vendredi 30 mai 2014

20/04 – 23/04: Can Tho Vietnam

Changement d'ambiance..nous partons pour Can Tho la plus grande et plus touristique ville du delta du Mékong. Changement de moyen de transport... pour la première fois au Vietnam nous prenons le bus. Nous nous attendions à tout mais une fois de plus le voyage n'a pas finit de nous surprendre.
Le bus est en parfait état , semble même neuf et nous ne sommes qu'une petite dizaine de passagers a y monter. A notre grand étonnement le chauffeur nous demande de nous déchausser à l'entrée et nous donne un sac plastique pour y mettre nos chaussures. Ce n'est que dans le véhicule que nous comprenons ! Il s'agit d'un bus couchette... mais nous voyagerons de jour ! Un chauffeur et deux accompagnateurs pour 8 passagers, une paire de tong à disposition pour les pauses, des annonces d'aéroport pour le départ et l'arrivée...bref le grand luxe. Ce fut notre plus confortable voyage routier et nous avons presque regretté qu'il ne dure que 4h.


Can Tho, étape incontournable des circuits organisés, possède des attraits touristiques indéniables avec ses marchés flottants et sa myriades de canaux à explorer... mais aussi une multitude d'étrangers. Ici on parle anglais, même français et on ne s'étonne pas de vous voir. Les « hello » se sont transformés en « bateau, bateau » et nous sommes assaillis de sollicitations pour les diverses excursions. Souffrant d'une allergie à ses visites guidées, le premier jour nous décidons de louer un scooter pour découvrir par nous même le marché flottant de Phong Dien et ses environs.
Le marché étant situé à 20 km et s'animant particulièrement de 6h à 8h, nous adoptons le rythme vietnamien et nous nous levons donc à 5h30.
Au petit matin, c'est déjà l'effervescence et la circulation est dense. Arrivés à destination nous prenons le temps et le plaisir de se plonger dans l'atmosphère de la pause café dans un bar local. La serveuse sourit de notre vietnamien et l'ambiance est bon enfant. Dégustant notre café glacé nous admirons le trafic matinal, chacun vaquant à ses occupations :la foule de scooters circulant en tous sens, les enfants en uniformes partant pour l'école, les marchandes ambulantes portant leur panier chargé de marchandises, les vendeuses de tickets de loterie s'arrêtant à chaque tables pour proposer la fortune aux clients...
Au bord de la rivière, après un sérieux marchandage, c'est sans difficulté que nous trouvons une barque à rames pour nous emmener faire un tour d'une heure dans le marché. Là, une trentaine de petites embarcations remplies de marchandises diverses se serrent les unes contre les autres. Les moteurs sont arrêtés et c'est à la rame que les femmes se dirigent avec habileté.Nous progressons lentement en nous poussant mutuellement, les barques s'entrechoquant gentiment comme des autos tamponneuses au ralenti. Carottes, ananas, bananes,crabes etc s'affichent comme une enseigne en haut d'un mat dressé sur le devant du bateau, permettant ainsi au client de se repérer plus facilement. Ici les fruits et légumes ont la vedette mais on y trouve aussi boissons et repas tout prêts.Mais nous sommes un peu déçus de notre balade...le marché flottant de Phong Dien étant le plus réputé de la région nous le trouvons un peu désuet. Il faut dire que ces marchés se sont raréfiés depuis l'apparition des routes et des ponts et dans beaucoup de communes ils ont même disparus. Même si les habitants vivent sur l'eau constamment il est désormais aisé d’accéder aux marchés terrestres, véritable caverne d'Ali Baba.
Notre escapade se poursuit en scooters, au hasard les diverses routes et chemins longeant les canaux. Nous nous enfonçons à travers les vergers, là où les touristes ne viennent pas se perdre. Partout des habitations et toute la vie qui va autour. Petit à petit, les routes se transforment en chemins de plus en plus étroits et des ponts de fortune en bois nous permettent de traverser et de progresser au milieu de cette magnifique campagne aquatique. Les habitants sont étonnés de nous voir déambuler ainsi .Nous nous arrêtons de temps en temps pour prendre des photos: Oh la jolie barque, Oh le bananier et ce papayer...!! et nous rions en pensant à nos touristes citadins qui s'arrêtent au bord