jeudi 5 février 2015

27/11 – 29/11 : Cajamarca Pérou

5 h 30 du matin, nous voici donc prêts à affronter la route de montagne de Chachapoyas à Cajamarca que notre guide affirme être incroyablement belle mais aussi très accidentogène et une véritable promesse à de grands frissons...La situation aujourd'hui s'est améliorée, le trajet est entièrement asphalté et nous prenons un minibus pour pouvoir faire le voyage de jour et profiter un maximum du paysage. Autre avantage, notre véhicule, plus petit, fait le voyage en 8 h contre 10 à 12h pour les bus.

Les 20 premiers kilomètres, nous suivons le rio Utcubamba et sa vallée jusqu'au charmant village de Leimebamba.
Là, pause petit déjeuner, notre chauffeur s'engouffre poulet, frite et riz...Pour nous ? non merci...seulement un café...j'ai encore du mal à avaler un plat si imposant à cette heure matinale. Mais l'arrêt nous permet de prendre quelques photos de ces ravissantes ruelles et de voir la bourgade s'éveiller.


 
Les choses sérieuses commencent ensuite.. la route grimpe inexorablement, virages sur virages nous nous élevons doucement et le décor de ces montagnes couvertes de cultures nous offre toute la palette des verts. Ces petites touches claires ou sombres, lumineuses ou mates créent un patchwork où les nuages viennent s'amuser à cache cache. Quelques maisons et villages se perdent dans ces hautes terres et semblent avalés par cette campagne infinie, ne voyant ni route ni chemin y menant, simplement comme posés là au milieu de cette mer de vert. Plus haut... toujours plus haut, le tapis cotonneux des nuages est désormais en contre bas et quand le vent les emportent un peu plus loin, la vue en devient vertigineuse.
La musique mise à fond (comme de coutume ici)
et les coups de klaxon couvre mes « oh lala !!..Oh.mon dieu..merde....oups...hou...breu...Aie aie...non ..hi !!.. »
et autres interjections de circonstance quand notre minibus prend un tournant du côté de l’abîme.
A mon grand soulagement, nous ne croisons pratiquement pas un seul autre véhicule..., l'étroitesse de la chaussée et la succession de virages ne permet pas de se croiser sans rouler au pas et en se serrant sur les bords.











Des éboulements ou des affaissements de la route sont réguliers et nous apercevons plusieurs fois des ouvriers déblayant ou consolidant le chemin...Rassurant mais aussi effrayant surtout quand assis côté du vide je ne peux même pas apercevoir le bas côté !!! oups... Oh lala...merde..aie !!
Mais Que c'est diaboliquement beau !!
Nous arrivons au col de « la boue noire » à 3678m ..avant bien sûr..... de redescendre. Un virage et encore un autre et puis un autre... Oh lala...mon dieu..oups !! Là tout en bas, à 2000 m plus bas, comme un petit filet d'eau nous apercevons le rio Maranon. Denis assis près du chauffeur, fenêtre ouverte ne perd rien du spectacle et prend un maximum de photo.
Nous arrivons enfin à contempler les pierres formant le lit du fleuve et nous stoppons au village de Balsas pour une pause « pipi » et achats de provisions. La bourgade située à 975 m n'est qu'un lieu de passage mais me réjouit brièvement...Ouf.. !! enfin du plat... peut être que...mais non !!..après avoir traversé le rio nous reprenons de plus belle notre ascension et les lacets de nouveau se succèdent inlassablement....oups...oh lala.. !! Le paysage change, les montagnes sont plus arides et la roche semble prendre le dessus sur le végétal. La vision n'en est pas moins époustouflante et toujours aussi vertigineuse... Quelques grands cactus jalonnent la route tandis que les nuages continuent leur éternel ballet. Et là tout en bas, enfin ce qui semble être le bas, le fleuve redevenu fourmis serpente entre les montagnes. Arrivés à 3085 m nous commençons notre descente vers Celendin et je continue de soliloquer comme une bande dessinée « oh lala »!!. Se concentrer sur le paysage.... seulement la splendeur du paysage !!















