8h : nous quittons à regret notre sympathique pension pour
embarquer sur notre «bateau bus» à destination de Ca Mau située à
environ 120 km au Sud de Rach Gia.
Quoique cette option soit plus onéreuse que le bus, nous avons
quand même choisi ce moyen de transport. Plus prisé par les locaux
et plus exotique pour nous il nous permettra, en outre, de découvrir
au plus près toute la vie fluviale de cette région.
Sur l'embarcadère pas un autre étranger.... et les habitants,
surpris et attentionnés, nous offrent fruits et sourires
9h: Nous prenons place dans une petite vedette couverte où une
vingtaine de passagers se serrent sur de minuscules banquettes. Les
bagages bien sanglés sur le toit, nous attendons avec impatience le
départ dans une chaleur étouffante. Ici pas de climatisation mais
heureusement, une fois partis, l'air qui s'engouffre par les fenêtres
nous rafraîchis. Le moteur situé à l'arrière du bateau résonne
dans tout l'habitacle et c'est dans ce bruit constant que nous allons
voyager pendant 4 heures. Même si le confort n'est pas optimal c'est
un inoubliable voyage que nous allons vivre...
Ici l'eau est partout et remplace à merveille routes et chemins.
La circulation y est intense et nous croisons toute sorte
d'embarcations : bateaux de pêche de toutes tailles, barques,
péniches transportant du sable, bacs passant d'une rive à l'autre
véhicules et passagers, vedettes et même des radeaux de fortune...
Durant la première heure de navigation nous longeons des rives
densément habitées et actives où chantiers navals côtoient
maisons sur pilotis de toutes sortes.Là, les pieds dans l'eau, les
habitants vivent comme dans n'importe quelle autre ville ordinaire :
les enfants rentrent de l'école en barque,les adultes sirotent
tranquillement leur café glacé, d'autres font leur vaisselle ou
lessive ou préparent leur repas, les bateaux s'approvisionnent à la
station service flottante...
Mais bientôt les habitations s'espacent pour laisser place à des
berges verdoyantes couvertes d'une dense végétation tropicale. Et
c'est désormais toute une vie rurale qui s'étale devant nous, les "bateaux pompe" alimentant en eau les rizières, les barques chargeant
les cultures de fruits, de légumes, de fourrage et de bois tandis
que quelques pêcheurs debout dans leur embarcation lancent avec
élégance leur épervier.
Dans ce dédale aquatique nous progressons à vive allure mais les
arrêts sont fréquents. Tel un taxi le capitaine embarquent ou
déposent les passagers devant leur maison.
Denis frustré du peu
d'espace intérieur pour admirer le paysage décide de monter sur le
toit pour en profiter pleinement et faire quelques photos. Mais le
soleil est si fort qu'au bout d'une heure tout l'équipage s'inquiète
et finit par le faire redescendre à bord.
A l'approche de Ca Mau le paysage devient encore plus sauvage et
nous traversons une partie de la deuxième plus grande forêt de
mangrove au monde (1000 km2). Puis de nouveau des habitations
s'agglutinent, les ponts et canaux s'entrecroisent... nous voici donc
arrivés à destination.
Ca Mau , capitale et seule ville de la région du même nom, est
dépourvue d'attraits touristiques et attire peu de voyageur. Encore
plus qu'à Rach Gia, notre présence suscite des regards curieux et
des envies de rencontre.Comme toutes les villes du delta du Mékong,
la citée est traversée par de nombreux canaux et bien sûr de
nombreux ponts. Les maisons et magasins au bord de l'eau ont une
façade côté rue et une côté rivière ce qui permet aux habitants
de faire ses emplettes en scooter ou en bateau. Mais d'étroites
ruelles forment aussi un véritable labyrinthe où nous prenons
plaisir à nous perdre. Et c'est ainsi qu'au détour de l'une d'elle,
nous découvrons un joli temple bouddhiste que nous ne saurions
retrouvé ! Au cour de ces ballades, adultes et enfants nous
apostrophent par des « hello » joyeux et des sourires.
Nous nous sentons bien dans cette ville et nous prenons vite nos
habitudes... Sur le trottoir, à l'ombre des arbres, au bord d'une
grande avenue, nous dégustons nos cafés quotidiens et nous
apprenons vite à manipuler nos quelques mots de vietnamien..enfin
juste le nécessaire vital pour commander à boire et à manger . Nos
efforts sont appréciés et indispensables puisque ici l'anglais est
inexistant. Assis sur les petits tabourets en plastique de ce
« micro » bar de rue nous apprécions la sincérité et
la gentillesse des propriétaires. Et même si la barrière de la
langue génère quelques frustrations , l'envie de se connaître et
de se découvrir est bien là. Et c'est à grand renfort de gestes,
sourires et rires que nous sympathisons. Promis à la première
occasion nous achetons un dictionnaire français vietnamien !!
L'absence de touriste a quelquefois des répercussions cocasses...
Un soir, au restaurant la serveuse semble effrayée par notre
présence. Elle ne parle pas l'anglais et la carte est uniquement en
vietnamien !!!. Nous la rassurons en lui expliquant que nous
allons choisir plus ou moins au hasard. Nous connaissons maintenant
les mots pour désigner le bœuf, le poulet, les crevettes.... A son
habitude, Denis se laisse tenter par les crevettes tandis que Lucas
et moi nous choisissons du bœuf mais quelle ne fut pas notre
surprise en découvrant nos plats !!! Lucas se retrouve avec du
bœuf en dés , moi avec un steak et en accompagnement de nos
assiettes des frites. Pour l'exotisme c'est raté !
Malgré sa situation au milieu de nulle part, Ca Mau est une
grande ville active d'Asie qui s'anime dés les 5h du matin (chaleur
oblige!)... La vendeuse de glace nous réveille tous les jours en
brisant des blocs introduits dans une machine infernale et les hauts
parleurs de la ville prennent le relais en diffusant, pendant une
heure, discours et musique.
Nos 2 jours furent très agréables et très dépaysants et c'est
comblés que nous prenons la route pour Can Tho où d'autres
aventures nous attendent..
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