des routes pour immortaliser une brebis.. nous aussi, nous voici en admiration devant un décor qui leurs semblent si banal . Promis nous nous moquerons plus !! Mais la chaleur et la faim se font sentir en cette fin de matinée et raisonnablement nous décidons de rebrousser chemin. C'est dans un petit restaurant local au milieu de nulle part que nous nous arrêtons pour déjeuner. Ici pas de carte et un choix limité de plats mais nous y mangeons bien et pour un prix défiant toute concurrence. Comme dans beaucoup d'établissement de ce style la télé est allumée et la série TV à la mode nous sert de fond sonore . Rassasiés nous pouvons poursuivre notre route jusqu'à la ville et notre hôtel.
Décidés à découvrir au mieux le delta du Mékong avant de le quitter, nous nous laissons convaincre pour une excursion de 4h le lendemain. Au programme, balade en barque au départ de Can Tho avec visite du marché flottant de Cai Rang, d'une fabrique de pâtes de riz et découverte des canaux.
C'est donc avec le lever du soleil que nous partons pour les 6 km qui nous séparent du marché et nous profitons des jolies couleurs sur la rivière. Seuls avec notre batelier sur notre embarcation à moteur nous croisons les bateaux « maisons » des pêcheurs qui se préparent à une journée de travail.
Cai Rang est le plus grand marché flottant de la région mais les petites barques à rames ont laissé la place à de plus grands bateaux. Là aussi, les marchandises s'échangent d'un navire à l'autre et nous voyons passer de main en main et de soute en soute choux, carotte, bananes... Mais le charme y est moins présent. Pas de méli-mélo, la circulation y est plus simple et nous le traversons tranquillement pour rejoindre un canal transversal où nous faisons une halte pour la visite de la fabrique de pâtes de riz.
Sous un simple préau au toit de palmes, une douzaine d'ouvriers et ouvrières s'activent 14h par jour à la fabrication des fameuses nouilles. La recette est assez simple mais nécessite plusieurs étapes, un peu de dextérité et d'expérience. Ils confectionnent dans de grands fûts une pâte à base de farine de riz , d'eau et d' un peu de nuoc mam . Sur un foyer alimenté par la balle du riz, deux grosses marmites pleines d'eau recouvertes d'un linge fin tendu font office de poêle. Une ouvrière y étale de grandes crêpes s'empressant de les couvrir d'un couvercle conique pour une cuisson vapeur. A peine cuites, une autre les enroule sur un rouleau en bambou tressé et les dépose sur une claie de rotin. Elles sont ensuite mises à sécher au soleil. Et pour finir, elles sont découpées à la machine comme des spaghettis. Malgré la chaleur qui règne dans cette petite fabrique artisanale et le faible salaire, hommes et femmes s'activent lentement mais sûrement avec bonne humeur, chacun alternant régulièrement les postes. Maintenant, nous aurons une petite pensée pour eux quand nous mangerons nos soupes de nouille.
Enrichis de ce nouveau savoir, nous regagnons notre embarcation, concluant notre balade matinale en explorant le dédale des petits canaux des alentours . Agréable errance au milieu d'une végétation dense et touffue où l' homme a su se faire une place pour vivre, se nourrir et malheureusement polluer. Les jacinthes envahissant les rivières entravent notre progression et parfois l'eau et la terre s'unissent dans un même tapis vert. Mais l'absence de toit de notre barque et l'ardeur du soleil de 10 heure nous font apprécier notre retour au bercail.
Mais si l'avancée du printemps fait grimper la température, c'est maintenant la pleine saison des mangues et nos papilles se souviendront longtemps des 2,5 kilos quotidien achetés à notre marchande de rue préférée. Fondantes, juteuses et sucrées à souhaits !!! On mange bien à Can Tho et ici s'exprime toutes les saveurs de la cuisine du sud. Coincée entre terre et mer, elle offre toute une palette de produits plus ou moins exotiques. Après avoir longuement hésité entre le rat des champs et le serpent, Denis s'est finalement régalé avec une fricassée de cobra.
Malgré l'affluence touristique, cette ville reste très agréable et nous en garderons de bons souvenirs mais le temps presse et nous devons quitter le delta du Mékong pour la grande mégapole de Saigon.















