dimanche 13 avril 2014

15/03 au 20/03 Phnom Penh

Après la facile Thaïlande nous voici confrontés à la complexité des transports au Cambodge. Le réseau routier même sur les grands axes reste une épreuve. Les nationales se transforment vite en piste de terre dû aux nombreux travaux ( ce qui n’empêche pas la circulation).
Pas de chemin de fer au Cambodge, le réseau ferroviaire laissé par les français est abandonné et seulement quelques kilomètres servent encore au transport des marchandises. La seule option possible: le bus.
Ici l’état s'est complètement désengagé de cette tâche et ce ne sont que des compagnies privées qui s'en occupent.Il n'y a pas vraiment de gare routière, les bureaux des compagnies faisant office de gare avec vente des billets, débarquement et embarquement des passagers.Mais les véhicules semblent dotés d'un certain confort. Nous nous réjouissons de savoir qu'ils sont climatisés. Par cette chaleur et la longueur des trajets c'est un plus...mais c'est sans compter sur la vétusté des installations! La ventilation distillée aux dessus de nos têtes est normalement réglable. Nous pouvons l'orienter ou en baisser la force mais la plupart du temps ça ne fonctionne pas et nous devons subir un courant d'air froid. Le gilet est donc souvent nécessaire le matin sous peine de se geler. De plus, nous apprenons vite qu'au Cambodge un bus ou mini bus n'est jamais plein. On vous attribue bien un numéro de siège quand vous partez du point de départ du trajet mais si comme nous vous prenez le bus en route rien n'est moins sûr.
Quand le bus s'arrête a Krakor, les sièges sont déjà tous occupés et l'allée centrale est pratiquement remplie de passagers. Le chauffeur nous sort 3 petits tabourets en plastique que nous alignons à notre tour pour prendre les derniers espaces de libre. Une cambodgienne montant derrière nous se retrouve assise sur le gros sac de riz qui encombre les quelques marches d'accès. C'est ainsi que nous voyageons pendant 4 heures jusqu'à Phnom Penh. Assis à 10 centimètres du sol, genoux repliés touchant le dos du voyageur suivant. Là je suis heureuse de ne mesurer qu'1 m 63..!!! A chaque fois qu'un passager désire descendre nous sommes obligés de sortir pour le laisser passer. C'est amusant et pittoresque au début mais bien vite notre dos n'est plus d'accord !!

