vendredi 1 août 2014

03/06 – 06/06 : Bao Lac – Méo Vac Vietnam

La pluie a cessé ce matin et nous voici prêts pour les 140 km de montagne jusqu'à Bao Lac.
Comme prévu nous nous détournons de 15km de notre chemin pour assister au marché de Nuoc Hai. Un événement haut en couleur que nous ne voulons pas louper. Nous arrivons facilement et rapidement au village... mais aucun signe du marché tant attendu. Tout est tranquille et les étals de bambous sont vides....Il faut se rendre à l'évidence nos renseignements sont erronés et ça ne doit pas être le bon jour. De plus, la route trouvée sur Google map pour rejoindre notre itinéraire principal et nous éviter un aller retour est une piste non signalée . C'est donc avec regret que nous rebroussons chemin. Le câble d'embrayage, lui , n'est pas de cet avis et cède juste avant notre sortie de la bourgade. La matinée commence bien difficilement ! Mais la chance est toujours avec nous et nous trouvons un garagiste à quelques mètres seulement. En attendant la réparation de Titine, on nous offre sièges et thé et le plus long est d'attendre le maître des lieux parti chercher le bon câble. Une demi heure plus tard nous partons affronter cols et dénivelés.
La route est magnifique et difficile...Peu de circulation mais bosses, trous et absence d'asphalte sont réguliers. Très vite les dénivelés se font sentir et Titine nous porte doucement...très doucement en haut. Une multitude de montagnes en horizon, rivières que nous surplombons ou longeons, cultures de maïs, rizières en terrasse et villages ethniques aux maisons en bois nous accompagnent tout le long du parcours. Les arrêts photos sont nombreux, éblouis par la beauté de ces paysages traversés. Jamais nous n'avions vu un décor d'altitude si vert et luxuriant...jamais nous n'aurions pensé voir des épis de maïs pousser parmi la roche sur ces pentes vertigineuses. Nous admirons ces rizières en terrasse dont les dessins géométriques, les différentes couleurs du riz, de la terre et de l'eau donnent l'impression d'un tableau parfait. L'abondance du végétal couvre chaque espace comme un moelleux tapis et bananiers, manguiers et autres ajoutent à l'exotisme. Mais l'humain est là, comme un chef d'orchestre synchronisant le naturel et les cultures. Labourer, semer, repiquer, désherber, ramasser le fourrage les taches sont nombreuses.
La chaleur commence à se faire sentir et avant d'attaquer la dernière partie de notre voyage nous nous arrêtons dans une petite bourgade pour nous désaltérer...impossible de trouver un endroit où boire quelque chose. Ici nous sommes perdus entre montagnes et rivière. Une affiche indiquant « Bia Hoi » nous fait stopper devant la porte d'une maison . Là une petite vitrine expose quelques paquets de cigarettes, thés glacés et bières. Fleurs et arbustes en pots font la décoration et 6 cages d'oiseaux suspendues à l'abri du soleil nous rappelle que nous sommes au Vietnam. Le propriétaire sort table,chaises et nous met des chansons enfantines comme fond sonore. L'accueil est chaleureux et l'homme et sa femme s'intéressent à notre périple. Carte et quelques mots de vietnamien nous permettent de retracer notre parcours. L'échange est amical et nos photos souvenirs enrichiront notre album « rencontres ».
Suivant comme elle peut les rivières, la route serpente entre collines et montagnes,. Le paysage est splendide et les sommets qui nous entourent sont de plus en plus hauts. Sensation d'être dans un petit paradis hors du temps. Les rizières sont comme suspendues aux monts et les maisons cachées parmi bananiers et cultures indiquent une présence humaine. Du vert... toujours du vert... le soleil et les nuages s'amusent à changer le polaroid et faire étinceler l'eau des rizières et des ruisseaux.
Bao Lac est une petite bourgade perdue et c'est la poussière qui nous accueille en premier. Les maisons de style vietnamien, étroites et hautes ont remplacé celles en bois des villages alentour. Pas de charme particulier à part peut être le sentiment d'être vraiment au bout du monde. Mais ici nous trouverons une chambre pour passer la nuit. Le repas du soir est pris sur la place dans un stand de rue où les femmes s'activent autour du feu pour la préparation du plat unique : soupe de riz avec herbes et viande, une sorte de porridge. Et je me régale de ce grand bol qui n'est pourtant pas mon plat préféré.









Le lendemain nous partons tôt pour les 80 km restants jusqu'à Méo Vac. Les femmes des minorités ethniques ont déjà installé leur étal pour vendre leur maigre production et nous pouvons admirer leurs habits et coiffes traditionnels. Jupes aux imprimés multicolores où tenues noires bordées de rouge se mélangent et nous offrent un échantillon de la richesse de leur culture et de leur art du tissage et de la broderie. Une vieille femme vend des beignets au maïs que nous nous empressons d'acheter pour compléter notre café matinal. Et nous voici prêts à nous enfoncer dans ces montagnes territoire des hmongs noirs aux confins de la chine. Nous sommes une fois de plus éblouis par le spectacle vertigineux du trajet. Titine a de plus en plus de mal à nous mener mais les dénivelés sont devenus impressionnants et les montées durent sur plusieurs dizaines de kilomètres. Mais peu à peu les rizières disparaissent pour laisser la place au maïs tandis que le tapis vert de la jungle s'amenuise et la roche reprend ses droits. Les camions et scooters sont pratiquement inexistants. Les habitants de ces régions marchent le long des routes portant sur leur dos de grands paniers chargés de leur récolte. Machette dans le dos et vêtements traditionnels ils travaillent sur des pentes abruptes. La vie ici n'est pas facile et la pauvreté très présente. Les enfants participent activement au travail et ont eux aussi leur part à transporter. Ici pas d'école, ici il faut survivre... Le paysage devient plus austère et nous apercevons maintenant Méo Vac niché entre ces montagnes calcaires à une altitude d'environ 1500 mètres et où seuls les épis de maïs arrivent à pousser entre la roche.
La petite ville n'a rien d'exceptionnel mais son écrin est magnifique...Quelques Maisons en bois sont dispersées sur les versants vertigineux des alentours. Ici la roche règne en maître et les habitants s'en servent superbement pour délimiter champs et cours en montant des murs en pierres sèches.La bourgade est véritablement encerclée par les champs de maïs et c'est parmi eux que nous logeons. « L'auberge de Méo Vac » est un lieu remarquable, ancienne maison traditionnelle rénovée avec goût et authenticité, nous y passerons 2 nuits. Petit havre de paix et architecture magnifique. Mais Titine a aussi besoin de soins et en particulier le porte bagage qui de nouveau montre des signes de faiblesse. Encore quelques soudures de plus et deux ou trois renforts et nous pouvons reprendre la route. Demain matin direction Ha Giang à 170 km de là mais une étape à Yen Minh est prévu et coupe ainsi l'étape en 2. C'est par Dong Van et son fameux plateau calcaire que nous commencerons notre périple la plus extraordinaire route du pays comme l'indiquent tous les guides....mais ça c'est une autre histoire.













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