jeudi 15 janvier 2015

19/10 – 21/10 : Machu Picchu Pérou

Il n'est pas aisé de rejoindre le site le plus célèbre d'Amérique du sud... par contre c'est coûteux et dépasse largement notre budget journalier mais nous ne pouvons pas faire l'impasse sur ce lieu mythique dont je rêve depuis si longtemps.... Imaginez vous découvrir l’Égypte sans voir les pyramides ou encore Paris sans visiter la tour Eiffel...Pas question et puis tant pis pour le porte monnaie...et place à l'émotion.
Le plus simple est de prendre le train qui mène à Agua Caliente (village au pied du Machu Picchu) mais les trajets sont plus qu'onéreux et se payent en dollars. Le plus économique est de monter dans un bus jusqu'à Oliantaytambo puis un autre à destination de Santa Maria et ensuite de trouver un véhicule (pas de bus) pour Santa Teresa et de là attraper un moyen de locomotion jusqu'à la centrale hydroélectrique d'où une marche de 10 km vous amène à Agua Caliente ( pas de route, seulement une ligne de chemin de fer!). Bref un vrai casse tête !!
Nous optons donc pour un compromis et prenons un package comprenant le minibus jusqu'à la centrale électrique, nos deux nuits d'hôtel avec repas et petits déjeuners ainsi que l'entrée sur le site avec guide.
Nous nous chargeons donc un minimum laissant à notre logement de Cuzco le reste de nos affaires. Le voyage jusqu'à Santa Maria est agréable, les paysages de la vallée sacrée nous charment toujours autant mais notre montée jusqu'au col de 4300 m et la descente se passent dans le brouillard et la pluie nous empêchant ainsi d'en apprécier le décor . Pause déjeuner à Santa Maria où nous retrouvons le soleil et la chaleur avant de poursuivre sur une piste à flan de montagne,cahoteuse et étroite, qui suit les gorges du fleuve Urubamba. Malgré la prudence de notre chauffeur, le chemin est vraiment mauvais et plusieurs fois il me procure quelques frissons d'effroi. Les virages s’enchaînent et le klaxon va bon train mais je n'en suis pas mécontente à la vue de la largeur du passage, du trafic routier et du vide.
Le paysage a changé depuis Cuzco, redescendus en altitude nous retrouvons la végétation tropicale avec ses bananiers et son exubérance. Avec surprise et grand plaisir, nous revoilà dans la jungle..un petit arrière goût du Laos... Après 6 h 30 de voyage nous arrivons à la fameuse centrale électrique où la piste s'arrête définitivement.
Là, nous sommes accueillis par notre guide qui nous donne rendez vous 2 H 30 plus tard sur la place principale d' Agua caliente. Pour l'instant il nous faut marcher en suivant la ligne de chemin de fer .
La ballade n'est pas difficile... à part les premières centaines de mètres montant à travers la forêt, le chemin est pratiquement plat et plaisant. Au fond de ces gorges, fleurs exotiques, arbres dont de gigantesques avocatiers et oiseaux nous accompagnent. Le fleuve aux eaux claires et tumultueuses s'écoule à travers un champs d'immenses rochers polis et aux formes diverses nous laissant parfois entrevoir des visages bienveillants. La grandeur des montagnes qui nous entourent augmente la beauté du lieu. Seul le sifflet du train amenant les touristes les moins vaillants au village perturbe le chant de la nature. Le soleil brille de tous ses feux, les kilomètres s’enchaînent et la fatigue s'accumule. Malgré nos sacs allégés (chanceuse, je ne suis pas chargée puisque nous avons un sac pour 2... et mon chevalier servant pour le transporter!) les mollets commencent à nous rappeler qu'ils existent surtout que le pas est assez rapide puisqu'il nous faut arriver avant la nuit. Nathalie souffre de plus en plus et même avec quelques pauses le rythme ralenti. Galant et attentionné, Denis s'empare de son paquetage...(Eh oui c'est mon héros et c'est pour ça que je l'aime !!! )


