Notre chauffeur est prudent mais roule bien
et depuis notre pause à Balsas, il a invité une jeune femme à s'asseoir sur le troisième siège de devant près de lui. Tel un moulin à parole, il n'arrête pas de discuter pour s'attirer ses faveurs, tournant et tournant la tête à chaque moitié de phrase....trop souvent à mon goût pour ce trajet aussi tortueux...et trop pour mon taux d'adrénaline...Comme une prière ma litanie intérieure reprend... « oh lala....mon dieu..eh.... » Oui ! j'avoue dans ce cas je radote un peu!! Mais nous arrivons sains et saufs à 13h à Celendin. Là nous changeons de véhicule et montons dans un bus. La suite du voyage est plus facile sur cette grande route nous menant à Cajamarca mais aussi beaucoup moins jolie....On ne peut pas tout avoir !!
Et c'est vers 15h que nous quittons nos sièges, un peu fourbus et affamés mais avec les yeux brillants de la beauté des paysages traversés.




Cajamarca, située dans une vallée à 2750 m d'altitude entourée de hautes montagnes est une belle ville chargée d'histoire. Haut lieu de la civilisation Incas, elle est aussi le lieu de défaite, d'emprisonnement et d'exécution Atahualpa. Les espagnols rasèrent les monuments incas et édifièrent églises, cloîtres et maisons avec leurs pierres.
Ballades et musées sont au programme de notre escale ici.
La plaza de armas se décline avec son église San Francisco et sa cathédrale qui se font face. Ces bâtiments ont du charme avec leur façade joliment sculptée et le soir venu elles s'illuminent pour le plus grand plaisir des visiteurs. Au milieu de la place nous retrouvons la classique fontaine et son jardin dont l'animation s'accentue encore quand le soleil nous dit bonsoir. Là se retrouve les touristes péruviens posant pour les photos mais aussi femme en tailleur et talons hauts comme paysannes aux jupons multicolores et coiffées d'un chapeau aux larges bords. La campagne n'est pas loin et ses habitants viennent en ville vendre leurs productions, fromages et aussi confiture de lait.

La citée s'étale sur les collines alentour et de nombreux escaliers permettent d'y accéder et d'admirer Cajamarca vue dans haut. Le cerro Santa Apolonia possède son église blanche et bleue ainsi qu'un parc où cactus en fleur et d'immenses agaves prolifèrent. Le lieu est propice à la ballade et nous y embrassons d'un seul coup d’œil toute la ville et sa campagne environnante.

Le quartier de Belén offre un beau témoignage de l'ancien Cajamarca. Ses rues pavées , son église et ses 2 anciens hôpitaux sont tous construit avec de la roche volcanique. Aujourd'hui ces bâtiments abritent divers musées. Nous y découvrons des expositions de peinture d' artistes locaux contemporains mais aussi une belle collection d'objets archéologiques du Pérou.
Il est agréable de flâner dans les rues de cette ville , s'attarder sur un banc à regarder les enfants jouer à la toupie, rire avec ces vendeurs de sucreries travestis aux énormes seins, gigantesques faux postérieurs et habillés de façon très clownesque ou encore suivre une procession et observer ces gestes de dévotion envers cette statue du Christ promenée dans les ruelles et accompagnée par une fanfare. Tradition et modernisme, divertissement et religion se côtoient quotidiennement dans cette ville coincée entre les montagnes et encore si loin de Lima.







Lima est notre prochaine étape...Nous devons quitter le pays début décembre et de nombreux kilomètres séparent encore la capitale de la frontière ...notre échéance se rapproche ...Ce 29 novembre en fin d'après midi nous prenons un bus de nuit pour Lima (16 h de voyage)...mais ça c'est une autre histoire.

mardi 3 février 2015

21/11 – 27/11 : Chachapoyas Pérou

Ce matin, nous quittons définitivement la selva (jungle) et ses températures extrêmes pour retrouver les montagnes. Notre destination Chachapoyas est perchée à 2335 m d'altitude au milieu d'une immensité de monts et est la base idéale pour découvrir une civilisation encore bien mystérieuse surnommée par les Incas « le peuple des nuages ».
La route de Tarapoto à Pedro Ruiz est bonne et asphaltée mais n'est qu'une succession de virages, de montées et descentes valant pour la plupart des voyageurs de vider régulièrement et inopinément leur estomac.
A Pedro Ruiz nous abandonnons notre bus et cette grande voie qui mène à la côte pour un taxi collectif. Le chemin est plus étroit, les virages et bitume toujours présents et nous suivons un moment la rivière puis montons inexorablement jusqu'à Chachapoyas s'enfonçant peu à peu entre les
montagnes.


