samedi 13 décembre 2014

25/09 – 30/09 : San Pedro d'atacama Chili

16 h de bus nous séparent du désert et en particulier de San Pedro d'Atacama...Siège semi cama (donc demi lit) dont nous prenons possession en fin d'après midi. Le voyage est long mais ponctué par des surprises....Le sachet «  dîner » avec sa briquette de jus de fruit, son sandwich au pain rond et sa pauvre tranche de jambon esseulée, celui du « petit déj » avec la même boisson et une variation notable de l'en-cas par la tranche de fromage, seule, elle aussi bien sûr, ponctuent de repères notre voyage. Quelques films d'action américains en espagnol et sous titrés ( formateur pour l'apprentissage des langues) font aussi passer le temps.
Nous longeons la côte avec, au grès des virages, vue sur la mer bleue foncée et ses falaises abruptes ou bien vue sur les montagnes pelées où seuls de petits arbustes et de grands cactus peuvent survivre. Petit à petit, nous quittons les rivages, montant encore plus dans les hauteurs, là où les sommets touchent les étoiles . Grande route entourée de monts jusqu'à l'infini et aux couleurs changeantes, la file des camions et bus qui se suivent dans cette rude montée s'égrène elle aussi à perte de vue. Quelques cactées s'accrochent encore à la roche mais bientôt le soleil se couche en tirant sa belle couverture rosée sur les montagnes alentour. Au petit matin, c'est le désert Atacama qui nous accueille avec ses larges, immenses et arides vallées d'altitude. Visions d'un paysage de pierres aux formes et colorations surprenantes et un peu extra terrestre...A plus de 3000 m, nous admirons pour la première fois les Andes dont les paysages sont grandioses et complètement nouveaux pour nous. C'est cette sensation d'être une petite chose face à cette nature éblouissante par sa dureté, sa beauté et son immensité qui surprend en premier.... Effet de l'altitude ou pas, j' ai l'impression d'avoir le vertige, assise sur mon siège à admirer ces décors fabuleux où vigognes, alpagas et lamas broutent tranquillement les petites touffes d'herbe jaunie éparpillées sur cette terre aride. En fin de matinée, nous arrivons à San Pedro d'Atacama...
Petit village aux maisons et église en adobe, entouré d'un chapelet de volcans, il est aujourd'hui un grand centre touristique et notre guide nous a prévenu : il a perdu son authenticité pour un côté disneyland. Mais finalement la basse saison sévissant et l'emplacement de notre logement nous font percevoir San Pedro comme une charmante petite bourgade. La présence de touristes est indéniable mais notre chambre dans cette maison familiale, en dehors du village avec vue sur le plus célèbre des volcans « le licancabur » culminant à 5900 m environ, est un havre de paix. Prenant notre café matinal, face à ce géant de pierre et de feu nous regardons passer les quelques camions qui empruntent la route de terre se perdant dans l'infini et dont le tracé est souligné par les poteaux électriques qui la bordent. Quelques broussailles emportées par le vent tourbillonnent et donnent un petit côté « Bagdad Café ». Au centre, les maisons d'adobe abritent magasins d'artisanat, restaurants ou encore agences de voyage pour les excursions aux alentours ( et il y a de quoi faire!!) L'église malheureusement est en restauration et de grandes palissades, nous empêchent d'en apprécier la beauté...dommage !!