Apercevant les premières habitations nous pensons être au bout de nos peines mais les derniers kilomètres sont en pente raide et c'est finalement après 3 h de ballade et à la nuit tombée que nous arrivons au lieu du rendez vous. Une foule compacte de touristes attendent eux aussi leurs guides et pour pimenter le tout, le village subit une panne d'électricité et est plongé dans le noir total. C'est un grand « bordel » où des hommes munis d'une lampe de poche crient le nom des personnes qu'ils doivent emmener à leur hôtel. Nous avons perdu notre groupe et le défi est maintenant d'identifier notre homme vu seulement quelques instants.
Le nom de Kamel retenti plusieurs fois mais Denis reconnaît la silhouette et s'approche...
Rien à voir avec Gallet mais c'est bien notre guide et 3 français qu'il cherche.
Enfin, nous allons pouvoir nous reposer...
enfin pas vraiment de suite....Agua Caliente n'est que montées et il nous faut encore grimper de nombreuses marches dans l'obscurité slalomant parmi une nuée de visiteurs en essayant de ne pas perdre notre guide ( peu attentif à nous, lui!) avant d'atteindre notre pension....Oui enfin presque... Voilà notre petit groupe réuni dans le hall où l'ambiance est un peu tendue...l'hôtesse ne sait pas comment loger tout le monde et essaye de jouer au tétris avec ses clients...De plus ce n'est pas celui prévu, le standing est moindre et nous craignons pour la suite du programme...Nous nous retrouvons donc à 19 h dans une chambre triple éclairés par nos lampes frontales. Bref, l'organisation laisse à désirer mais surtout il nous faut redescendre à 20 h en bas du village pour prendre nos billets d'entrée et notre repas... la nouvelle laisse Nathalie sans jambe et prête à renoncer au Machu Picchu.
Avec le retour de la fée électricité, le courage revient. Encore la corvée de la file d'attente pour prendre, passeport en main, notre droit d'entrée au site ( 35 euros / personne. Déjà payé...là pas de mauvaise surprise) et nous faisons un peu plus connaissance avec les 6 personnes de notre groupe autour d'une table. Nous sympathisons avec un jeune couple de Lima en voyage de noce et partageons ce moment de rencontre avec 2 bouteilles de vin que l'on s'offre en extra. Echange de mail et téléphone, nous nous reverrons à la capitale pour déguster un ceviche...Promis !
Le programme du lendemain nous fait peur : lever 4 h 30 avec petit déjeuner pour ensuite soit prendre les premiers bus à 5 h 30, soit monter les escaliers qui mènent au site et qui promettent au moins 1 h 30 de rude grimpette. Descente vers les 11h pour refaire le chemin jusqu'à la station hydroélectrique et monter dans le minibus de 14 h à destination de Cuzco. Mais, nous, nous avons le temps et ne partons que le surlendemain ...tous le temps donc de profiter du lieu et de ne pas faire trop souffrir nos vieux corps de fumeurs, ni de s'imposer un rythme de commando !!! Le réveil ne sera donc pas si tôt et tant pis pour la visite guidée mais à nous la liberté de déambuler entre ces mythiques vieilles pierres...Et nous avons bien fait puisque le vin aidant, nous voici à papoter dans notre chambre jusqu'à environ 1 h 30 du matin.... de grammaire et orthographe en plus !!! Incroyable mais vrai...
A 8 h 30 la file d'attente devant les bus en partance pour le Machu Picchu est impressionnante et nous craignons de patienter longtemps mais à peine nos billets achetés (9 dollars!) que le véhicule de devant réclame 3 derniers passagers, Nathalie saisit agilement l'opportunité et 20 minutes plus tard nous voici sur le site. La chance nous sourit !!
Malgré la présence de nombreux visiteurs, malgré les gardiens munis de sifflet pour rappeler à l'ordre ceux qui ne suivent pas les chemins ou le sens de déambulation, malgré les interdictions multiples, malgré les innombrables marches et montées, le lieu n'en reste pas moins majestueux et de toute beauté. Perchée à 2430 mètres d'altitude sur une crête rocheuse, la citadelle incas surplombe l'Urubamba et nous offre une merveilleuse vue sur les sommets alentours et le célèbre Wayna Picchu. Beauté à couper le souffle, envie de s'envoler tel un condor pour l'admirer d'encore plus haut..Respirer à plein poumons et se sentir si vivant...Vertige...l'émotion est là et je sens pétiller dans mes yeux ces étoiles de rêve laissées par la petite fille que je ne suis plus. Je ne peux et ne veux, tel un guide, vous décrire cette ville : temples, maisons, bains, place, canaux d'irrigation, terrasses de culture restent encore aujourd'hui un grand mystère pour les archéologues et surtout les mots me manquent pour en dévoiler toute la beauté et l'ingéniosité. Un lieu inoubliable où le génie de l'homme semble épouser la magnificence de la mère nature.
Le soleil brille sur ces ruines si bien conservées et nous nous arrêtons souvent, prenant le temps de les admirer et espérant ainsi garder dans nos cœurs une parcelle de ce parfum de grâce.
En début d'après midi, les nuages et la pluie chassent la majeur partie des visiteurs, Nathalie fatiguée et refroidie décide, elle aussi, de se réfugier à l'accueil et de nous attendre.
L'ambiance du site change et la brume enrobe gracieusement les monts laissant place à d'autre images, d'autres sentiments... Tout n'est que beauté et le gris n'entache en rien ce merveilleux décor.





