Plaisante bourgade coloniale, la ville est animée mais sans extrême et ses rues aux maisons blanches dotées de jolis balcons en bois rajoutent au charme. Sa plaza de armas possède, comme de coutume, son église blanche ainsi que sa fontaine. Le soir, elle se remplit de monde venant passer un moment tranquille à discuter sur les bancs. Quelques touristes sont là mais ce n'est pas l'affluence d'un Iquitos . Les habitants sont souriants et plaisants et de suite nous prenons plaisir à y déambuler. En s'éloignant du centre, les maisons en adobe refont leur apparition et d'en haut nous pouvons admirer d'un regard toute la ville et ses alentours. Le spectacle est beau et quand les nuages viennent s'accrocher à quelques sommets, ils augmentent cette impression d'immensité et d'infini.
                               




Chachapoyas est le centre de la culture du même nom...le peuple des nuages possédait un vaste territoire dont de nombreux et magnifiques vestiges subsistent laissant, aujourd'hui encore, les archéologues et historiens sans véritable réponse. Civilisation ayant régné entre l'an 500 et 1500, c'est un peuple de guerriers et aussi de merveilleux bâtisseurs. Les Incas eurent beaucoup de mal à les conquérir et n'arrivèrent jamais à les soumettre complètement.
Les alentours recèlent donc des trésors cachés peu explorés et peu visités...La citadelle de Kuelap en est la perle et c'est elle en autre qui nous amène ici. Des sites funéraires perchés sur des à – pics vertigineux constituent aussi une curiosité touristique cependant pillés et difficile d'accès, ils ne peuvent se voir qu'aux jumelles.
Nous nous contentons donc de visiter le musée de la ville qui expose des momies très bien conservées et explique les rites funéraires de ce peuple.
La nature, elle aussi, offre des merveilles sans pareille et c'est la cascade de Gocta qui retient en premier notre attention.


Après avoir quitter la route principale, notre véhicule monte sur une piste de terre les derniers kilomètres nous menant à Cocachimba, village d'où part le sentier menant au pied de la chute. Mais déjà elle se laisse admirer de loin avec 771 mètres de hauteur et nous promet un impressionnant spectacle. Notre guide, lui, nous assure une bonne ballade de 2 heures pour y accéder et nous propose même d'y aller à cheval, nous confortant dans l'idée que ce ne sera pas de tous repos.



Les nuages gris du matin se dissipent et les rayons du soleil font de nouveau leur apparition.
De suite, le ton est donné et nous grimpons un joli chemin entouré d'une végétation intense. Bananiers, caféiers, fleurs diverses et champs de canne à sucre nous accompagnent. Quelques maisons jalonnent le parcours et nous croisons chevaux et hommes rentrant chez eux.                                
Les mollets commencent à faire souffrir mais la vue avec en point de mire la chute nous ravit. La descente vers les gorges est encore plus raide et on se refuse à regarder en arrière et à penser au retour. De plus en plus bas, de grands arbres moussus, palmiers et fougères remplacent les cultures et nous voilà marchant en pleine forêt. Le bruit de l'eau se rapproche....et enfin nous l'apercevons en entier.... Gigantesque !!!...les alentours les plus proches profitent d'une constante bruine favorisant ainsi le développement de la végétation et donnant l'image d'une traînée d'un vert intense laissée par un peintre distrait. Même quelques fougères arborescentes vivent là dans cette petite pluie éternelle. Le décor vaut bien les efforts fournis et la fraîcheur qui y règne nous oblige à mettre un gilet. Notre guide, un homme du village, nous raconte la légende de la sirène et de son trésor  qui accompagne ce lieu magique.Il faudra attendre 2005 et la visite d'un allemand pour que les habitants et le gouvernement péruvien comprennent que le trésor réside dans cette catarata d'une hauteur impressionnante et qui est classée maintenant comme la cinquième plus grande chute du monde. Sortie de son oubli, elle est une valeur touristique que les locaux semble gérer avec intelligence.
Le chemin du retour me fait un peu peur, connaissant maintenant les dénivelés qui nous attendent je crains de ne pouvoir y arriver...je me muni d'un bâton pour m'aider à gravir ces fortes pentes et nous faisons régulièrement des pauses...s'extasiant toujours de ce que nous avons monté et non de ce qu'il reste à faire. Finalement nous ne mettons pas plus de temps que pour l'aller et nous arrivons au village, fourbus et heureux de cette splendide ballade avec plein de belles images qui brillent encore dans nos yeux.