mercredi 21 mai 2014

18/04 – 20/04: Ca Mau Vietnam

8h : nous quittons à regret notre sympathique pension pour embarquer sur notre «bateau bus» à destination de Ca Mau située à environ 120 km au Sud de Rach Gia.
Quoique cette option soit plus onéreuse que le bus, nous avons quand même choisi ce moyen de transport. Plus prisé par les locaux et plus exotique pour nous il nous permettra, en outre, de découvrir au plus près toute la vie fluviale de cette région.
Sur l'embarcadère pas un autre étranger.... et les habitants, surpris et attentionnés, nous offrent fruits et sourires
9h: Nous prenons place dans une petite vedette couverte où une vingtaine de passagers se serrent sur de minuscules banquettes. Les bagages bien sanglés sur le toit, nous attendons avec impatience le départ dans une chaleur étouffante. Ici pas de climatisation mais heureusement, une fois partis, l'air qui s'engouffre par les fenêtres nous rafraîchis. Le moteur situé à l'arrière du bateau résonne dans tout l'habitacle et c'est dans ce bruit constant que nous allons voyager pendant 4 heures. Même si le confort n'est pas optimal c'est un inoubliable voyage que nous allons vivre...
Ici l'eau est partout et remplace à merveille routes et chemins. La circulation y est intense et nous croisons toute sorte d'embarcations : bateaux de pêche de toutes tailles, barques, péniches transportant du sable, bacs passant d'une rive à l'autre véhicules et passagers, vedettes et même des radeaux de fortune...
Durant la première heure de navigation nous longeons des rives densément habitées et actives où chantiers navals côtoient maisons sur pilotis de toutes sortes.Là, les pieds dans l'eau, les habitants vivent comme dans n'importe quelle autre ville ordinaire : les enfants rentrent de l'école en barque,les adultes sirotent tranquillement leur café glacé, d'autres font leur vaisselle ou lessive ou préparent leur repas, les bateaux s'approvisionnent à la station service flottante...
Mais bientôt les habitations s'espacent pour laisser place à des berges verdoyantes couvertes d'une dense végétation tropicale. Et c'est désormais toute une vie rurale qui s'étale devant nous, les "bateaux pompe" alimentant en eau les rizières, les barques chargeant les cultures de fruits, de légumes, de fourrage et de bois tandis que quelques pêcheurs debout dans leur embarcation lancent avec élégance leur épervier.
Dans ce dédale aquatique nous progressons à vive allure mais les arrêts sont fréquents. Tel un taxi le capitaine embarquent ou déposent les passagers devant leur maison.
Denis frustré du peu d'espace intérieur pour admirer le paysage décide de monter sur le toit pour en profiter pleinement et faire quelques photos. Mais le soleil est si fort qu'au bout d'une heure tout l'équipage s'inquiète et finit par le faire redescendre à bord.
A l'approche de Ca Mau le paysage devient encore plus sauvage et nous traversons une partie de la deuxième plus grande forêt de mangrove au monde (1000 km2). Puis de nouveau des habitations s'agglutinent, les ponts et canaux s'entrecroisent... nous voici donc arrivés à destination.
