mardi 30 septembre 2014

30/06 – 08/07 : Luang Prabang Laos

C'est un peu avec pitié que nous chargeons, une fois de plus, notre Titine. La route promet d'être plus facile et sans trop de dénivelés....Tant mieux ! Vu l'état de notre moto et ce que nous lui avons fait endurer depuis plus d'un mois, un peu de plat serait bien venu.
Ce matin, le temps est au beau fixe et comme prévu nous suivons la Nam Ou. La route est facile et nous sortons des montagnes du nord Laos. Les virages s'enchaînent mais aucune montée pour faire souffrir le moteur. Le cliquetis persiste, notre vitesse est correcte et Titine avance relativement bien.
La faim commence à se faire sentir...pas grand chose sur le trajet mais nous nous arrêtons devant une maison qui semble proposer de quoi se restaurer . Pas d'enseigne, seulement une table à l'extérieur où une personne est attablée. Renseignement pris nous pouvons bien manger ici, un seul plat proposé : la fameuse soupe de nouilles de riz. Notre hôtesse nous amène nos grands bols, les herbes et les différentes sauces à y rajouter. Mais au contraire du Vietnam où souvent nous mettions en plus du piment, là ce n'est pas nécessaire...le breuvage est déjà fortement épicé et les locaux s'amusent à voir ma tête et les gouttes de sueur qui me perlent au front aux premières gorgées bues.
Même Denis attrape un coup de chaud. Là, nous sommes sûr que ce n'est pas de la cuisine pour touristes ! Les morceaux de viande sont indéfinissable mais c'est bon. Un homme parlant un peu l'anglais vient à notre rencontre et discute un moment avec nous. Rassasiés et réchauffés (ça nous n'en avions pas besoin) nous reprenons notre route et nous arrivons à notre destination en début d'après midi.
Luang Prabang est une ville de 70000 habitants et est classée au patrimoine mondiale de l'unesco. Le centre touristique est charmant avec ses maisons coloniales rénovées, ses temples rouges et or à chaque coin de rue et sa rivière Nam Khan qui vient se jeter dans le Mékong. La citée nous enchante avec son ambiance non chalente et malgré l'affluence touristique nous apprécions déambuler dans ses rues et le long de ses différentes rives. Bien vite, nous prenons nos habitudes et fréquentons régulièrement un restaurant ayant vue sur le Mékong profitant ainsi de la vie fluviale qui y règne et des beaux couchers de soleil. Les bacs, même de nuit, transportent camions, voitures, scooters et passagers sur l'autre rive . Quelques bateaux attendent les touristes désirant naviguer sur ce mythique fleuve grossie par les pluies de la mousson. Tandis qu'un va et vient incessant de barques remplissent l'air du bourdonnement de leur moteur. Notre nouvelle cantine a un cadre agréable et propose de la bonne cuisine thai et laotienne et pour un prix raisonnable. Nous retrouvons avec plaisir le green curry mais nous découvrons aussi des mets locaux comme les pousses de bambou, le riz gluant cuit à la vapeur et servit dans des petits paniers avec couvercles en bambou ainsi que « lap » salade de viande épicée, rafraîchissant et délicieux...une fois de plus nos papilles ne sont pas déçues !! Que Luang Prabang est jolie avec ces maisons en bois, ses balcons aux balustrades finement décorées, ses boutiques et sa multitude de temples. Ses habitants y sont d'un calme bouddhique et ne nous harcèlent pas de sollicitations...Nous avons l'impression de vivre constamment les premières heures de l'aube où chants d'oiseaux se mêlent au bal des robes de safran des moines déambulant dans les rues. Cependant la chaleur y est bien présente et les averses régulières n'apportent que peu de fraîcheur.
Mais il nous faut nous préoccuper de notre valeureuse Titine et Denis s'occupe de lui trouver un bon garagiste. Il revient perplexe de sa matinée...de longues heures d'attente sans réponse....  -«reviens demain matin, on verra » et oui ça aussi c'est le Laos, patience, patience... les choses se font mais en leur temps ! Nous voici donc pour la première fois depuis longtemps sans véhicule et nous partons à pieds à la découverte de la ville.
Nous gravissons les escaliers de la colline Phu Si, au centre de la vieille citée, parsemée de temples et de diverses statues de Bouddha et dont le sommet accueille un stupa doré de 24 m. Elle offre en plus un magnifique panorama sur Luang Prabang. Ici pas d'immeuble et beaucoup de verdure : palmiers, frangipaniers et autres arbres entourent maisons et quartiers. Au loin les montagnes semblent protéger la ville de tous les dangers. Comme à notre habitude nous achetons encens et bougies et faisons nos offrandes tout le long de notre promenade. La ville regorge de choses à faire, à voir et à apprécier dont le petit déjeuner qui ici rime avec gourmandise, luxe et volupté ayant trouvé pain au chocolat et croissant dignes des meilleures boulangeries françaises... ça fait du bien après 5 mois de voyage. Un petit goût de chez nous avec palmiers et temples en toile de fond.
Le lendemain nous rendons donc visite à notre garagiste et nous retrouvons Titine complètement désossée. Le changement complet du moteur n'est pas possible (manque de pièces) et un bricolage à l'asiatique va donc être nécessaire. La segmentation et la chaîne de distribution seront neuves mais les culbuteurs et l'arbre à cames seront remodelés et refaits sur place. Nous n'avons pas le choix et de toute façon le travail est déjà commencé. Le soir même nous récupérons notre cher véhicule avec batterie neuve et une nouvelle jeunesse ( en tous cas nous l'espérons!) pour 160 euros mais les réglages se faisant à l'oreille et à la vue Denis doit y retourner plusieurs fois pour être à peu près satisfait.








