dimanche 22 juin 2014

05/05 – 07/05 : Buon Ma Thuot Vietnam

« Neuf jours dans les hauts plateaux du centre »
C'est sans difficulté que nous parcourons les 55km de plaine qui séparent Lak à Buon Ma Thuot. Le paysage rural est ponctué de rizières et de cultures tropicales mais nous traversons aussi des petites bourgades sans charme avec des maisons en béton étroites et hautes comme on en trouve partout au Vietnam. Sur la route nous nous arrêtons pour déguster un « Pho Bo » (soupe de nouille de riz avec du bœuf) accompagné, comme il se doit, d'herbes fraîches en tout genre, de citron et de piment. Toujours un vrai délice ! Notre hôtesse ne parle pas l'anglais et comme souvent dans ces régions où peu de touristes s'arrêtent notre présence attire voisins et amis. Chacun y allant de ses quelques mots d'anglais et nous de vietnamien...gestes et sourires permettant de combler les lacunes.
C'est en début d'après midi que nous arrivons à Buon Ma Thuot et c'est une ville prospère et moderne qui nous accueille. L'activité y est intense et ses origines rurales sont bien loin désormais. Sa principale richesse est son café produit dans la région et réputé dans tout le pays. De nombreux étals de marchés envahissent les trottoirs de la cité et nous y trouvons avec plaisir les premiers litchis.C'est le début de la saison et pourtant ils sont déjà gros et juteux à souhaits. Mais le principal attrait touristique de Buon Ma Thuot réside dans le parc national de Yok Don situé à 45 km de là. Des ballades à dos d'éléphants y sont proposées mais vu la distance, son succès, le prix du logement et des activités nous décidons, pour le lendemain, d'explorer simplement les environs.
Après 20 km de route, nous arrivons aux chutes d'eau de Dray Sap, larges de 100 mètres, elles sont réputées pour être impressionnantes mais la saison sèche sévissant nous ne savons pas à quoi nous attendre. Après s'être acquittés du droit d'entrée et garer notre moto nous descendons l'escalier qui s'enfonce dans la jungle. Le lieux est pratiquement désert et seul le chant des insectes et des oiseaux nous accompagne. Au milieu d'arbres gigantesques, de fougères, de lianes et du vert intense de l'eau stagnante nous nous battons contre les moustiques. Mais la grandeur et l’enchevêtrement des racines nous font oublier ce petit désagrément, la nature s'exprime ici dans toute sa puissance et sa beauté...de l'eau et de la chaleur et nous voici des lilliputiens.. ! Et puis le bruit des chutes se rapproche...et nous les apercevons tout d'abord d'un pont suspendu. De toute la largeur de la roche seuls trois points de chute coulent encore mais le spectacle a quand même de la superbe. Et nous imaginons facilement la puissance de ces cascades après la saison des pluies. A leurs pieds les jacinthes d'eau en fleur ont pris possession de l'espace calme et sans remous. Continuant notre chemin, nous arrivons là où la rivière se précipite dans le vide. La jungle est fortement dense et le vert reste la couleur dominante..mais le lieux est habité et ses habitants s'activent à récolter et transporter diverses herbes. Et ce n'est que quelques instants plus tard que nous l'apercevons...une éléphante se promène tranquillement de l'autre côté de la rivière et se restaure goulûment. Notre présence ne semble pas la perturber et nous sommes heureux de voir enfin un de ces pachydermes en liberté et sans touriste sur le dos... Un peu plus loin deux hommes immergés à moitié corps pêchent tranquillement.. Ce sont les cornacs et une fois leurs butins de petits poissons suffisants, ils rappellent madame éléphant qui traverse nonchalamment l'eau à moins d'un mètre de nous. J'avoue que je me sens toute petite devant ces animaux et que j'attends patiemment avant de franchir l'eau à mon tour. Mais le bruit, derrière notre dos, de feuilles et de branches arrachées nous fait supposer qu'elle n'est pas seule. En effet, la rencontre ne se termine pas là et monsieur, encore plus imposant que sa compagne, se présente enfin. Comme un petit chien, il se laisse guidé et enchaîné, levant la patte aux diverses sollicitations de son maître. Et tout ce petit monde repart lentement vers le village... Deux touristes vietnamiens nous ont rejoint et profitent eux aussi du spectacle ! La chaleur en cette fin d'après midi se fait plus oppressante et Denis ne résiste pas à l'invitation à la baignade qu'ils lui proposent..Comme trois gamins heureux, ils s'ébattent dans la rivière à grand renfort de fous rires tandis que moi, je joue le rôle du photographe pour immortaliser cet instant.. Encore une belle rencontre brève mais plaisante !
Mais le temps passe et nous reprenons la route pour aller découvrir la cascade de Dray Nur à quelques kilomètres de là. Sur les routes du parc nous croisons de nombreux troupeaux et leurs gardiens. Ici ce n'est pas qu'une réserve, les gens y vivent et y travaillent aussi. 7 km plus tard nous surplombons les chutes de Dray Nur. Beaucoup moins impressionnantes que sa voisine le décor est cependant splendide et nous suivons le chemin qui nous mènera à ses pieds. Mais l'heure tourne et toujours pas de descente... nous décidons donc de reprendre la route pour Buon Ma Thuot ne voulant pas rouler de nuit. Mais une fougère se reflétant dans le bleu vert de l'eau stagnante me fait de l’œil et je désire prendre une dernière photo. Assise sur un tronc d'arbre mort pour obtenir le meilleur angle, je me bat contre le nuage de moustiques qui s'est abattu sur moi et m'aperçois trop tard que je suis sur une fourmilière.. Pas de photo mais un déshabillage express sur le bord du chemin pour me débarrasser de ces grosses fourmis rouges et aspersion de produit anti-moustiques pour échapper aux ennemis volants. Finalement ce sera le signal du départ et Denis fera le cliché si chèrement payé. Bonne journée et bon séjour dans la ville du café mais demain nous quitterons Buon Ma Thuot pour rejoindre la côte à Minh Hoa. L'étape est longue de 160 km et nous décidons de faire escale à moitié chemin dans la petite ville de Madrak si nous y trouvons une pension pour nous accueillir.















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire