jeudi 6 novembre 2014

21/07 – 29/07 : L'île de Don Det Laos

C' est vers un petit paradis de calme et de sérénité que nous partons ce matin. 140 km nous séparent de Don Det, île du Mékong et destination du jour.
Pas de surprise sur la nationale 13 à part la pluie mais nous sommes maintenant habitués à jouer avec les averses et le plan « premières gouttes » est désormais bien rodé. Nous arrivons au village de Ban Nakasang où nous prendrons le bateau pour rejoindre ce bout de terre au milieu du fleuve. Notre bac se résume à deux barques parallèles reliées par quelques planches et dirigées par deux enfants. La traversée dure une vingtaine de minutes avant de poser le premier pneu de Titine sur la terre de Don Det. Le fleuve est déjà haut et le courant charrie des eaux boueuses et divers débris végétaux, les pluies journalières ont laissé des traces et les chemins sont impraticables, étroits et pleins d'ornières. Une entreprise difficile que de traverser l'île du nord au sud à la recherche du bungalow rêvé à deux passagers et avec 30 kg de bagages à l'arrière sans quelques glissades et éclaboussures de boue. Une dernière épreuve pour Titine... et c'est tout crottés que nous arrivons à « Mama Leuah »
L'endroit semble parfait. Petit bungalow avec terrasse dotée de deux hamac donnant sur les berges d'un des nombreux bras du Mékong et où sous nos fenêtres paissent tranquillement les buffles tandis que le tout petit chemin de terre de derrière sert de voie de circulation principale. Autant dire la sérénité et nous nous félicitons d'avoir fui le nord de l'île, plus propice à la fête, et savons déjà que Don Det sera notre dernière étape au Laos, le lieu donnant bien envie de s'attarder. C'est la basse saison, la fréquentation touristique est faible, l'endroit en est encore plus paisible et authentique. Beaucoup de restaurants (pour touriste) et de bungalow sont fermés. Notre pension, elle, a un petit restaurant tenu par la fille de la famille et son mari allemand . Lutz nous a chaleureusement accueilli et sa femme fait superbement à manger, en grande quantité et pour pas trop cher. Une vraie amitié est née et nous discutons longtemps du pays et de bien autre chose entre 2 bières Lao et les bons petits plats mijotés par madame. Les bungalows se remplissent et les voyageurs de toutes nationalités se retrouvent à table échangeant impressions et informations. On refait le monde à l'image de son voyage racontant souvenirs et expériences et projetant déjà ceux dont on rêve dans un futur prochain. Nous rencontrons un jeune couple très sympathique de français sur la fin de leur voyage en Asie. Parties de cartes et grandes discussions occupent nos soirées et nous trinquons au « Lao Lao » (alcool de riz) à la première nomination en tant que professeur d'un autre jeune français logeant ici... Une vie sociale comme à la maison avec les potes chaleur et humidité en plus. La vie s'écoule tranquillement tandis que le fleuve, lui, monte et court vers le Cambodge !
Nous profitons pleinement du plan «  regarder la pluie tomber » allongés dans nos hamac et admirons ainsi toute cette vie fluviale qui s'articule autour d'un si grand cour d'eau. La barque au moteur bruyant est le moyen le plus commun de circuler ici et avec le niveau du Mékong, actuellement haut, les bateliers empruntent des canaux plus proches et le bruit des moteurs rivalise comme réveil matin avec le chant des coqs qui vagabondent sur le terrain. Mais rien de grave et qui ne nous empêche nullement de paresser … enfin paresser pas exactement..Denis lit tandis que moi j'essaye de rattraper le retard du blog..Ici même internet est un paradis et fonctionne.
Enfin ne pas bouger, ne pas refaire son sac !...Seulement vagabonder dans l'île à travers ses petits chemins bordés de rizières , ses berges à la végétation exotique, ses maisons de couleur sur pilotis et admirer la puissance du fleuve qui l'entoure. Le décor est beau et les habitants accueillants. Nos promenades entre deux averses nous amènent aux chutes de Li Phi sur l'île voisine de Don Khon. Nous longeons le Mékong et traversons le pont qui relie les deux îles, le chemin nous amène ensuite au temple et nous poursuivons à travers champs entre les buffles et les rizières jusqu'au site. Le bruit de l'eau nous avertit en premier que nous sommes arrivés. A perte de vue l'eau déferle , submergeant les îlots et les arbres présents. En pleine saison des pluies le Mékong peut atteindre 14 km de largeur, recouvrant ainsi toutes parcelles de terre. Le spectacle est impressionnant et ce fleuve que nous avions déjà vu à quelques kilomètres de là, à Stung Treng (cambodge) au mois de mars a bien changé. Sa puissance et son courant ne nous laisse pas le loisir de nous baigner ou de faire du kayak, le danger est bien signalé mais d' instinct nous nous abstenons.
Le séjour est agréable et nous prenons pleinement possession de notre terrasse ne bougeant que pour aller manger ou acheter au village quelques petites gourmandises. ça fait du bien de se laisser bercer par la musique de la pluie et le bruit du fleuve à simplement sentir le temps passé.. . Mais il passe trop vite et nous devons passer la frontière le 29 juillet. Titine ne pourra pas faire partie du voyage, il est impossible de passer en Thaïlande avec une moto étrangère et nous devons nous en séparer.
Lutz est intéressé mais faisant construire un nouveau restaurant plus grand, il n'a pas les finances. Notre monture nous a amené jusqu'à nos rêves les plus fous et elle est bien fatiguée après les 5000 km parcourus en Asie. Nous la troquons donc contre notre ardoise au restaurant (environ 150 dollars) à Lutz. Notre Titine va s'offrir une seconde vie au Laos... et peut être en tant que tuk tuk !!!
C'est le cœur gros que nous quittons Don Det...le lieu et ses habitants resteront dans notre mémoire avec une seule envie : revenir. Nous échangeons nos adresses mail respectives et espérons nous revoir bientôt. Nous avons l'impression d'une fin de voyage, il nous reste moins de 10 jours avant de quitter définitivement ce continent pour d'autres ailleurs. Et même si ce n'est qu'une première étape de notre périple qui se termine, un petit goût de nostalgie s'installe quand même. Demain nous reprenons nos sac à dos et partons pour Ubon Ratchatani en Thaïlande... mais ça c'est une autre histoire.



















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