Au bord du golfe de Thaïlande, Ha Tien est une ville de transit.
Proche de Sihanoukville (4h de mini bus) et porte d'entrée sur le
delta du Mékong, elle sera parfaite pour une première étape au
Vietnam.
A quelques kilomètres seulement du Cambodge nous avons tout de
suite l'impression d'un pays plus ordonné et propre. Ici pas de
« fleurs de plastique » ou « polystyrène »
sur les bas côtés. Le paysage en est d'autant magnifié. Ici de
nombreux panneaux de circulation et le port du casque (obligatoire
pour le chauffeur et ses passagers) est respecté.
Comme beaucoup d'autres citées en Asie, la ville s'anime à
l'approche du soir. Les quais se remplissent de chaises et de tables
où les habitants viennent se détendre et boire un café glacé en
admirant le coucher du soleil. Les stands ambulants s'installent au
bord des rues préparant marmites et barbecues. Le flux des scooters
se fait plus dense et les vendeuses de fruits et légumes ou de
boissons à emporter en tout genre s'activent frénétiquement. Les
conducteurs s'arrêtent à leur échoppe, commandent et repartent
avec leur achat sans être descendus de leur véhicule (Mac Donald
n'a rien inventé !) Sur la grande place du marché, les
restaurants de rue se sont appropriés l'espace. Musiciens et
chanteuses aussi. Équipés d'énormes sono et micro, les deux
groupes se disputent l'animation de la place. Le son est monté à
fond jusqu'à saturation. Le combat des décibels est un véritable
supplice pour nos oreilles mais les vietnamiens semblent appréciés.
Et c'est dans un brouhaha inintelligible de sons discordants et de
discussions vives que nous quittons la place. Nous irons manger plus
au calme !
Au bord de la mer, la ville recèle de trésors gastronomiques.
Les restaurants exposent sur les trottoirs le menu du jour. Dans des
caisses ou des aquariums, on y trouve tout ce que la mer peut offrir
à manger : crevettes,limules, poissons, poulpes et diverses
coquillages ont la vedette.
Ha Tien est une ville agréable et ses habitants chaleureux et
curieux nous ont bien accueilli. En pleine expansion depuis
l'ouverture de son poste frontière, les chantiers de construction
poussent un peu partout....même notre hôtel n'échappe pas à la
règle. Ayant visités notre chambre pendant la pause déjeuner nous
n'avons pas vu les travaux d'agrandissement qui s'y faisaient et qui
entraînaient beaucoup de bruit dans la journée.Et puis notre envie
d'île, de nature et de calme n'était pas encore pleinement assouvie
et c'est pourquoi le lendemain nous prenons le bateau pour l'île de
Phu Quoc.
Phu Quoc :
Située à 45 km à l'ouest de Ha Tien, Phu Quoc est la plus
grande île du pays. Avec ses 50 km de long et 20 km de large,
entourée de plages de sable fin, ses petits ports de pêche et son
intérieur de collines recouvertes de jungle, l'île nous invite au
farniente et à la découverte. Un bungalow près de la plage, un
scooter pour arpenter les routes et les pistes et nous voici près
pour les 10 jours à venir... Un plan sommaire en poche, notre
première ballade pour le nord se révèle plus ardue que prévu. En
effet, Duong Dong la plus grande ville de Phu Quoc est un vrai
labyrinthe et trouver la bonne route s'avère très compliqué... Et
pour cause, la route que nous cherchons n'est pas reliée directement
à la ville. Il nous faut passer par un terrain vague, une piste
d'atterrissage désaffectée, un autre terrain vague pour trouver
enfin le bitume tant convoité. Sur cette île en pleine croissance
touristique, au réseau routier inachevé, un tronçon de 2 fois 2
voies peut brutalement s'interrompre pour laisser place à une simple
piste de terre. Phu Quoc a l'ambition de devenir le Phuket vietnamien
et des chantiers pharaoniques de complexes hôteliers fleurissent
tout le long de la côte ouest mettant à mal la beauté sauvage de
ce littoral. Mais même si de nombreux habitants vivent du tourisme,
la pêche, la fabrication du nuoc man, les fermes perlières et la
culture du poivre restent très présentes sur lîle.
C'est ainsi qu'au détour des chemins nous découvrons de
magnifiques petits ports de pêche très animés dont les poissons et
les coquillages fournissent les marchés locaux et les tables de
restaurants. Mais ce sont surtout ces drôles d'embarcations
sommaires qui nous intriguent. Elles se résument à un grand panier
rond doté d'une unique rame et c'est avec une agilité surprenante
et par des mouvements de godille que le pêcheur dirige son bateau.
Telle une coquille de noix ballottée par la mer nous le voyons
s'éloigner au large.
Là bas, des femmes font sécher au soleil des anchois sur des
tamis, d'autres les mettent dans des sacs destinés aux fabriques de
nuoc man facilement reconnaissables à l'odeur très forte et peu
agréable qui s'en dégagent.Ici cette sauce de poisson est une
véritable institution et celle de Phu Quoc est considérée comme la
meilleur d'Asie et est exportée dans le monde entier.
Mais cette île aux multiples visages n'arrête pas de nous
surprendre. Si la côte ouest est très affairée et touristique, son
intérieur et sa côte Est nous offre l'image d'un petit coin de
paradis tropical...
Bay Sao restera pour nous la plus belle de ses plages... Imaginez
vous marchant sur du sable à la blancheur et la douceur du talc,
étendant votre serviette à l'ombre des cocotiers, plongeant dans
une eau turquoise et transparente et admirant les collines
verdoyantes de jungle épaisse qui bordent ce petit joyau.
Autre décor, autre carte postale....... ! L 'intérieur de
l'île nous dévoile toute l'exubérance de la végétation
tropicale. Arbres immenses, lianes et fougères tapissent 70 % du
territoire et de rares sentiers nous permettent d'explorer ces
magnifiques forêts. Ainsi dans la touffeur de cette jungle le chant
des oiseaux et la stridulation incessante des insectes nous
accompagnent. Mais soudain, comme sorti de nulle part, le son d'un
transistor crachant le dernier tube à la mode s'impose à nous.Ici
l'homme a su trouver sa place et c'est dans une plantation de poivre
que nous arrivons. D'immenses piquets de béton espacés
régulièrement permettent aux poivriers de s'agripper, de grimper et
de croître. Ces lianes à maturité recouvrent complètement les
poteaux et la cueillette du poivre devient un exercice d'acrobate.
Coiffées du chapeau traditionnel du Vietnam en forme de cône,
perchées sur de hauts tabourets de bambou, les femmes récoltent les
baies précieuses. Comme beaucoup de chose en Asie, c'est sur le
palier de la maison mais aussi sur le bord des routes que se fera
l'étape du séchage. Un obstacle de plus à prendre en considération
quand on conduit en Asie !!
Notre séjour à Phu Quoc fut très agréable et nous a permis de
nous immerger tranquillement dans les habitudes du pays. Mais le
temps passe et il nous faut continuer notre route...Prochaine étape :
retour sur le continent par Rach Gia et la découverte du delta du
Mékong.
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