Après une journée de repos pour nous remettre de notre escapade à la chute d'eau de Gocta, nous décidons de partir à la découverte de la citadelle de Kuelap. Située dans les montagnes au Sud est de Chachapoyas, le site peut être rejoint de Tingo viejo par une rude montée d'une dizaine de kilomètres ( 5 à 6 h de grimpette avec un dénivelé de 1200m) ou prendre un bus qui vous conduit jusqu'à l'entrée. Bien sûr de nombreuses agences propose cette excursion touristique mais nous désirons y prendre le temps et être totalement libre de nos mouvements. Une fois de plus nous coupons la poire en deux....Nous prendrons donc le seul minibus public ( partant à 4h du matin !) et redescendrons par le sentier jusqu'à Tingo viejo d'où un collectivo nous reconduira jusqu'à Chachapoyas. Ce n'est pas la solution la plus simple mais celle qui nous permet de visiter Kuelap en totale indépendance.
Il fait donc encore nuit quand notre véhicule quitte la ville et même s'il ne reste aucun siège de libre nous sommes les seuls étrangers à bord. La route doit être jolie mais la nuit et la brume du matin ensuite ne nous permet pas de profiter du décor. Petit à petit les passagers descendent dans les villages que nous traversons et c'est seuls que nous arrivons à l'entrée du site. Il est 6 h du matin et la billetterie n'ouvre qu'à 8h mais un gardien nous indique une maison un peu plus bas où nous pouvons prendre un petit déjeuner et nous réchauffer.
 Le temps est frais à cette heure matinale et à plus de 3000 m mais la vue des montagnes et de cette forêt de nuages qui s'élève doucement est déjà un plaisir en soi. Le silence, les monts dont les cultures dessinent un patchwork de vert et le flou artistique du ciel donnent une ambiance particulière au goût de commencement, de naissance...cette ambiance que j'apprécie tant quand je rentre à la maison après ma nuit de travail et que tout semble indiquer que vous êtes seul à profiter de cet instant unique de la journée.
Les maisons proches de l'accueil du site sont encore en sommeil , même le bétail semble à peine sorti des bras de Morphée et seul un homme est sur le seuil de son logis. Par chance c'est chez lui que nous pouvons nous restaurer. Le café est bienvenu et sa femme nous accueille gentiment nous laissant à disposition le thermo et s’inquiétant maternellement de notre refus de nourriture. Rien ici ne laisse supposer que l'hôtesse sert petits déjeuners et café....une simple pièce au rez de chaussée de sa maison où quelques tables sont disposés mais pas d'enseigne ni même de pancarte indiquant un quelconque commerce...le prix est dérisoire..tellement dérisoire que nous lui précisons que nous nous sommes servis deux fois et insistons pour payer !!
En attendant devant l'accueil l'ouverture de la billetterie, une belle tarentule prend le soleil sur un muret, nous sommes surpris de cette rencontre mais Denis tel un enfant désobéissant « ha oui tu crois ! » et tout en sachant les dangers ne peut s'empêcher d'aller la titiller. Mais la « bête » reste imperturbable et ne bouge pas une patte...Tant mieux !!! Incorrigible mon Indiana.
Un sentier de 3 kilomètres grimpe jusqu'à la citadelle. Là, nous nous retrouvons au pied d'un immense rempart de 20 m de haut qui encercle complètement la forteresse et nous nous promenons jusqu'à son extrémité nord pour apprécier le décor environnant. Coiffant un pic calcaire abrupte, la vue est vertigineuse et donne sur un vaste territoire de montagnes où les nuages s'accrochent et se décrochent dans un ballet constant. Tout autour de hauts arbres sont couverts de lichen et de broméliacées de couleur rouge, leur donnant ainsi un charme bien particulier.
Nous entrons par la porte nord par un raide et étroit chemin qui nous amène au cœur de cette citée.
Le site est moins grand et moins bien conservé que le Machu Picchu mais ces 400 maisons en ruine sont surprenantes. Rondes et avec des frises en zig zag ou losange, elles avaient un toit de chaume en forme de cône....Architecture unique en son genre pour l'Amérique du Sud... et grands amateurs d'arrondi nous sommes enchantés et ensorcelés par l'esthétisme de ces constructions. Nous déambulons plusieurs heures à travers ces vieilles pierres...Nous sommes seuls sur le site et dégustons avec délice ce lieu magnifique que rien ne vient perturber. Même les lamas et les rapaces semblent ignorer notre présence. Oubliant l'existence de pancartes explicatives et de chemins aménagés, nous nous sentons tels des explorateurs trouvant enfin la citée perdue...seuls au monde avec ce trésor caché... là haut, tout là haut perché au milieu des nuages. Un privilège immense et un bonheur parfait...Il ne manque plus que le vol d'un condor et là je me dis que je rêve.. surtout ne me réveillez pas !!!



















