Notre prochain objectif est désormais le passage de frontière
avec le Pérou mais cela nécessite encore quelques kilomètres pour
atteindre le nord du Chili et en particulier la ville d'Arica.
Arica sera donc une étape sur notre remontée du territoire.
Ville côtière aux plages célèbres pour les amateurs de surf et
base idéale pour explorer les grands parcs situés plus à l'est, le
temps nous est compté et nous ne ferons qu'une pause repos pour nous
remettre de nos 10 h de bus. Juste le temps de flâner dans ses
ruelles,de découvrir ses plages sous le soleil rougeoyant du soir et
de prendre les renseignements utiles à notre changement de pays.
Des bus partent toutes les heures pour Tacna, première ville du
Pérou, située à une cinquantaine de kilomètres de là. Pas de
problème pour le passage entre les 2 pays et vers les 10 h du matin
nous nous retrouvons au guichet de la gare routière pour continuer
notre chemin vers notre destination finale : Arequipa. Nous
voulons partir le plus tôt possible, la vendeuse me propose un
véhicule pour 8 h 30 mais mon mauvais niveau d'espagnol et l'oubli du
décalage horaire amplifient la confusion. Demain et matin se disent
de la même façon et je m'acharne à lui expliquer que nous voulons
un billet pour le jour même puisque pour moi il est déjà plus de
8 h.. Le dialogue de sourd dure un peu et finalement nous obtenons un
bus pour 14 h. Concentrée sur les dires de mon interlocutrice je ne
fait pas attention à Nathalie qui me rappelle les 2 h de moins à
l'horloge péruvienne et c'est ainsi que nous voyons partir de
nombreux bus et patientons 6 h avant le départ. Oups !!!
Visite donc des environs et de l'immense marché de Tacna...comme
toutes les villes frontière une activité intense y règne et nous
prenons doucement la température de ce nouveau pays si différent de
son voisin. L'exotisme est plus présent et au grand plaisir de
Denis, nous retrouvons ce« joyeux bordel organisé » qui fait tant
le charme de l'Asie. Les « tuk tuk » font de nouveau
leurs apparitions, complètement carrossés avec un design formule 1
et baptisés de surnoms alléchants, ils déambulent telle une armada
dans les rues de la ville.
Le voyage de 6h est difficile...Le bus n'est pas confortable, pas
de climatisation, pas de fenêtre qui s'ouvre pour se procurer un peu
d'air et les vitres sont peintes en noir pour palier à l'absence de
rideaux à nos places...nous avons pourtant choisi les sièges de
devant mais là c'est la mauvaise option. Oups !!
C'est à la nuit tombée que nous arrivons à Arequipa, direction
notre hospadeje (pension) où nous avons réservé deux chambres pour
nous reposer d'une journée un peu difficile.....mais là, la
déconvenue est de nouveau au rendez- vous Les chambres présentées sur
internet ne sont pas exactement celles dont nous rêvions et Nathalie
se retrouve près de la réception avec une petite pièce sans
fenêtre qui ressemble plus à une cellule qu'à un « dormitorio »
digne de ce nom. Après 6 h de voyage sur un siège aveugle , voilà
la chambre aveugle ..Oups ! Le lendemain, elle troquera la salle
de bain privative contre la lumière du jour mais pour l'instant il
est tard et l'heure de dormir.
Arequipa est une belle ville...Perchée à 2400 m d'altitude et
nichée dans un cadre enchanteur avec en toile de fond trois
importants volcans dont « el Misti » qui culmine à
5825 m, sa plaza de armas offre de jolis bâtiments avec arcades
construits en sillar (roche blanche). Son centre historique est
classé depuis l'an 2000 au patrimoine mondial de l'Unesco et son
immense cathédrale en est la perle. Site touristique renommé dans
tout le Pérou, Arequipa la blanche soigne son image. Les rues sont
proprettes, pas de chien errant ( la municipalité les exclus du
centre touristique en les empoisonnants...redoutablement efficace) et
même le soleil est de la partie. Nous partons donc à la découverte
de la citée mais à peine sortis je me fais interviewé par une
équipe de TV Pérou venue chercher les impressions du touriste
gringo sur la région....moi qui a du mal à aligner quelques mots
d'espagnol...et malgré mon « no hablo muy bien espanol »,
ils insistent et semblent satisfaits de mes brèves réponses. La
rencontre nous amuse...tandis que nos premières visions de la place
principale nous enchantent. Malgré les nombreux séismes que subit
régulièrement la ville, la cathédrale, toujours debout, en impose.
Nous prenons le temps de la visiter avec un guide francophone et
découvrons cette imagerie religieuse particulière au pays où
symbolisme chrétien et incas se mélangent. Nous montons aussi sur
ses toits admirer la ville de là haut et ses cloches utilisées,
entre autre, pour avertir la population d'éventuels dangers naturels
de type éruption ou tremblement de terre.
Arequipa ne manque pas d'églises, monastères, cloîtres et
musées bref, sans conteste, d' atouts culturels mais notre présence
est surtout justifiée par notre envie de découvrir, non loin de là,
le fameux canyon d' El Colca. L'un des plus grand canyon au monde et
situé à plus de 3000 m d'altitude, notre séjour dans la citée
nous permet de nous acclimater doucement avant de monter un peu plus
haut vers les étoiles. Mais avant de partir à la découverte de ces
villages hauts perchés il nous faut résoudre le problème récurent
de la carte bleue de Nathalie. Toujours dans l'impossibilité de
retirer de l'argent et malgré des essais répétés dans tous les
distributeurs, cette situation rogne le plaisir du voyage et Nathalie
vit de plus en plus mal cet état de fait, ne pouvant être libre de
ses dépenses et de ses envies. Finalement, un virement reste la
seule solution trouvée... et c'est au matin du jour de notre départ
qu'elle peut enfin reprendre possession d'un petit pécule. L'esprit
plus libre nous voici prêts a affronter l'altitude du canyon d' El
Colca avec comme premier point de chute le village de
Canabaconde....mais ça c'est une autre histoire.
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