                                                                                                                                                                Finalement, nous quittons le Machu Picchu vers les 15 heures,
Nathalie reprend le bus tandis que Denis et moi décidons, malgré la pluie, d'emprunter le chemin.



Succession de marches dégringolant à travers la montagne et la végétation, c'est heureux et comblés que nous affrontons le trajet et le mauvais temps , se félicitant aussi d'avoir pris un véhicule pour l'aller. En bas, après le pont qui traverse Urubamba, complètement trempés, nous nous arrêtons boire une tisane de feuilles de coca en espérant un peu que la colère du ciel s’atténue pour les derniers kilomètres qui nous séparent de notre chambre....mais non !!
Nathalie a plus de chance puisque, comme à l' aller, elle bénéficie d'une dernière place dans un bus sans avoir à attendre.

Aujourd'hui nous devons prendre notre minibus à 14 h à la station électrique pour notre retour sur Cuzco. Denis et moi prévoyons un pique nique et refaisons le joli chemin de 10 km en mode promenade avec tout le loisir d'admirer le paysage tandis que Nathalie ne voulant pas renouveler l'expérience prend le train.
Nous sommes tous bien au rendez vous mais de nouveau l'organisation a des failles et surtout plus de place pour nous dans le véhicule prévu. Finalement, nous partons avec une heure de retard et avec un chauffeur fou qui fait frémir plus d'un voyageur sur la piste. N'utilisant pas le klaxon et roulant trop vite sur cette voie difficile mes voisines lui crient plusieurs fois de ralentir. Heureusement pour mon palpitant, je suis du côté montagne.. ! L'ascension du col est quant à lui difficile, le minibus n'ayant pas plus de puissance qu'un camion chargé et nous arrivons à 22 heures à notre logement. Je m’effondre littéralement sur mon lit n'ayant pas la force de sortir manger ni même de préparer mon sac pour le lendemain matin et notre départ pour Puerto Maldonado....mais ça c'est une autre histoire.




1 commentaire:

  1. Encore un rêve qui se réalise pour vous! Quel bonheur pour les yeux de voir vos photos de ses ruines suspendues entre ciel et terre!!

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