lundi 1 décembre 2014

15/09 – 21/09 : Valparaiso Chili

Valparaiso deuxième grande ville du Chili, capitale culturelle reconnue par l'Unesco comme patrimoine du l'humanité m'a toujours fait rêver pour ses fameux funiculaires et ses maisons aux murs peints.
Nous allons tester pour la première fois le bus pour parcourir les 120 km qui la séparent de Santiago. Grand confort les véhicules climatisés proposent des sièges « semi cama » ( demi lit ) qui peuvent s'incliner avec repose jambes et de l'espace devant. Les bagages en soute sont étiquetés et un ticket permet de les récupérer en toute sécurité. Souvent à 2 niveaux ils possèdent des téléviseurs et un contrôleur visuel de vitesse qui bipe quand le conducteur dépasse la limite autorisée. En prenant votre billet vous choisissez votre siège sur le schémas proposé ...pas de surprise... et pas de petit tabouret au milieu de l'allée comme au Cambodge. Mais quelques arrêts où vendeurs et vendeuses montent à bord pour offrir boissons et nourritures...là une madeleine de Proust de l'Asie ! Le voyage de 2 h 30 est aisé et confortable pour atteindre la ville côtière de Valparaiso.
« Valpo » pour les intimes est bien au bord de mer mais pas de voiliers, ni de petits bateaux de pêche c'est en fait un port marchand actif avec grues, containers et même quelques navires de guerre. Quelques bateaux pour touristes vous proposent d'en faire le tour mais rien de bien plaisant et le charme de la citée réside ailleurs. Les plages sont aussi inexistantes et les lieux de baignade sont tous situés un peu plus loin à Vina del mar.
Nous arrivons donc en plein préparatif de  « las fiestas patrias » et le marché central peint de jaune et de vert est en pleine effervescence. Les trottoirs sont encombrés de marchandises en tous genre. Les gens s'y pressent, regardent, marchandent et achètent. Fruits, légumes, poissons, vêtements, chaussures...ainsi que drapeaux ou housses de rétroviseur aux couleurs du Chili sont proposés pour fêter dignement ce 18 septembre. Les enfants se précipitent sur les cerfs -volants et les stands de restauration offrent un choix varié du met de circonstance : l'empanada. Petit chausson à la viande ou au poisson avec un œuf dur et une olive, il est particulièrement apprécié lors de la célébration de l'indépendance et nous y goûtons et « regoûtons » avec grand plaisir.
C'est aussi avec gourmandise que nous déjeunons au marché central. L'espace du deuxième étage est entièrement consacré à la restauration. A peine entrés , nous sommes assaillis par les serveuses des différents établissements, elles proposent le même menu au même prix et le choix est plus que difficile quand vous n'avez aucune référence. Nous voici bientôt entourés de 6 à7 jeunes femmes au plus grand plaisir de Denis qui se laisserai d'ailleurs plutôt tenter par les plus beaux yeux que par la nourriture proposée...Mais finalement nous nous attablons là où un serveur parle bien le français. Notre méconnaissance des plats nécessite une explication dans notre langue maternelle et ce sera le critère décisif. Le poisson est à l'honneur et nous ne regrettons pas notre choix. Bonne chère et de quoi ravir les plus grands appétits aveyronnais.
Dans les cerros (colline), nous mangeons au « restaurante del pintor » qui propose des menus pas trop chers pour ce lieu touristique. L'endroit est magnifique et mérite bien son nom. Une sculpture en acier d'un Don Quichotte vous accueille dans le couloir d'entrée et les murs de la salle sont recouverts de superbes fresques. Le personnel est sympathique et la nourriture est bonne. Le « chope de marisco » (sorte de gratin aux fruits de mer) nous laissera un souvenir inoubliable. Tous les ingrédients sont réunis pour passer une bonne soirée gourmande accompagnée d'un bon vin chilien.
C'est dans cette ambiance festive que nous allons découvrir la ville aux nombreuses collines avec ses maisons colorées, ses petites ruelles, ses escaliers vertigineux et ses funiculaires. Les ballades dans les différents « cerros » seront notre principale occupation. Nous errons au travers des ruelles, montant d'innombrables marches et surtout faisant une multitude de photos. Chaque maison, chaque mur, chaque porte ou fenêtre est l'occasion d'admirer les fresques laissées par les artistes. Originales, esthétique ou à messages politiques elles tapissent littéralement les murs de Valparaiso pour notre plus grand bonheur. De la simple maison branlante et défraîchie à la belle demeure en passant par le kiosque à journaux ou même la niche du chien tout n'est qu'Art. Les lampadaires sont eux aussi embellis et rien ne semble échapper à cette fièvre artistique. Un vrai plaisir des yeux où le béton gris s'efface sous les couleurs et les dessins. Encore beaucoup d'habitations sont en tôles de zinc peintes et côtoient vieux bâtiments ou églises dans une harmonie surprenante. Rien ne semble ordonné, rien ne semble prévu...toujours un sentiment de spontanéité, d'improvisation qui m'enchante et qui rajoute au charme. Mais que Valpo est haute... et heureusement que nous nous arrêtons souvent pour faire des clichés permettant ainsi de gravir plus facilement et presque sans s'en rendre compte ses collines. La ville est d'ailleurs dotée de 15 ascensores ( funiculaire) construits entre 1883 et 1916 et qui permettent d'éviter de belles grimpettes. En prendre un est une expérience inoubliable, tout de bois la cabine gémit à chaque mètre et le bruit du treuil renforce ce sentiment de fragilité qui nous quitte qu'une fois arrivés en haut.
