lundi 6 octobre 2014

08/07 – 11/07 : Phonsavan Laos

6 jours après notre chute en moto nos dermabrasions ne sont pas complètement guéries et nous décidons donc de nous diriger vers Phonsavan et la plaine des jarres. Nous regrettons de ne pouvoir nous immerger dans la réserve des éléphants de Sainyabuli et nous ne souhaitons pas visiter Vientiame, la capitale, qui d'après de nombreux voyageurs n'a que peu d’intérêt. Direction donc vers l'est pour ensuite descendre dans le Sud du pays.
Ce mardi matin nous sommes prêts à reprendre la route mais nos passeports et nos prolongations de visas, eux, ne le sont pas. Il nous faut donc attendre le début d'après midi avant d'affronter les 260 km qui nous séparent de notre destination finale. Une fois de plus une étape sera nécessaire à mi chemin. Et c'est avec un temps incertain et menaçant que nous attaquons les premiers dénivelés. Nous retrouvons les montagnes couvertes de forêt avec de beaux points de vues mais après le nord du Laos le paysage nous apparaît moins impressionnant. Titine nous monte assez facilement... plusieurs petits villages bordent notre route et nous faisons la course avec de gros nuages noirs. Mais nous savons qu'en cette saison, il nous sera difficile d'éviter la pluie.. Bien vite les premières gouttes nous obligent à faire une pause. Nous trouvons refuge en haut d'une côte sous un petit abri. Seule une petite épicerie station essence est présente. Le propriétaire nous salue et quelques instants plus tard sa fille nous apporte timidement un plateau avec deux verres et de l'eau . L' enfant avec ses frères s'amusent et nous observent de loin à travers le jour de la porte. L'averse se terminant nous ramenons nos verres et en profitons pour faire quelques clichés de cette sympathique famille si attentionnée. L'accueil des laotiens vaut bien sa réputation, moins expansif qu'au Vietnam et bien plus discret, les marques d'intérêts sont dénudés de perspectives économiques mais simplement en accord avec leur façon de vivre avec les autres et en harmonie avec leur philosophie de vie bouddhiste. C'est en fin de journée que nous arrivons à Phu Khoum notre étape pour la nuit. Petite ville perdue entre la route qui mène à la capitale et celle de Phonsavan, le gris du ciel et le brouillard qui commence à tomber rajoutent à cette impression d'abandon et même de sordide et de misère. Un grand carrefour sert de centre et les petites maisons de béton bordent les deux voies principales. Et même si la bourgade propose plusieurs guesthouses nous avons du mal à dénicher notre bonheur...prix élevé, confort et propreté douteuse nous nous rabattons finalement sur la première offre. Pas d'eau chaude , un grand réservoir avec un broc sert de douche, pas de lavabo et en plus une odeur forte de renfermée mais la literie est propre même si elle n'est pas très confortable et pour une nuit cela suffira bien . Nous descendons nous restaurer, notre pension faisant restaurant, nous nous attablons. Mais la mère allongée dans un fauteuil et regardant la télé ne nous donne même pas un regard tandis que le père finit dans un coin son repas. Nous avons l'impression d'être des fantômes, l'attente se prolonge et nous décidons aller voir ailleurs. De l'autre côté de la rue une femme s'active autour de ses marmites et nous accueille à grand renfort de sourires. Une soupe de nouilles de riz sera parfaite pour ce soir et sa gentillesse nous réconcilie avec Phu Khoum.
Le lendemain matin, la bruine et la brume nous souhaitent le bonjour . Après avoir chargé Titine et s'être habillés en conséquence nous allons prendre notre petit déjeuner dans le restaurant de la veille. Ici pas de breakfast à l'occidental et nous dégustons une fois de plus une bonne soupe de nouille avant de prendre la route. Nous quittons la nationale 13 pour prendre la 7 qui doit nous mener à Phonsavan. Les 15 premiers kilomètres serpentent sur la crête et nous offrent une belle vue sur les montagnes. La région ne semble habitée que de monts et de forêts cependant quelques villages Hmong et Khamu bordent notre chemin, nous laissant admirer leurs maisons de bois surélevées et leur métiers à tisser installés sous leurs demeures. Plus nous avançons, plus le temps s'améliore et nous arrivons sous le soleil au village de Ban Nong Tang en fin de matinée. La bourgade est magnifique, construite autour d'un étang où des collines calcaires l'entourent nous faisons halte pour la pause déjeuner. Un bon « com rang » ( fried rice) nous attend et l'accueil est sympathique. Mais posé un peu plus loin une panière contenant un nid d'abeille (..ou de guêpe) décortiqué nous intrigue... Renseignements pris nous comprenons que les laotiens en récupèrent les larves pour les cuisiner et les déguster..Bon appétit mais je préfère me contenter de mon riz ! Nous abandonnons petit à petit les hautes montagnes pour retrouver collines herbeuses et rizières.


