Ca Mau , capitale et seule ville de la région du même nom, est dépourvue d'attraits touristiques et attire peu de voyageur. Encore plus qu'à Rach Gia, notre présence suscite des regards curieux et des envies de rencontre.Comme toutes les villes du delta du Mékong, la citée est traversée par de nombreux canaux et bien sûr de nombreux ponts. Les maisons et magasins au bord de l'eau ont une façade côté rue et une côté rivière ce qui permet aux habitants de faire ses emplettes en scooter ou en bateau. Mais d'étroites ruelles forment aussi un véritable labyrinthe où nous prenons plaisir à nous perdre. Et c'est ainsi qu'au détour de l'une d'elle, nous découvrons un joli temple bouddhiste que nous ne saurions retrouvé ! Au cour de ces ballades, adultes et enfants nous apostrophent par des « hello » joyeux et des sourires. Nous nous sentons bien dans cette ville et nous prenons vite nos habitudes... Sur le trottoir, à l'ombre des arbres, au bord d'une grande avenue, nous dégustons nos cafés quotidiens et nous apprenons vite à manipuler nos quelques mots de vietnamien..enfin juste le nécessaire vital pour commander à boire et à manger . Nos efforts sont appréciés et indispensables puisque ici l'anglais est inexistant. Assis sur les petits tabourets en plastique de ce « micro » bar de rue nous apprécions la sincérité et la gentillesse des propriétaires. Et même si la barrière de la langue génère quelques frustrations , l'envie de se connaître et de se découvrir est bien là. Et c'est à grand renfort de gestes, sourires et rires que nous sympathisons. Promis à la première occasion nous achetons un dictionnaire français vietnamien !!
L'absence de touriste a quelquefois des répercussions cocasses... Un soir, au restaurant la serveuse semble effrayée par notre présence. Elle ne parle pas l'anglais et la carte est uniquement en vietnamien !!!. Nous la rassurons en lui expliquant que nous allons choisir plus ou moins au hasard. Nous connaissons maintenant les mots pour désigner le bœuf, le poulet, les crevettes.... A son habitude, Denis se laisse tenter par les crevettes tandis que Lucas et moi nous choisissons du bœuf mais quelle ne fut pas notre surprise en découvrant nos plats !!! Lucas se retrouve avec du bœuf en dés , moi avec un steak et en accompagnement de nos assiettes des frites. Pour l'exotisme c'est raté !
Malgré sa situation au milieu de nulle part, Ca Mau est une grande ville active d'Asie qui s'anime dés les 5h du matin (chaleur oblige!)... La vendeuse de glace nous réveille tous les jours en brisant des blocs introduits dans une machine infernale et les hauts parleurs de la ville prennent le relais en diffusant, pendant une heure, discours et musique.
 Nos 2 jours furent très agréables et très dépaysants et c'est comblés que nous prenons la route pour Can Tho où d'autres aventures nous attendent..