Enfin de nouveau libres de nos mouvements, nous pouvons explorer les alentours et aller admirer les fameuses chutes de Tat Kuang Si. Situées à 30 km de Luang Prabang, dans un gigantesque parc aux arbres majestueux elles ont vraiment de la superbe et font parties des sites à voir.
Notre ballade commence par les enclos des ours. Confisqués aux braconniers, ils vivent là et l'association qui s'en occupe vend souvenirs en tous genres pour subvenir à leur nourriture. Et ils n'ont pas l'air d'être malheureux. Jouissant d' un grand espace naturel, ils vaquent à leurs occupations sous l’œil attendri des touristes. L'animal n'est pas très grand par rapport à ses congénères mais à bien l'allure d'un nounours que l'on aimerait prendre dans ses bras. Puis nos pas nous amènent aux premiers bassins de la chute. Entourés d'une végétation luxuriante et étagés leurs eaux turquoises tranchent sur le vert de leurs rives et invitent à la baignade. Le site est magnifique et bien aménagé pour pouvoir en profiter . Malgré un ciel incertain nous nous laissons aller au plaisir du plongeon, rafraîchissant et idyllique. Denis en profite même pour se faire faire un massage des pieds par les tout petits poissons, amateurs de peau morte. Remontant les différents bassins successifs au milieu des fleurs tropicales nous arrivons à la cascade principale. Mur de roche d'une centaine de mètres de hauteur, l'eau y fait le grand saut. Un pont de bois permet d'admirer le spectacle et de faire encore quelques clichés. Après un bon après midi dans ce petit paradis nous reprenons la route vers Luang Prabang. Dans un virage une odeur de gas-oil nous interpelle mais trop tard Titine glisse, Denis arrive à maîtriser une première fois mais à la sortie de la courbe la chute est inévitable..et nous voici par terre !! Denis se relève de suite et nous entendons une voix crier en français « mais il en faut combien qui tombe pour faire quelque chose !!! » Deux jeunes françaises soignent leurs blessures de l'autre côté de la route. Elles aussi viennent juste de chuter en scooter et un laotien, comprenant le danger, va aussitôt mettre des branchages sur la flaque d'essence incriminée évitant ainsi d'autres accidents. Le bilan est léger, pas de casse seulement de la peau laissée sur le bitume. Denis a des dermabrasions importantes au niveau de l'avant bras , du genou , de la face externe du mollet ainsi que sur tous les doigts de pieds avec perte d'un quart de son ongle du gros orteil. Je m'en tire un peu mieux avec seulement un gros hématome au genou et des dermabrasions au pied. Quant à Titine elle n'a qu'un clignotant de cassé...Après les chutes voici la chute ! Les habitants se pressent pour nous porter secours nous proposant de l'eau et de la bétadine ainsi que de nous emmener à l'hôpital. Le temps de nous remettre de nos émotions et nous finissons les 5 km restants jusqu'à notre hôtel croisant d'ailleurs un équipage laotien tombé, lui aussi, un peu plus loin sur une autre plaque de gas-oil . La douleur est accentuée par le contact du vent sur nos lésions et nous sommes heureux d'arriver à destination. Mon genou m' handicape vraiment et j'y applique de la glace pendant que mon chevalier servant cherche une pharmacie pour compléter les quelques pansements et tulles gras emportés de France. Lavage, désinfection et bandages finissent cette journée. Heureusement cet accident ne met pas fin à notre voyage mais nous fait changer nos plans. Dans un premier temps nous allons prendre un peu plus de repos que prévu à Luang Prabang et nous renonçons à notre séjour dans la réserve des éléphants où la combinaison marche et jungle n'est pas recommandée en pareille circonstance. Dommage !

















Les visites des jours suivants sont limitées par notre capacité à nous déplacer et la chaleur n'arrange rien. Nous déambulons tranquillement dans un périmètre restreint, profitant du marché de nuit où artisanats et souvenirs s'étalent sur les bâches en pleine rue pour faire quelques achats. Nous faisons aussi prolonger notre visa de 7 jours et attendons patiemment la cicatrisation de nos plaies. Adieu donc les grottes et autres chutes situées à quelques kilomètres de là et bonjour à la flânerie et au repos. Le soir, nous encourageons les habitants jouant à la pétanque...ici c'est un loisir très prisé, chaque ville ou village possède plusieurs boulodromes et le niveau des joueurs est impressionnant. Tous les matins, les moines sillonnent les rues de la ville en attente des offrandes des habitants. Ils recueillent ainsi nourriture et divers produits. Cette cérémonie est très codifiée et fais la réputation de Luang Prabang où les temples sont très nombreux. Denis courageux décide de se lever tôt pour y assister mais pas de chance... à son arrivée les moines rentrent paisiblement à leur monastère. Trop tard !
5 jours après notre vol plané sur le bitume du Laos nous sommes prêts à reprendre la route. Les pansements sont toujours nécessaires mais nous pouvons désormais assumer plusieurs heures de moto. Notre prochaine destination : Phonsavan et le célèbre site archéologique de la plaine des jarres...mais ça c'est une autre histoire.







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