 Nous arrivons tranquillement en début d'après midi à notre destination, la ville semble s'étendre tout en longueur avec ses grands boulevards parallèles et pour la première fois au Laos la circulation est organisée autour de feux rouges. La ville est importante mais nous rappelle tristement les séquelles et les conséquences des bombardements intensifs du pays pendant la guerre secrète des Etat Unis. Les restes des missiles et autres engins de mort servent de jardinières, de pots de fleurs ou de décoration et s'exposent fièrement dans les restaurants et les maisons. Tandis que les voitures du MAG (mines advisory group) sillonnent encore les rues et continuent à déminer les alentours. Cette association britannique se charge de sécuriser des hectares de terrains littéralement couverts de mines et de bombes non explosés et qui font encore aujourd'hui de nombreux ravages. C'est grâce au MAG que les sites archéologiques de la plaine des jarres sont ouverts en toute sécurité au public. Mais il reste malheureusement encore beaucoup de boulot pour effacer toutes traces de cette sale guerre et en finir avec les morts et les les vies détruites par mutilation.
Mais la citée vit normalement et quelques bars au bord d'un petit plan d'eau permettent de faire la fête. Pour notre première soirée nous décidons d'y aller prendre un verre. De nombreux habitants prennent leur dîner accompagné de bière Lao et à peine installés un homme se joint à notre table pour discuter et trinquer. Il parle un anglais approximatif et les bières lao qu'il a déjà ingurgité faisant effet, le dialogue est difficile mais la bonne humeur règne. .
Mais nous sommes venus ici pour visiter la fameuse plaine des jarres et malgré les averses quotidiennes c'est sous le soleil que nous partons découvrir le site principal et le plus proche de la ville. Sur des centaines de kilomètres autour de Phonsavan de gigantesques jarres en pierre sont éparpillées sur les collines. D'origine inconnue et très anciennes 334 jarres et fragments se dressent sur ce lieu vallonné. Leur utilité et la civilisation qui les ont crée restent un mystère et laissent la place aux légendes de toutes sortes. Correspondant selon les archéologues à l'age de fer du Sud est asiatique et malgré les bombardements intensifs de la région les plus grandes gardent toute leur beauté. Leur nombre et leur dimension sont surprenants. Le site a été déminé et est délimité par des bornes rouges et blanches qui servent de chemin de sécurité. De nombreux cratères de bombes sont visibles malgré la végétation qui tente à sa manière de cacher ces vilaines cicatrices. Et cet après midi le ciel passant du noir au bleu intense, nous offre le superbe spectacle d' un patchwork de vert, collines et champs aux alentours changeant de couleur au grès du temps. Nous brûlons sous les rayons ardents du soleil et quelques minutes plus tard nous nous abritons sous les arbres pour échapper au déluge.Nous trouvons même refuge dans la grotte transformée en temple pour échapper à la dernière averse de la journée. Nous ne regrettons pas notre visite, le lieu étant toujours aussi empreint de mystère...il existe 8 autres sites ouverts au public mais leur accès plus difficile en cette saison des pluies nous font renoncer au déplacement. Et puis nous voulons descendre dans le sud du pays et il nous faut reprendre notre route. Demain donc direction Paksane....mais ça c'est une autre histoire.









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