jeudi 15 mai 2014

16/04 -18/04 : Rach Gia Vietnam

Rach Gia ville du sud du delta du Mékong fait partie de ces citées où les touristes ne font que passer pour embarquer ou débarquer pour l'île de Phu Quoc. Et quelle ne fut pas la surprise des taxi- moto quand nous leur faisons comprendre que nous voulons nous attarder ici.....Et nous avons bien fait !!
Ville portuaire aux multiples rivières qui se jettent dans le golfe de Thaïlande, Rach Gia s'organise autour de ses différents ponts et a son charme propre. Les jacinthes d'eau qui envahissent les canaux les descendent et les remontent au grès des marées.
Ce qui surprend en premier c'est la circulation intense...mais ici peu de voitures et encore moins de 4x4. Des scooters, encore des scooters et toujours des scooters !!!
Véhicule de prédilection en Asie du Sud Est et en particulier au Vietnam, le scooter est un moyen de locomotion familial. Toute une famille peut y prendre place et il n'est pas rare qu'il soit chevauché par 4 voir 5 personnes. Ici à chacun sa technique pour transporter ses bambins.. La plus répandue est « L'enfant sandwich » : l'enfant est assis ou debout bien serré, presque étouffé entre ses 2 parents. Une autre «  l'enfant conducteur » consiste à mettre l'enfant devant se tenant au guidon. Mais il existe aussi une variante : « l'enfant perché » le gamin est installé sur une chaise haute fixée au marche pied. Quand il n'y a qu'un adulte on peut voir « l'enfant ceinturé », là le bambin est maintenu par une ceinture dans le dos du conducteur. Et pour les bébés , encore plus simple, « l'enfant berceau », le passager le tenant simplement dans ses bras..Évidemment les différentes solutions peuvent se combiner au grès du nombre d'enfant à véhiculer !! Le scooter s'avère aussi un excellent utilitaire et sert au transport de marchandises diverses et variées comme par exemple : réfrigérateur, télé, fers à béton, débroussailleuses, échelle, bouteille de gaz, portes et fenêtres, cartons de toutes tailles, poules, cochons et poissons (le tout bien vivants), légumes et récoltes en tout genre, bois etc......Il permet aussi de tracter Tuk Tuk, remorques de toutes dimensions et même bétaillère !Et dans le « joyeux bordel organisé » (comme dirait Denis )de la circulation, tout ce petit monde se restaurent, boivent, fument, téléphonent, envoient des textos. Les enfants tenus par leur parent arrivent même à faire la sieste !!
Le spectacle de la rue est déjà à lui seul toute une découverte et à Rach Gia nous en profitons pleinement. Peu de choses à voir, si ce n'est le temple musée dédié à Nguyen Trung Truc. Grand résistant vietnamien de la moitié du XIX siècle contre la présence française et qui mit en déroute nos troupes coloniales pendant plus de 7 ans. Il se rendit contre la libération de sa mère et de plusieurs autres otages capturés par les français et fut ensuite décapité sur la place du marché.
Mais la ville est pour nous une étape de rencontres et de gastronomie. Ici la curiosité c'est nous!! Et l'anglais peu fréquent est remplacé par des gestes, des sourires et de la chaleur humaine. Les habitants sont attentionnés : nous offrant de l'eau fraîche, nous expliquant comment manger tel plat , nous approchant le ventilateur pour nous rafraîchir... bref de bons moments d'échanges sans souci d'un gain quelconque.
Comme beaucoup de ville portuaire Rach Gia est réputée pour ses poissons et fruits de mer. Ici pas de restaurant à touriste et nous mangeons donc comme les locaux. Les trottoirs sont envahis de petites tables et tabourets en plastique où les clients s'installent pour prendre un verre ou déguster de bons petits plats. Beaucoup d'enseignes proposent simplement une assiette de riz avec diverses accompagnements de viande ou de poisson. Pas de menu, il suffit de soulever le couvercle des marmites et de désigner le met choisi. Le thé glacé à volonté et un petit bol de bouillon accompagnent notre assiette. Un vrai délice même si quelquefois nous ne savons pas trop ce que nous mangeons. Notre meilleur souvenir culinaire restera sans aucun doute le « Quam 41 » ( quam pour restaurant et 41 pour le numéro où il est situé dans la rue). Ce soir là, au bord du quai, assis sur nos tabourets pour enfant en plastique rouge, nous avons mangé comme des rois et pour une somme modique.Avec des produits de qualité et une cuisine copieuse et d'une grande finesse ce restaurant est très réputé et très fréquenté. Nos voisins de table, nombreux et joyeux, trinquent régulièrement et les bouteilles de bière vides s'accumulent. A notre tour, à grand renfort de rires nous apprenons à trinquer à la mode vietnamienne : « Mot-Hai-Ba-yo ! » ( 1,2 ,3 Allez!) et cul sec...
Depuis notre arrivée en Asie, nous consommons toutes nos boissons avec des glaçons et aucun problème intestinal à déclarer. Et c'est tant mieux car la chaleur qui règne ici réchauffe très vite toute chose sortie du frigo. Une très bonne soirée en conclusion où nos papilles se sont régalées et nos envies de connaissance d'un Vietnam authentique ont été comblé.
Mais notre séjour à Rach Gia n'était pas dû au hasard car nous avions l'intention de nous enfoncer encore plus au Sud du delta du Mékong et de relier Ca Mau par voie fluviale pour découvrir, loin des excursions touristiques, la vie sur et autour des nombreux canaux de la région. Le 18 nous prenons donc le petit bateau pour Ca Mau avec 4 heures de navigation au programme.