Ici, il est impossible de louer une voiture et rejoindre les différents sites en indépendant est difficile (sauf pour la vallée de la luna) nous décidons , une fois n'est pas coutume, de s'inscrire aux excursions proposées pour profiter au maximum du désert d'Atacama et de ses trésors en commençant par le plus célèbre de ses sites : la vallée de la luna.
C'est dans l'après midi que nous y accédons en compagnie d'une vingtaine de touristes et avec un guide bien sympathique dont l'anglais et l'espagnol sont facilement compréhensibles pour nous. Le lieu mérite bien son nom et devant nous s'étalent des paysages lunaires façonnés par la pluie et le vent durant de nombreuses années. Les roches sculptées par les éléments côtoient dunes de sable tandis que les dépôts blanchâtres du sodium donnent l'impression d'une neige fraîchement tombée. Le paysage est magnifique et dans un silence total nous pouvons entendre la pierre craquer et gémir sous la dilatation du sel présent dans ses entrailles. L'ambiance est bien particulière, les sommets de la cordillera et les volcans en toile de fond rajoutent de la poésie dans ce décor sublimement
austère. L'endroit est gigantesque et malgré la présence de touristes un sentiment de terre perdue et de bout du monde s'impose..la route qui traverse le site semble filer vers l'infini du désert et seuls les panneaux de signalisation nous rappellent une présence humaine. Petit passage à la « vallée de la muerte » où d'arides canyons révèlent qu'autrefois l'eau était bien présente. Nous reprenons notre bus pour aller admirer le coucher de soleil du haut des falaises. Là, les couleurs sont à couper le souffle. Le pourpre, le rose et l'ocre habillent merveilleusement la vallée de la luna et le licancabur qui dresse sa haute silhouette au loin. Un verre de pisco sour à la main nous savourons un de nos plus beau coucher de soleil et ne pouvons nous arrêter de prendre des clichés de ce tableau vivant, mouvant et émouvant.



















Ce matin, il fait encore nuit quand nous partons pour les geysers du volcan d' El Tatio. Tels des oignons nous avons enfilé toutes les couches possibles de vêtements chauds et moins chauds... on nous a prévenu qu'il fallait bien se couvrir, là haut à 4300m d'altitude...mais nos réserves sont pauvres.
C'est à 7 h que nous arrivons sur le site, les vitres givrées ne nous permettent pas d'apercevoir encore le décor mais notre guide nous annonce joyeusement que la température extérieure est de moins 8 degrés. Oups !! la capuche du sweat va être légère et les gants vont bien manquer...Nous ne pensions pas avoir des températures aussi basses !!!
Mais le spectacle est magique. Plus haut champ de geysers du monde, 80 fumerolles s'élèvent du sol avec en toile de fond la roche jaune ou noire . L'ambiance est donnée... Nous arpentons les chemins délimités avec comme compagnons ces nuages de vapeur montant vers le ciel bleu de l'altiplano. Entre le froid et l'altitude le souffle est court et j'ai l'impression de déambuler sur une autre planète en faisant chaque pas et geste au ralenti. A intervalle régulier, l'eau chaude est expulsée à plusieurs mètres du sol, la scène est fascinante mais aussi un peu inquiétante prouvant à chaque fois le danger et la force d'El Tatio. Des formations minérales complètent ce paysage surréaliste où les puissances naturelles s'expriment et où l'homme n'est pas capable de vivre. Pour nous réchauffer un peu on nous offre le petit déjeuner et rien que le fait de tenir son verre de café fait du bien. Le soleil passe au dessus des sommets et de nouveau nous pouvons sentir doigts, pieds et oreilles. Un peu plus loin un bassin d'eau chaude accueille les touristes valeureux. Denis n'hésite pas une seconde et plonge dans ce bon bain . Nathalie et moi n'avons pas le courage de nous déshabiller et nous immortalisons ces quelques brasses avec en arrière plan les visiteurs portant bonnet écharpe et anorak. Un contraste aussi saisissant qu' entre la température extérieure et celle de sa baignoire naturelle. Le site des geysers est administré par les Atacamenos et ce jour là ils offrent aux visiteurs présents un buffet et des danses en costumes traditionnels ...encore l'occasion de quelques jolis clichés.
Le chemin du retour nous permet d'admirer ces paysages faits de nuit et la descente vers San Pedro à 2500m d'altitude ne manque pas de charme. Toujours cette merveilleuse palette de couleurs et cette sensation d'immensité, d'infini. Nous croisons rivières, canard au bec bleu ou autre oiseaux, alpagas,vigognes et nous arrêtons un instant dans un village aux maisons et à l'église en adobe. Une superbe excursion et un record de froid et d'altitude dans notre voyage. C'est sûr demain nous allons acheter gants et bonnets, ici les montagnes sont belles mais aussi très hautes.....