En fin de matinée, une petite pluie fine tombe brièvement sur le site et au loin nous entendons les voix d'autres visiteurs. Un groupe de jeunes péruviens visitent le site avec un guide, attentifs et intéressés aux explications qu'on leurs donnent. Ils viennent à notre rencontre et nous sommes surpris et amusés quand ils sortent leur appareil photo pour faire des clichés....non pas des monuments mais de nous !!
Chacun à leur tour, ils viennent poser entre nous deux , les plus hardis nous entourant de leur bras affectueusement...Leur guide en perd son péruvien et nous sommes l'objet de toutes leurs attentions.
Un moment d'échanges et de rires, sympathique et si improbable en ce lieu. Je finis par faire à mon tour une photo souvenir d'eux et de Denis.
C'est par la porte principale que nous quittons le site, abrupte et étroit, le passage laisse par endroit passer qu'une seule personne...peut être une stratégie défensive.
Nous nous abritons pour prendre notre pique-nique avant d'emprunter le chemin menant à Tingo viejo.

Le chemin est magnifique à travers ces montagnes mais jamais...jamais je n'aurais pu le faire en sens inverse. 10 km de descente vertigineuse sur un sentier de terre et pierres où les genoux sont mis à rude épreuve. Jamais, au grand jamais je n'ai descendu pareille pente et le soleil faisant sa grande apparition nous transforme en éponge vivante. Nous en espérons presque une montée et la ballade de la chute de Gocta nous semble une plaisanterie en comparaison. Mais que c'est beau... et petit à petit le rio qui s'écoule en bas grossit et devient de plus en plus précis. Après 2 h 30 d'effort nous arrivons épuisés à notre destination où nous nous précipitons sur la marchande de boisson amusée de nous voir si rouges et si fatigués. Assis sur le bord de la chaussée nous attendons le prochain collectivo qui nous ramènera à Chachapoyas, éreintés mais heureux !
L'épreuve physique a ce goût particulier du bonheur béat d'y être parvenu .


Chachapoyas et sa région nous enchante et nous aimerions y rester plus longtemps mais nous devons être à Lima le 30 de ce mois et devons quitter avec regrets le peuple des nuages.
La question maintenant est de savoir si nous rejoignons Chiclayo et la côte ou si nous partons à Cajamarca autre belle citée des hauts plateaux du centre. La deuxième solution nous tente plus mais notre guide décrit la route comme magnifique mais très dangereuse....On nous assure que maintenant elle est entièrement asphaltée.....alors plus d'hésitation et en route pour Cajamarca...mais ça c'est une autre histoire.