Valparaiso est aussi réputée pour fêter avec grandeur sa fête nationale. Nous sentons que le grand jour approche. Les véhicules sont ornés de banderoles et de drapeaux aux couleur du pays. Au hasard des rues, nous assistons à la danse du foulard. L'homme portant poncho, chapeau, bottes et éperons qu'il fait joliment cliqueter, virevolte autour de sa partenaire habillée d'une robe aux multiples jupons. Tous les deux ont un foulard qu'ils agitent en tous sens. Cette danse semble bien codifiée et ne se pratique quasiment qu'en cette occasion. Les jeunes gens quémandent quelques pièces en échange de leur performance et Denis en profite aussi pour faire quelques clichés.
C'est le son de la musique qui nous attire dans cette impasse. Dans la cour de cette entreprise un spectacle de danse traditionnelle de l'île de Pâques est donné en l'honneur des employés. Derrière les grilles nous y assistons. Un orchestre mêlant guitare électrique et instrument plus insolite comme une mâchoire d'âne servant de percussion accompagne le groupe de danseurs et danseuses. Le temps n'est pas au beau fixe ce jour là et leur simple pagne semble bien léger. Les hommes, le visage peint, pieds nus et munis d'un bâton impressionnent par leur saut et cris de guerre. Les jeunes femmes quant à elles, arborent différents costumes selon les danses et trémoussent admirablement bien épaules et hanches devant un public sous le charme. Les chiliens et chiliennes semblent d'ailleurs apprécier l'exhibition.
Le 18 septembre, la ville semble comme endormie et déserte...Après le défilé militaire de fin de matinée nous errons au hasard des rues à la recherche de l'animation tant attendue. Mais pas un bruit, pas un chat !!! Il faut avouer que la veille les habitants se sont réunis chez eux en famille et entre amis à grand renfort de victuailles, de boissons et de musique. La ville aurait elle la gueule de bois ? Nous pensons avoir loupés l’événement et déçus cherchons désespérément un endroit pour simplement boire un verre....mais tout est fermé !!!
Assis dans un parc à reposer nos jambes fatiguées des ballades de ces derniers jours, nous comprenons à la gigantesque affiche du programme des festivités qu'aujourd'hui tout se passe un peu plus loin dans la ville...Il nous faut prendre le bus mais le courage nous manque pour affronter la complexité du réseau...Trouver le bon véhicule, l'arrêt le plus proche etc nous semble insurmontable mais Nathalie, vaillante, s'empresse malgré son ignorance de l'espagnol de se renseigner. Avec force gestes et quelques mots d'anglais et un peu de patience on lui indique un arrêt et le numéro du bus à prendre. Pendant une bonne demi heure nous assistons au ballet continuel des véhicules...Décorés de guirlandes avec musique à fond, une foule s'empresse de monter à bord. Sur leur pare brise une banderole annonce « Ramadas » mais pas le numéro de la ligne tant attendue.. Renseignements pris nous comprenons enfin que les ramadas ces stands provisoires où l'on sert à boire, à manger et où l'on danse, sont notre destination. Tel un grand enfant, Denis est ravi de la conduite sportive du chauffeur, nous sommes bien chahutés et les virages sont pris comme sur un circuit de formule 1 ( bon j'exagère un peu mais la sensation était là). C'est dans un embouteillage de bus déversant et chargeant une foule bruyante et hilare que nous arrivons. Voilà donc où était toute la ville !!! Le parc est plein à craquer et nous fait penser à une grande foire foraine. Stands de nourriture et de boissons, manège, jeux gonflables pour les enfants, tir à la carabine, roue de la fortune...il y en a pour tous les goûts. Le bruit est intense, chaque animation hurlant plus fort que la voisine et voulant ainsi attirer la clientèle. Nous trouvons par miracle une table de libre pour déguster un verre de « chicha ». Boisson d'Amérique du sud, la chicha est faite à base de mais fermenté elle se laisse boire facilement mais il ne faut pas oublier qu'elle est quand même alcoolisée. L'ambiance est bonne, jeune et plus vieux s'amusent, se restaurent et boivent. De grandes palissades entourent les espaces de concert où de grandes files d'attente s'agglutinent à leur entrée. Là boisson, nourriture, sièges et musique sont proposés. Certains proposent des spectacles, de travestis et de grands gaillards montés sur des talons aiguilles avec perruques de couleurs, mini jupes et imposante fausse poitrine assurent la promotion du lieu et font le service. Le succès est garanti ,chiliens et chiliennes semblent particulièrement aimer ce genre de spectacle. Malheureusement pas de photo puisque nous étions partis faire la fête et non le touriste.
Sur le retour à notre pension, Denis s'aperçoit qu'il a perdu les clefs...Impossible d'entrer dans cette vieille demeure où nous avons notre chambre triple. Heureusement pour nous le sympathique propriétaire Alvaro travaille ce jour là dans la petite boutique d'en face et il nous sauve d'une nuit à la belle étoile.
Valparaiso restera un bon souvenir mais il nous faut poursuivre notre remontée du Chili si nous voulons être début octobre au Pérou. Immense bande de terre, le pays est très long et de nombreux kilomètres nous séparent encore de la frontière. Première étape de ce périple La Serena a 420 km de là et à 8 heures de bus....mais ça c'est une autre histoire.

























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