous prenons donc la matinée pour visiter les alentours et le fameux lac. Plus vaste étendue naturelle d'eau des hauts plateaux du centre, il recouvre 700 ha et se réduit à pratiquement la moitié de sa superficie en période sèche. Sur l'eau, nous apercevons d'abord quelques filets et viviers mais le plus surprenant est de découvrir la route recouverte de riz qui sèche au soleil .Les habitants sont en pleine récolte et le grain est étalé sur la chaussée ne laissant parfois pas de place à la circulation et obligeant les véhicules à rouler dessus. Le lac est entouré de rizières à perte de vue et l'activité y est intense. Un village mnong traditionnel avec ses longues maisons en bois et en rotin termine le chemin. Là les habitants ne font pas attention à notre drôle d'équipage et vaquent à leur occupation. Le décor est enchanteur : le lac, les rizières, les collines dans le fond et la vie rurale qui se déroule sous nos yeux. Nous décidons de nous arrêter un instant pour nous restaurer. A peine installer à notre table que des touristes vietnamiennes viennent pointer leur objectif sous notre nez et nous mitraillent ...une photo de Denis , une autre de moi et puis d'elles et nous se tenant par les épaules ou le bras. Situation un peu embarrassante d'abord mais très vite nous nous amusons d'être à notre tour « les bêtes curieuses » à photographier..... L'arroseur arrosé !! Mais notre pause sera de courte durée, après la séance photo, la serveuse nous fait comprendre qu'elle ne nous servira pas à manger..Pourtant à la table voisine des gens se restaurent. Nous ne saurons jamais pourquoi un tel refus et c'est un peu en colère que je remonte sur notre « titine ». C'est le signal du départ nous mangerons ailleurs et en route pour Buon Ma Thuot.

























vendredi 13 juin 2014

02/05 –04/05 : Dalat Vietnam

« Neuf jours dans les hauts plateaux du centre »
Une carte du Vietnam, un unique sac pour nous deux avec vêtements chauds et de pluie, la Honda master 125 révisée, un dernier au revoir à notre fiston et nous voici prêts pour notre escapade de 700 km dans les hauts plateaux du centre. Encore une autre façon de voyager et un sentiment d'entière liberté.....
Notre première étape « Nah Trang – Dalat » comporte 145 km et surtout de belles montées en perspective , il faut donc pas perdre de temps et nous prenons la route vers 7h30 sous un beau soleil.
Les premiers kilomètres ne posent pas de problème et nous quittons peu à peu l'agitation du bord de mer pour rentrer dans le calme des villes de campagne. Puis nous commençons notre montée et le paysage se transforme. Les collines verdoyantes deviennent de plus en plus ardues et les cultures laissent la place aux forêts. Mais les nuages sont de la partie et nous profitons d'un arrêt pour admirer la vue sur la vallée pour sortir ponchos et protections. Le noir du ciel devient de plus en plus inquiétant... et très vite nous nous retrouvons sous la pluie !! Dommage pour les photos ,les montagnes couvertes d'épineux que nous traversons nous offrent un superbe panorama. Là les maisons sont tout en bois et ces villages perchés et perdus dans le vert des forêts sont si différents de l'image que nous avions jusqu'à présent du Vietnam. De nombreuses cascades dévalent les pentes raides...l'endroit est charmant mais le temps ne laisse pas le loisir de s'y attarder. La température, elle aussi, dégringole ….et nous passons de 38 degrés à un maximum de 20 et pour la première fois de notre voyage nous avons froid. Des arrêts s'imposent régulièrement pour se reposer et pour mieux se couvrir. Sous pull et chaussettes sont nécessaire mais malgré tout nous languissons d'arriver à Dalat pour nous réchauffer et soulager nos postérieurs. Et c'est sous une pluie torrentielle que nous entrons dans la ville, impossible de sortir le guide pour s'orienter et c'est avec difficulté et trempés jusqu'aux os que nous trouvons enfin un hôtel.
Dalat perchée à 1475 mètres d'altitude est une station climatique très prisée par les touristes venus y chercher la fraîcheur printanière. Vietnamiens et autres sont séduits par sa beauté naturelle et le charme bien personnel de cette ancienne citée coloniale. Au centre de la ville un lac artificiel permet balades, promenade à cheval ou sur l'eau (en pédalo en forme de cygne) et pêche. Les maisons s'accrochent le long des montagnes et les vieilles demeures coloniales y trouvent merveilleusement bien leur place. Montées et descentes sont notre lot quotidien mais véhiculés nous pouvons errer au hasard et échappés ainsi aux quartiers touristiques très fréquentés en cette période de vacances. Les vietnamiens sont nombreux à venir profiter de cet éternel printemps et de l'activité intense de la ville. Des étendues de serres couvrent à perte de vue certaines collines et nous font penser un instant à des paysages de l'Espagne. Grâce à son climat, Dalat produit quantité de légumes, fruits dont des fraises mais aussi beaucoup de fleurs. Le marché est très animé et on y trouve de nombreux trésors culinaires et vêtements en tout genre que les touristes locaux s'empressent d'acheter. En ce soir de week-end de début mai, les rues principales sont bloquées et deviennent piétonnes. Stands de rue offrant toutes sortes de nourritures, étals improvisés envahissent la place et c'est une foule immense qui déambule et s'amuse...
La région fait aussi du vin rouge et du vin blanc réputés dans tout le pays..et bien sûr nous les avons goûtés. Le rouge n'offre que très peu d'intérêt mais le blanc convenait plus à notre palais, peu fruité et assez tannique, il nous a séduit. Une pensée à Zazou qui n'a pas pu nous rejoindre au Vietnam et avec qui nous avions rêvé de partager un verre dans ce beau pays.. Une autre fois ou sur un autre continent.. ! Nous avons aussi bien mangé à Dalat et Denis se souvient avec plaisir de l'anguille cuite dans des feuilles de pandam . Une bonne étape en résumé, ces deux jours resteront de bons souvenirs mais il nous faut poursuivre notre chemin et maintenant que nous avons apprivoisé la météo du lieux nous savons qu'il faut partir le matin pour profiter du soleil. Ici il pleut souvent, surtout en cette période, mais les matinées sont généralement épargnées par les ondées.

