Le lendemain, c'est sous le soleil de l'après midi que nous partons pour la laguna Cejar et los ojos de salar. Le vent souffle sur ces vastes plaines entourées de montagnes et de volcans. Les étendues d'eaux aux bleus intenses contrastent avec le jaune des graminées qui poussent aux alentour. Quelques dépôts blancs sur les rives rappellent la présence importante de sel. Nous pouvons nous baigner et flotter tellement la salinité est forte mais ce n'est pas encore l'été, l'eau reste froide et nous renonçons au bain profitant simplement de la beauté des couleurs.
Nous repartons un peu plus loin pour assister une fois de plus au merveilleux spectacle du soleil tirant sa révérence. Le rose domine et teinte les montagnes environnantes qui se reflètent ainsi vêtues dans l'eau des lagunes... Un paradis pour les photographes, un air de divin , un goût d'absolu et un instant éphémère unique que l'on respire à plein poumons..Ah que la terre est belle !!!












Pour finir notre séjour à San Pedro nous allons à la découverte de la laguna Chaxa site de nidification des flamants roses et des lagunas Miscanti et Miniques situées, elles, dans l'altiplano à plus de 4000 m d'altitude.
Malgré une température plus douce qu'au volcan d' El Tatio, les bonnets, écharpes et gants achetés la veille sont les bienvenus. Au milieu d'une étendue désertique de roche et de sel qui font craquer le sol sous nos pas comme si nous marchions sur la neige, s'étale, là devant nous, l'eau bleue de la Laguna Chaxa. En arrière plan les sommets enneigés l'entourent . Les flamants sont bien présents et en nombre..au loin certains dansent pour séduire leur belle, bougeant leur grand cou dans une chorégraphie synchronisée, d'autres la tête dans l'eau tourne sur eux même pour trouver leur nourriture. 3 espèces de flamants se retrouvent là et le site est bien protégé, les chemins bien balisés pour permettre aux visiteurs de les admirer sans les déranger. Je ne pensais pas trouver des flamants roses dans cette région du monde, la Camargue est pourtant bien loin d'ici...
Nous reprenons la route pour les hauteurs de l'altiplano. ..Une pause dans un charmant village permet d'admirer son église en adobe ainsi que les cultures en terrasse délimitées par des murets en pierre sèche.Nous prenons de l'altitude avec en point de mire le haut des volcans couverts de blanc.La démesure du paysage est à couper le souffle et on se sent si petit face à ses géants de pierre. Les couleurs se mélangent au grès des roches et de la végétation. Les petites touffes d'herbe jaunie et plantes médicinales parsemés sur les monts semblent être les seules capables d'exister en ces lieux. Même notre bus s'essouffle et finit par ne plus vouloir avancer... Notre guide et le chauffeur sont inquiets, nous voici perdus au milieu de l'altiplano à 4000 m d'altitude et à plus de 150 km de San Pedro...Le téléphone va bon train et en attendant que notre véhicule reprenne des forces nous finissons les 3 kms de montée restante à pieds. Doucement, toujours doucement...l'altitude faisant chaque pas est un effort et la respiration difficile.
Ce lac d'eau douce au bleu profond se détache, tel un mirage, dans cet univers aride de roches. Les volcans forment un écrin parfait à ce petit bijou naturel et le l'immensité du paysage rajoute à la beauté du lieu. Une fois de plus nous sommes émerveillés par les couleurs et son voisin encore plus grand n'a rien à lui envier. Difficile de décrire de tels lieux, difficile de trouver adjectifs ou superlatifs, difficile de rendre toute sa superbe à la magie d'une nature si extrême. Étourdis par le charme et l'altitude nous ne prêtons pas attention à notre bus qui nous a rejoint. Nous redescendons les yeux encore écarquillés de tant de merveilles traversant d' anciennes coulées de lave donnant aux roches plis, replis et formes bizarroïdes.

















Notre séjour dans le désert d'Atacama  nous a comblé de paysages extraordinaires et inoubliables avec une seule envie y revenir....Retrouver ce ciel si pur, ces géants de pierre et de feu,cette terre aride aux couleurs inconcevables, ces décors d'enfers paradisiaques et cette émotion devant une grandeur et une beauté qui nous dépasse...
Mais nous devons continuer notre chemin et notre prochaine étape est maintenant le Pérou....mais ça c'est une autre histoire.
*les photos panoramiques sont de Nathalie...encore merci










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