dimanche 11 mai 2014

06/04 – 15/04 : île de Phu Quoc Vietnam

Au bord du golfe de Thaïlande, Ha Tien est une ville de transit. Proche de Sihanoukville (4h de mini bus) et porte d'entrée sur le delta du Mékong, elle sera parfaite pour une première étape au Vietnam.
A quelques kilomètres seulement du Cambodge nous avons tout de suite l'impression d'un pays plus ordonné et propre. Ici pas de « fleurs de plastique » ou « polystyrène » sur les bas côtés. Le paysage en est d'autant magnifié. Ici de nombreux panneaux de circulation et le port du casque (obligatoire pour le chauffeur et ses passagers) est respecté.
Comme beaucoup d'autres citées en Asie, la ville s'anime à l'approche du soir. Les quais se remplissent de chaises et de tables où les habitants viennent se détendre et boire un café glacé en admirant le coucher du soleil. Les stands ambulants s'installent au bord des rues préparant marmites et barbecues. Le flux des scooters se fait plus dense et les vendeuses de fruits et légumes ou de boissons à emporter en tout genre s'activent frénétiquement. Les conducteurs s'arrêtent à leur échoppe, commandent et repartent avec leur achat sans être descendus de leur véhicule (Mac Donald n'a rien inventé !) Sur la grande place du marché, les restaurants de rue se sont appropriés l'espace. Musiciens et chanteuses aussi. Équipés d'énormes sono et micro, les deux groupes se disputent l'animation de la place. Le son est monté à fond jusqu'à saturation. Le combat des décibels est un véritable supplice pour nos oreilles mais les vietnamiens semblent appréciés. Et c'est dans un brouhaha inintelligible de sons discordants et de discussions vives que nous quittons la place. Nous irons manger plus au calme !
Au bord de la mer, la ville recèle de trésors gastronomiques. Les restaurants exposent sur les trottoirs le menu du jour. Dans des caisses ou des aquariums, on y trouve tout ce que la mer peut offrir à manger : crevettes,limules, poissons, poulpes et diverses coquillages ont la vedette.
Ha Tien est une ville agréable et ses habitants chaleureux et curieux nous ont bien accueilli. En pleine expansion depuis l'ouverture de son poste frontière, les chantiers de construction poussent un peu partout....même notre hôtel n'échappe pas à la règle. Ayant visités notre chambre pendant la pause déjeuner nous n'avons pas vu les travaux d'agrandissement qui s'y faisaient et qui entraînaient beaucoup de bruit dans la journée.Et puis notre envie d'île, de nature et de calme n'était pas encore pleinement assouvie et c'est pourquoi le lendemain nous prenons le bateau pour l'île de Phu Quoc.