Phnom Penh :
Notre première vision de la capitale ce sont ses embouteillages. Ici le roi c'est le 4x4. Aucune place n'est laissé aux piétons et se balader à pied dans la capitale nécessite patience, attention et courage. Tout est fait pour les véhicules et même ses larges trottoirs ne sont destinés qu'à servir de place de parking. Après Krakor et sa misère, Phnom Penh nous offre une vision d'une richesse exubérante et excentrique avec ces 4x4 surpuissants qu'aucune route du Cambodge ne permet d'utiliser à pleine puissance. Ces monstres énergivores semblent n'être qu'un signe extérieur de richesse et de réussite (ici l'essence est chère aussi : 1,25 dollar).
Chaque restaurant, hôtel et magasin a son bout de trottoir et son gardien qui s'applique à guider les conducteurs dans leur créneau, à leur ouvrir les portes et à surveiller leur engins. De nombreux scooters et Tuk Tuk sillonnent aussi les routes de la capitale dans une zizanie inimaginable.
Ici il ne s'agit pas de savoir traverser mais tout simplement de pouvoir se promener. Les trottoirs étant envahis par les 4x4 et les scooters, il nous faut marcher sur la chaussée en évitant la circulation intense. Les klaxons n'avertissent pas d'un danger mais signalent simplement que l'on va passer. C'est aux scooters d'éviter le 4x4, au vélo d'éviter le scooter et au piéton d'éviter tout le monde..!! Les passages pour piétons ne sont que décorum et seule la promenade le long des quais permet de marcher tranquille. C'est là d'ailleurs que les habitants se promènent et y font leur gymnastique.
Mais malgré tout, Phnom Penh est une belle ville avec de nombreux temples, le palais royal et de bons restaurants. On y trouve aussi fast food et supermarchés. Dans les rayons, les produits français ont la vedette : confiture « bonne maman », tartelette Lu et même le roquefort est vendu à la coupe( 95 dollar le kilo)
Mais c'est par une plongée dans son passé tragique que nous commençons notre visite de la ville. Simple lieu entouré de barbelés, le lycée Tuol Svay Prey devenu prison de haute sécurité pendant la période de Pol Pot ( 1975- 1979) est aujourd'hui un musée et mémorial. Tristement connu sous le nom de S21, ici hommes, femmes et enfants ont été torturés et assassinés.
Dés l'entrée l'ambiance est donnée : sur la pelouse où autrefois les lycéens s'amusaient 14 tombes se dressent. Les 14 dernières victimes de la barbarie des Khmers rouges torturés à mort avant l'arrivée de l'armée vietnamienne. La banalité du lieu renforce ce sentiment d'abomination. Les différents bâtiments entourés de barbelés se visitent dans un silence pesant. Lits rouillés, chaînes, instruments de tortures évoquent à eux seuls les atrocités commises. Des salles entières sont tapissées de photos en noir et blanc des victimes avant et après torture. Enfants et vieillards n'échappant pas à l'horreur. Les Khmers rouges très méticuleux, tenaient des registres précis de leur exaltions et faisaient même peindre par des prisonniers les scènes de torture et d’exécution. C'est ainsi que les 7 survivants de S21 ont eu la vie sauve grâce à leur métier (peintre ou photographe). Les témoignages ou « déposition » sont aussi très nombreux. Quelques étrangers, français, britanniques, australiens ont péri à S21. Mais au fur et à mesure de notre visite nous comprenons la folie meurtrière du régime de Pol Pot. Engrenage terrifiant les Khmers rouges ont fini par s’entre tuer. Les geôliers d'avant devenant victimes. Confrontés à la face la plus noire de l'humanité nous en oublions palmiers, plages et exotisme. Pas de photos......seulement la mémoire qui s'égare dans d'autres lieux, d'autres temps avec d'autres tyrans...

Pour nous remettre de nos émotions nous allons contempler le Mékong et boire un mango lassi sur ses quais ( nous avons retrouvé la même enseigne qu'à Siem Reap).
Les autres jours de notre halte dans la capitale furent consacrés à la visite du musée national, du palais royal et de la pagode d'argent.
Le musée nous a enchanté aussi bien par son architecture que par ses très belles collections de sculptures d'art Khmer . Quant au palais royal, les bâtiments situés dans un immense et très beau parc sont magnifiques mais les restrictions pour les visiter nous gâchent un peu le plaisir. La salle du trône n'est visible que par l'ouverture de quelques fenêtres et portes et d'autres bâtiments sont interdits à la visite.
Mais peu importe....on goûte à Phnom Penh comme on goûte à Paris en déambulant dans ses rues, s’arrêtant pour savourer ses plaisirs culinaires et voir simplement ses habitants y vivre. Les bons restaurants ne manquent pas mais la cuisine,ici, ne s'affiche pas dans la rue comme en Thaïlande.
Souvent étrange pour nous les cambodgiens mangent de tout : tortue, œuf avec le poussin déjà formé, araignée, blattes,vers, fourmis.... !!! Lucas en bon explorateur culinaire a testé le bœuf au mimosas d'eau accompagné de fourmis. Un petit goût sympa selon lui et une bonne photo pour dégoutter les copines !!
Notre sympathique guesthouse nous offre un agréable balcon où nous prenons la fraîcheur le soir tout en écoutant de la variété cambodgienne distillé par le restaurant qui nous fait face. Quelques soirées ,jeux de dés en mangeant des donuts et autres sucreries complètent le tableau.

Le visa pour le Vietnam en poche nous décidons de partir pour Kratie ville bordée par le Mékong pour y découvrir les villages au bord de ce fleuve mythique.






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