lundi 13 octobre 2014

11 /07- 13/07 : Paksan Laos

Ce matin, le ciel est bien couvert et avant de reprendre la route vers le sud pour Paksan nous faisons une petite visite au garage...Titine fait de nouveau un petit bruit inquiétant, il faut revoir ses réglages. Aussitôt dit aussitôt fait, le garagiste semble connaître son affaire et notre moto ronronne comme avant. Nous voilà donc prêts à affronter les 200 km qui nous séparent de notre destination finale. Il y a encore peu de temps la route était impraticable en saison des pluies mais apparemment celle ci à été complètement refaite et notre trajet semble ne plus prêter à l' aventure.
Dés la première dizaine de kilomètres une bonne averse nous oblige à faire une pause. Heureusement pour nous, des petits abris en bambou servant à vendre légumes et fruits jonchent régulièrement les routes du Laos et nous y trouvons refuge. Malgré la précarité de l'installation nous sommes au sec et nous observons tranquillement les habitants des alentours qui vaquent à leurs occupations et se protègent de la pluie. Certains laissent, dans un flegme laotien, les gouttes les tremper d'autres utilisent de simple sac plastique sur la tête tandis qu'une famille revenant des champs se sert de feuilles de bananiers comme parapluie. Le paysage en ce début de trajet est plat et les rizières, aux couleurs toujours aussi magnifiques, nous accompagnent. Mais bientôt c'est une route en descente vertigineuse que nous empruntons. Virages et ravins sont au programme et le décor vaut le coup d’œil...Le brun de la terre contraste avec le vert de la végétation et les quelques maisons éparpillées sur bord de la route impressionnent de par leur position semblant comme suspendues à un petit bout de terre en équilibre. Une pluie fine ne cesse de tomber et nous roulons doucement pour éviter toute nouvelle glissade (le souvenir de notre chute à Luang Prabang est encore bien frais!). Moi qui n'avais jamais fait de moto avant, j'avais pris confiance après tous ces kilomètres au Vietnam mais depuis notre accident j' appréhende un peu quand Titine se penche dans les virages. Nous suivons ensuite une belle route sans dénivelé et le soleil lui aussi est de retour. Les kilomètres s'enchaînent aisément entre les montagnes kartisques et leur végétation. Une pause pique nique et quelques arrêts rafraîchissements ponctuent notre progression. Nous sommes heureux d'avancer si facilement mais à peine le temps d'y penser que la difficulté est devant nous. Il nous reste environ 80 kilomètres à faire quand à un carrefour, nous devons quitter la belle route goudronnée pour cette grande montée en terre que nous apercevons. Bus et camions y passent doucement en brinquebalant et en soulevant d'énormes nuages de poussière. La perspective d'un tel trajet nous arrête et nous faisons une pause dans le bar le plus proche pour se faire à l'idée. De toute façon nous n'avons pas le choix et pour couronner le tout, la pluie se met de nouveau à tomber. Les mises en garde de notre guide sur cette route nous reviennent à l' esprit et nous souhaitons simplement que ce terrain de cross ne dure pas jusqu'à Paksan. Sous un rideau de pluie de plus en plus fort nous attaquons les montagnes russes avec des montées et descentes abruptes et une chaussée déformée, parsemée de gros cailloux et dont seulement quelques plaques d'asphalte subsistent. L'horreur absolue !...Titine souffre et Denis est en alerte permanente devant négocier chaque centimètre avec prudence pour éviter chute ou casse. Trempée et couverte de boue mon impuissance se résume à de grand « Oh la la !! » ponctuant ainsi chaque passage difficile et la découverte du problème suivant. Entourés de chaque côté d'une végétation dense laissant seulement la place à cette ancienne route devenue piste il n'y a pas de présence humaine, pas de village. Nous croisons seulement quelques camions ou voitures et le chemin n'offre aucune option pour s'abriter de l'eau que le ciel nous envoie inlassablement. Au bout de 25 km nous arrivons sur un petit village, là le plat et le goudron semblent reprendre leur droit. Même si nid de poule, trou et déformation piègent la route, nous sommes arrivés au paradis et le soleil confirme notre impression en faisant son apparition. Plus nous nous approchons de Paksan, plus la chaussée est belle et aisée mais nos bras, jambes et postérieurs nous font souffrir et une bonne pause s'impose pour se remettre de cet enfer.. Heureux et fiers d'avoir passés cette épreuve nous n'avons que le regret de n'avoir pas pris quelques photos mais les conditions météorologiques et les efforts fournis nous ont fait oublier d'immortaliser cet instant. Enfin nous arrivons à Paksan grande ville proche de la frontière Thaïlandaise où la Nam Sam se jette dans le Mékong. Peu de touristes passent par ici et la tranquillité de la cité nous séduit pour passer 2 jours de repos. Repas au bord du Mékong, visite des différents temples et farniente composent nos journées. Les habitants sont accueillants et les enfants nous interpellent joyeusement. Un soir nous essayons de nouveau un « Hot pot » dans un de ces restaurants spécialisés. Le personnel est à nos petits soins et nous préparent nos assiettes de légumes et de viandes normalement mis à disposition sous forme de buffet. La nourriture est à volonté et on nous sert plus qu'il ne faut. Nos papilles se régalent et notre ventre est bien tendu en fin de soirée.
Comme nous l'avions prévu la pluie est devenue une constante et va sérieusement modifier nos plans de route. Nous voulions faire la célèbre boucle de Vieng Khan à Tha Khaek et ainsi visiter, grottes, cascades et les villages les plus reculés des région de Khammuan et de Bolikhamsai. Mais renseignements pris une partie du circuit n'est qu'une piste déjà difficile à passer en saison sèche et l'entreprise nous semble un peu hasardeuse avec notre Titine et son chargement. De l'aventure nous en avons déjà eu et se retrouver bloqués dans la boue au milieu de nulle part ne nous enchante pas.
Nous partons donc au village de Ban Khoun Khan pour ensuite visiter la fameuse grotte de Tham Kong Lo.... mais ça c'est une autre histoire.














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