Phu Quoc :
Située à 45 km à l'ouest de Ha Tien, Phu Quoc est la plus grande île du pays. Avec ses 50 km de long et 20 km de large, entourée de plages de sable fin, ses petits ports de pêche et son intérieur de collines recouvertes de jungle, l'île nous invite au farniente et à la découverte. Un bungalow près de la plage, un scooter pour arpenter les routes et les pistes et nous voici près pour les 10 jours à venir... Un plan sommaire en poche, notre première ballade pour le nord se révèle plus ardue que prévu. En effet, Duong Dong la plus grande ville de Phu Quoc est un vrai labyrinthe et trouver la bonne route s'avère très compliqué... Et pour cause, la route que nous cherchons n'est pas reliée directement à la ville. Il nous faut passer par un terrain vague, une piste d'atterrissage désaffectée, un autre terrain vague pour trouver enfin le bitume tant convoité. Sur cette île en pleine croissance touristique, au réseau routier inachevé, un tronçon de 2 fois 2 voies peut brutalement s'interrompre pour laisser place à une simple piste de terre. Phu Quoc a l'ambition de devenir le Phuket vietnamien et des chantiers pharaoniques de complexes hôteliers fleurissent tout le long de la côte ouest mettant à mal la beauté sauvage de ce littoral. Mais même si de nombreux habitants vivent du tourisme, la pêche, la fabrication du nuoc man, les fermes perlières et la culture du poivre restent très présentes sur lîle.
C'est ainsi qu'au détour des chemins nous découvrons de magnifiques petits ports de pêche très animés dont les poissons et les coquillages fournissent les marchés locaux et les tables de restaurants. Mais ce sont surtout ces drôles d'embarcations sommaires qui nous intriguent. Elles se résument à un grand panier rond doté d'une unique rame et c'est avec une agilité surprenante et par des mouvements de godille que le pêcheur dirige son bateau. Telle une coquille de noix ballottée par la mer nous le voyons s'éloigner au large.
Là bas, des femmes font sécher au soleil des anchois sur des tamis, d'autres les mettent dans des sacs destinés aux fabriques de nuoc man facilement reconnaissables à l'odeur très forte et peu agréable qui s'en dégagent.Ici cette sauce de poisson est une véritable institution et celle de Phu Quoc est considérée comme la meilleur d'Asie et est exportée dans le monde entier.
Mais cette île aux multiples visages n'arrête pas de nous surprendre. Si la côte ouest est très affairée et touristique, son intérieur et sa côte Est nous offre l'image d'un petit coin de paradis tropical...
Bay Sao restera pour nous la plus belle de ses plages... Imaginez vous marchant sur du sable à la blancheur et la douceur du talc, étendant votre serviette à l'ombre des cocotiers, plongeant dans une eau turquoise et transparente et admirant les collines verdoyantes de jungle épaisse qui bordent ce petit joyau.
Autre décor, autre carte postale....... ! L 'intérieur de l'île nous dévoile toute l'exubérance de la végétation tropicale. Arbres immenses, lianes et fougères tapissent 70 % du territoire et de rares sentiers nous permettent d'explorer ces magnifiques forêts. Ainsi dans la touffeur de cette jungle le chant des oiseaux et la stridulation incessante des insectes nous accompagnent. Mais soudain, comme sorti de nulle part, le son d'un transistor crachant le dernier tube à la mode s'impose à nous.Ici l'homme a su trouver sa place et c'est dans une plantation de poivre que nous arrivons. D'immenses piquets de béton espacés régulièrement permettent aux poivriers de s'agripper, de grimper et de croître. Ces lianes à maturité recouvrent complètement les poteaux et la cueillette du poivre devient un exercice d'acrobate. Coiffées du chapeau traditionnel du Vietnam en forme de cône, perchées sur de hauts tabourets de bambou, les femmes récoltent les baies précieuses. Comme beaucoup de chose en Asie, c'est sur le palier de la maison mais aussi sur le bord des routes que se fera l'étape du séchage. Un obstacle de plus à prendre en considération quand on conduit en Asie !!



Notre séjour à Phu Quoc fut très agréable et nous a permis de nous immerger tranquillement dans les habitudes du pays. Mais le temps passe et il nous faut continuer notre route...Prochaine étape : retour sur le continent par Rach Gia et la découverte du delta du Mékong.