samedi 7 juin 2014

29/04 – 01/05 : Nah Trang vietnam

Même si l'heure est matinale et la perspective d'un trajet de 7 heures sur des banquettes dures semble difficile physiquement, nous nous réjouissons de prendre le train. Une première au Vietnam et une nouvelle découverte.
La gare de Saigon est petite et ne possède qu'une seule voie(au moins on ne peut pas se tromper!).
Le réseau ferroviaire est beaucoup moins développé qu'en Thaïlande et de cette grande ville on ne peut que remonter vers le nord jusqu'à Hanoï en longeant la côte.
Des grilles aux fenêtres, des ventilateurs au plafond, des banquettes en bois voici le décor d'un wagon de troisième classe vietnamien. Comme souvent dans ce pays les choses sont très organisées : pas de marchandes ambulantes mais un service de restauration officiel qui passe régulièrement pour proposer boissons et même repas complet. Et nous en profitons puisque nous n'avons pas eu le temps de faire des emplettes pour le voyage. Même un coin fumeur est prévu au bout de chaque voiture !! Malgré les cahots, la lenteur nous permet d'apprécier pleinement le paysage qui se déroule sous nos yeux. Maisons affleurant les voies, cultures à perte de vue, rizières entre mer et montagne, marais salants ….bref un condensé de ce pays coincé entre terre et mer.
Et c'est finalement après 8 heures de trajet que nous arrivons à destination...
Nah Trang ville balnéaire baignée par la mer de chine méridionale est selon toutes les brochures un petit paradis.... Avec ses plages aux eaux turquoise, ses nombreuses îles et les montagnes qui l'entourent , la ville aurait dû nous séduire. Mais le décor ne suffit pas et pour nous, elle restera synonyme de galères. L'affluence des touristes vietnamiens en cette période de vacances limite sérieusement nos possibilités de logement. Les hôtels affichent complets ou triplent leur prix et il nous faudra toute une après midi pour réussir à trouver 2 chambres chez un hôtelier malhonnête qui nous dérobera 3 millions de dong (104 euros) dans notre chambre. Nah Trang c'est aussi la ville de prédilection des touristes russes avec des agences de voyage , des restaurants qui leur sont spécialement dédiés et l'ambiance s'en ressent. Bruits, foule, prix excessifs et les averses complètent le tableau et n'arrangent rien.
De toute façon nous ne voulions pas y rester mais seulement préparer notre escapade dans les hauts plateaux du centre. 2 jours pour organiser notre expédition et louer une moto avant de partir Denis et moi pour Dalat. Lucas, lui, profitera des spots de plongée de la région avant de nous rejoindre à Hué